Hans-Hermann Hoppe
Hans-Hermann Hoppe, né le à Peine (Basse-Saxe), est un philosophe et économiste américain d'origine allemande.
Pour les articles homonymes, voir Hoppe.
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Économiste, professeur d'université, universitaire, philosophe, écrivain |
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Anarcho-capitalisme, école autrichienne d'économie, conservatisme culturel (en), paléo-libertarianisme |
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Site web |
(en) www.hanshoppe.com |
Interprète parmi les plus éminents de l'économie dite « autrichienne », il se dit anarcho-capitaliste et à défaut, monarchiste[1].
Carrière
Hans-Hermann Hoppe a étudié à l'université de la Sarre et à l'université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main, où il a fait ses études en philosophie, sociologie, histoire et économie. Il a obtenu son doctorat en philosophie (1974) et son habilitation en sociologie (1981).
Dans la suite, il a enseigné dans plusieurs universités allemandes et aussi à l'université Johns-Hopkins, au Bologna Center for Advanced International Studies en Italie. En 1986, il s'est transféré aux États-Unis pour étudier avec Murray N. Rothbard. C'est à cette époque qu'il est devenu libertarien, en s'associant à Rothbard jusqu'à la mort de ce dernier en .
Actuellement, Hoppe enseigne l'économie à l'Université du Nevada à Las Vegas. Auteur de nombreux livres et articles, son nom est surtout associé à sa démonstration de la propriété de soi comme fondement des droits individuels, qui se fonde sur une interprétation originale de l'éthique du discours du philosophe allemand Jürgen Habermas, qui avait été son professeur à Francfort.
Il a fondé en 2005 la Property and Freedom Society[2], censée être une version plus « radicale » de la Société du Mont-Pèlerin.
Contributions à la pensée sociale
Se réclamant comme Ludwig von Mises de la tradition philosophique de Kant, Hans Hoppe insiste comme Rothbard et les autres économistes autrichiens sur l'appartenance de la théorie sociale à la philosophie, comme ensemble d'énoncés généraux sur la pensée et l'action humaine qui se déduisent de leur nature, et ne relèvent donc pas de la méthode expérimentale. Comme Mises en économie, et Rothbard en économie et philosophie politique, il développe sa pensée en systèmes déductifs qui se veulent cohérents, même s'il s'aventure parfois dans des domaines historiques qui ne relèvent pas de cette méthode, et où il peut être moins expert.
Démonstration a priori de la propriété naturelle
Une de ses contributions essentielles à la pensée théorique en économie et en philosophie politique aura consisté à identifier les présupposés logiques de certains énoncés, ce qui a permis de déceler des contradictions et, par implication inverse, certaines vérités méconnues auparavant. C'est ainsi qu'il rappelle cette exigence souvent méconnue du raisonnement philosophique normatif :
« […] toute philosophie politique qui n'est pas construite comme une théorie des droits de propriété passe complètement à côté de son objet et doit par conséquent être rejetée d'emblée comme un verbiage dépourvu de sens pour une théorie de l'action[3] »
De même, à partir du fait que tout acte d'argumenter entraîne l'affirmation implicite qu'on est propriétaire de soi-même, il déduit qu'on ne peut pas sans contradiction argumenter contre la propriété de soi et tout ce qui s'ensuit, notamment que personne n'a le droit de disposer des possessions d'autrui sans son consentement — le principe de morale sociale naturelle qui, appliqué de façon cohérente et universelle, définit la philosophie politique libérale.
Il s'ensuit aussi logiquement que pour lui, la propriété privée est consubstantielle à la liberté et son respect la condition d'une coopération pacifique. Et qu'à l'inverse la « propriété publique » (« services publics » et « domaine public ») est le produit et l'occasion d'innombrables injustices, de sorte qu'elle crée sans arrêt des conflits d'intérêt, notamment entre leur copropriétaires nominaux, les citoyens, ainsi qu'entre ces prétendus « copropriétaires » et leurs possesseurs effectifs, les fonctionnaires et autres hommes de l'état.
Critique de la règle majoritaire
En absence de société anarcho-capitaliste correspondant à son idéal, il accepte comme moindre mal la monarchie. Il soutient que celle-ci est meilleure que la démocratie parce qu'il définit celle-ci non comme un régime où chaque citoyen décide dans la mesure du possible des affaires qui le concernent — la seule interprétation non absurde de son sens étymologique — mais comme l'application sans limite de la règle majoritaire. Une autre raison pour Hoppe de préférer la monarchie est que le Roi, en sa qualité de propriétaire ultime du royaume, est plus incité à protéger le territoire et ses habitants que les élus dirigeants d'une république, lesquels ne sont « propriétaires » du territoire que pour partie, et pour une durée limitée : « après nous le déluge ». Pour Hoppe, par conséquent, l'élu démocratique diffère du monarque non élu par une préférence temporelle davantage tournée vers le présent, d'où une consommation plus rapide des ressources confisquées par l'impôt.
Distinguer la société civile de la société politique
Ayant disqualifié la plus grande partie de l'État au nom même du droit naturel, Hoppe est bien placé pour critiquer la confusion, potentiellement totalitaire, entre la société civile, qui se joue des frontières et peut englober le monde entier, et la société politique, qui implique de prétendre à des droits exclusifs sur un territoire. Cela lui inspire d'opposer l'intégration économique et sociale, fondée sur le développement des échanges, et l'unification politique qui, dans la plupart des cas, est forcée. Celle-ci ne vient donc pas d'une association volontaire mais d'une violation des droits de propriété : développement des propriétés « publiques » à partir de celle des impôts, admission d'étrangers[4] contre l'opinion majoritaire et interdictions de « discriminer », comme si les citoyens privés étaient des fonctionnaires d'État.
Publications
Ouvrages originaux
- (de) Handeln und Erkennen. Zur Kritik des Empirismus am Beispiel der Philosophie David Humes (Bern: Peter Lang, 1976).
- (de) Kritik der kausalwissenschaftlichen Sozialforschung. Untersuchungen zur Grundlegung von Soziologie und Ökonomie (Opladen: Westdeutscher Verlag, 1983).
- (de) Eigentum, Anarchie und Staat. Studien zur Theorie des Kapitalismus (Opladen: Westdeutscher Verlag, 1987).
- (en) Democracy : The God That Failed, New Brunswick, Transaction Publisher,
- (en) The Economics and Ethics of Private Property : Studies in Political Economy and Philosophy, Auburn, Ludwig von Mises Institute,
- (en) Economic Science and the Austrian Method, Auburn, Ludwig von Mises Institute,
- (en) A Theory of Socialism and Capitalism, Auburn, Ludwig von Mises Institute,
Ouvrages traduits en français
- La Grande Fiction : L’État, cet imposteur (trad. de l'anglais), Fleurance, éd. Le Drapeau blanc, , 202 p. (ISBN 979-10-93228-06-8)
- Démocratie, le dieu qui a échoué [« Democracy: the God That Failed »], , 85 p. (ISBN 978-1-0778-6632-4)
- Science économique et méthodologie autrichienne [« Economic Science and the Austrian Method »], , 88 p. (ISBN 978-1-0810-6991-9)
- De l’aristocratie à la monarchie à la démocratie : un conte de folie et de déclin moraux et économiques, , 99 p. (ISBN 979-8653997631)
- Bien comprendre le libertarianisme, , 99 p. (ISBN 979-8653997631)
Articles sur Internet
- Le libéralisme contre la démocratie sociale, compilation d'articles traduits en français affichée sur Scribd
- "Hoppe raconte la Société du Mont-Pèlerin", traduction de "The Property And Freedom Society — Reflections After Five Years", VDARE, 9 juin 2010, aussi paru dans The Libertarian Standard, 10 juin 2010
- "Le libéralisme anarcho-capitaliste: qu’est-ce que c’est ?" Traduction de "Anarcho-capitalist libertarianism: What is it?", interview radio de Hans-Hermann Hoppe à l’Australian Broadcasting Corporation
- "Du conservatisme et du libertarianisme", traduction du chapitre 10, "On conservatism and libertarianism", de Democracy - The God that Failed
- "Philosophie Magazine Interview on Taxation", entretien sur l'impôt avec Philosophie Magazine en français !!!)
- "L'Ordre naturel, l'état et le problème de l'immigration", traduction de "Natural Order, the State and the Problem of Immigration", Journal of Libertarian Studies, Hiver 2002, T. 16, n°1, pp. 75–97
- "De l’impossibilité du socialisme", traduction de "Von der Unmöglichkeit des Sozialismus", Junge Freiheit 43/03, 17 octobre 2003
- "Les élites naturelles, les intellectuels et l’Etat", traduction de "Natural Elites, the Intellectuals and the State", discours prononcé à San Francisco, Californie pour le Supporters’ Summit de 1995 du Ludwig von Mises Institute
- Hans-Hermann Hoppe & Sukasah Syahdan, "Entretien avec Hans-Hermann Hoppe, un intellectuel anti-intellectuel", traduction de "Hans-Hermann Hoppe: Potret Intelektual Anti-Intelektual", Akal dan Kehendak, Djakarta, 28 avril 2008
- "La vertu de la discrimination", traduction de "Die Tugend der Diskriminierung", Junge Freiheit, 15 juillet 2005
- Hans-Hermann Hoppe & Philippe Simonnot, "L’urgent est de faire sécession : une interview inédite de Hans-Hermann Hoppe par Philippe Simonnot", L’Observatoire des religions, 22 novembre 2007
- "A bas la démocratie", traduction de "Down with Democracy", Enterprise and Education, été 1995
- "Pour le libre échange et une immigration limitée", traduction de "The Case for Free Trade and Restricted Immigration", Journal of Libertarian Studies, Vol. 13. No.2, 1998
- "De la théorie économique du laissez-faire à la politique du libéralisme", traduction de "From the Economics of Laissez-Faire to the Ethics of Libertarianism", chapitre 8 de The Economics and Ethics of Private Property
- "Le Rationalisme Autrichien À L’ère Du Déclin Du Positivisme", traduction de "Austrian Rationalism in the Age of the Decline of Positivism", chapitre 11 de The Economics and Ethics of Private Property
- "Le socialisme des 'conservateurs'", traduction de "The Socialism of Conservatism", chapitre 5 de A Theory of Socialism and Capitalism
- "Le Socialisme des ingénieurs sociaux et les fondements de l'analyse économique", traduction de "The Socialism of Social Engineering and the Foundations of Economic Analysis", chapitre 6 de A Theory of Socialism and Capitalism
- « Du conservatisme et du libertarianisme. Par Hans-Hermann Hoppe. », sur Institut Coppet, (consulté le )
Références
- Hans-Hermann Hoppe, "Political Economy of Monarchy and Democracy", Journal of Libertarian Studies, Vol. 11 Num. 2
- Site officiel de la Property and Freedom Society
- « De la théorie économique du Laissez-faire à la politique du libéralisme »
- (fr) Hans-Hermann Hoppe, « Pour le libre échange et une immigration limitée », Journal of Libertarian Studies, été 1998
Annexes
Voir aussi
Liens externes
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- Site personnel de Hans-Hermann Hoppe, dont les traductions en français de ses textes
- Marc Grunert, "Axiomatique normative : Hans-Hermann Hoppe et François Guillaumat"
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