Haut-commissariat
Le terme haut-commissariat est utilisé pour désigner différents types d'institutions nationales ou internationales.
Instances des Nations unies
L'organisation des Nations unies possède un Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et un Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
Notion dans le Commonwealth
Dans les pays membres du Commonwealth, un haut-commissariat (en anglais, High Commission) est le nom donné à une ambassade dans un autre pays du Commonwealth membre. On ne parle donc pas d'ambassadeur d'Australie à Londres mais de haut-commissaire (et réciproquement). De même, l'ambassade de Papouasie-Nouvelle-Guinée en Australie est un haut-commissariat et ainsi de suite.
Cette tradition s'explique par le fait que, traditionnellement, les ambassadeurs sont envoyés par un chef d'État (qu'ils représentent formellement) auprès de son homologue. Les dominions de l'Empire britannique partageant un même chef d'État en la personne du souverain britannique, celui-ci, ne pouvant accréditer auprès de lui-même un ambassadeur, eut recours à l'expédient consistant à laisser son gouvernement pour chacun de ses territoires nommer un haut-commissaire auprès de son gouvernement pour chacun de ses autres territoires. L'usage a perduré entre les membres du Commonwealth, que ceux-ci soient aujourd'hui des monarchies ou des républiques.
Cette terminologie a été reprise par les États-Unis pour leurs territoires sous tutelle du Pacifique.
En France
En France, le haut-commissariat peut désigner des institutions différentes[1] :
- Le haut-commissaire de la République, représentant de l'État à l'époque coloniale dans les diverses possessions d'Indochine, de l’Afrique-Occidentale française, de l’Afrique-Équatoriale française et du Levant,
- ce titre est utilisé pour certains chefs de mission diplomatique du gouvernement français dans un pays de l'Union française (Quatrième République) ou de la Communauté (Cinquième République), titre remplacé après les indépendances dans les pays concernés par le titre de « haut-représentant » ou totalement tombé en désuétude au profit du titre générique d'ambassadeur.
- Il est utilisé dans la collectivité d'outre-mer de Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Dans ces deux derniers territoires, le haut-commissaire, qui a rang de préfet, est familièrement appelé « haussaire »[2].
- En Autriche occupée (1945-1955), un haut-commissaire représentait le gouvernement français, le général Béthouart.
- Sous les IIIe, IVe et Ve Républiques, le haut-commissaire est un responsable de service ministériel, siégeant parfois au gouvernement.
Ve République
Sous la Ve République un haut-commissaire est nommé à plusieurs reprises :
De 1958 à 1966, Maurice Herzog est haut-commissaire à la Jeunesse et aux Sports auprès du ministre de l'Éducation nationale[3],
Un membre du gouvernement François Fillon (1), Martin Hirsch, issu de la société civile, porte le titre de « haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté » ( – ) puis « haut-commissaire à la Jeunesse » ( - )[4],[5],[6]
Un haut-commissaire à la réforme des retraites entre 2017 et 2019 (à partir de 2019 auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé), dans le gouvernement Édouard Philippe II : Jean-Paul Delevoye est titulaire de ce poste[7],[8],[9]
Un poste de haut-commissaire au plan, confié à François Bayrou, ancien ministre et ancien député, est créé en 2020[10].
Divers haut-fonctionnaires ont le titre de haut-commissaire prévu au décret du fixant les emplois supérieurs pour lesquels la nomination est laissée à la décision du Gouvernement[11] comme :
- haut-commissaire à l'Énergie atomique, nommé en Conseil des ministres qui a un rôle non exécutif de conseiller de la direction du CEA, du président de la République et du gouvernement, depuis 2019 Patrick Landais[12],
- haut-commissaire à l'engagement civique entre 2016 et 2019[13],
- haut-commissaire à l'économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale à partir de 2017[14],
- haut-commissaire aux compétences et à l'inclusion par l'emploi à partir de 2017[15],[16],
- haut-commissaire à l'inclusion dans l'emploi et à l'engagement des entreprises à partir de 2020[17].
Notes et références
- Marc Frangi, « Le Haut commissaire : vers la résurrection d'une fonction traditionnelle dans la République française ? », sur Revue française de droit constitutionnel - Presses universitaires de France, .
- « Le nouveau haussaire s’installe ce matin » sur le site des Nouvelles Calédoniennes en août 2019
- Raymond Marcillac, « Maurice Herzog, haut commissaire a la jeunesse et aux sports », sur Le Monde,
- Décret du 18 mai 2007 relatif à la composition du Gouvernement
- Décret du 12 janvier 2009 relatif à la composition du Gouvernement
- Décret du 22 mars 2010 relatif à la composition du Gouvernement
- Décret no 2017-1328 du 11 septembre 2017 instituant un haut-commissaire à la réforme des retraites
- Décret du 3 septembre 2019 relatif à la composition du Gouvernement
- Décret du 17 décembre 2019 relatif à la composition du Gouvernement
- Décret no 2020-1101 du instituant un haut-commissaire au plan
- Décret n°85-779 du 24 juillet 1985 portant application de l'article 25 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 fixant les emplois supérieurs pour lesquels la nomination est laissée à la décision du Gouvernement
- Cécile Crampon, « Patrick Landais, haut-commissaire à l’énergie atomique », sur Revue générale nucléaire,
- Décret no 2016-433 du 11 avril 2016 portant création du haut-commissaire à l'engagement civique
- Décret no 2017-1317 du 4 septembre 2017 relatif au haut-commissaire à l'économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale
- Décret no 2017-1529 du 3 novembre 2017 instituant un haut-commissaire aux compétences et à l'inclusion par l'emploi
- Décret no 2020-266 du 17 mars 2020 instituant un haut-commissaire aux compétences
- Décret no 2020-265 du 17 mars 2020 instituant un haut-commissaire à l'inclusion dans l'emploi et à l'engagement des entreprises
Annexes
Articles connexes
Lien externe
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