Helga Stene
Helga Stene, née le à Notodden (comté de Telemark, Norvège) et morte le à Oslo, est une avocate pour l’égalité des sexes et membre de la résistance norvégienne au nazisme[1].
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 79 ans) Oslo |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Résistante, enseignante |
Père |
John Stene (d) |
Mère |
Helga Thomine Stene (d) |
Biographie
Fille de John Stene (1869-1944), ancien directeur de mission et de sa femme, Helga Thomine Bakke (1874-1959), ancienne enseignante, Helga Stene baigne dans les questions théologiques et éducatives dès son plus jeune âge[2].
Diplômée en 1932 de l'école de la cathédrale de Trondheim, elle part pour l'Université d'Oslo étudier la linguistique avec une majeure en anglais et en français[2]. Peu après, Helga Stene est embauchée au lycée public d'Ålesund pour un an avant de partir donner des cours de langues et littératures norvégiennes à l'Université de Berlin pendant deux ans[2]. Rentrée en 1937 en Norvège, elle devient inspectrice dans les écoles d'Oslo pendant 30 ans[1].
Pendant la guerre, elle entre dans la résistance avec sa sœur, Aasta Stene[3] et rejoint la Ligue des femmes pour la paix et la liberté, une organisation quaker ayant des groupes dans tout le pays[4]. En 1941, elle devient la coordinatrice du comité général des mouvements féminins clandestins contre l'occupant allemand[5], nommé le « front des femmes »[6]. Lors de l'annonce de la création de la loi sur le Service national des jeunes par les Allemands, elle monte décide de monter une protestation nationale en utilisant les parents[3]. Bien que la Résistance norvégienne soit sceptique, elle finit par se rallier à elle et une lettre de parents est envoyée au gouvernement d'occupation pour faire part que la participation de leur enfant à cette organisation serait contraire à leur conscience[5]. En quelques jours, la lettre est envoyée plus de 200 000 fois et les Allemands décident de faire machine arrière[5].
En 1944-1945, elle fuit la Norvège occupée et se réfugie en Suède où elle travaille pour le gouvernement norvégien[2]. Cette année là, elle publie un rapport sur la place des femmes dans la résistance politique des pays occupés pendant la guerre[7] bien que le financement lui ai été refusé par le Conseil norvégien de la recherche[8]. Bien qu'à ce moment-là, le texte soit confidentiel (la guerre n'étant pas encore finie), elle espère que son article donnera l'envie aux femmes de s'impliquer dans les processus de paix[7]. Au cours de sa vie, elle rassemble de nombreuses archives sur les femmes pendant la guerre[8].
Pendant ses dernière années d'enseignement, Helga Stene devient enseignante au séminaire pédagogique d'Oslo et donne des cours aux futurs professeurs de lycée[1]. En 1968, elle part pour le Comté de Finnmark pour surveiller la mise en place d'une nouvelle méthode d'éducation du norvégien aux enfants samis pour le Conseil norvégien de l'école[9].
Impliquée dans la lutte pour l'égalité des sexes dans les écoles, elle publie en 1956 un document sur la discrimination liée au genre dans les manuels scolaires norvégiens[1]. Ses études serviront de support à plusieurs études sur la discrimination au fil des années[2]. En 1972, elle est engagée par le Grunnskolerådet pour étudier les manuels scolaires norvégiens du point de vue du genre[2]. En effet, il faut attendre 1978 pour qu'une loi passe obligeant les manuels scolaires utilisés dans les écoles soient égalitaires[1].
Du fait ses positions politiques, Helga Stene entre au Conseil national norvégien des femmes[4]. De plus, de 1938 à 1945, elle est la présidente du cercle d'Oslo de l'Association des femmes de l'Académie nationale[2].
Distinctions
- 1934 : Médaille d'or du Roi (no)[2]
- 1977 : Chevalier de l'Ordre de Saint-Olaf[2]
Références
- (nb) « Helga Stene », dans Store norske leksikon, (lire en ligne)
- (no) Oddvar Vormeland, « Helga Stene », dans Norsk biografisk leksikon, (lire en ligne)
- (en) Arne Hassing, Church Resistance to Nazism in Norway, 1940-1945, University of Washington Press, , 424 p. (ISBN 978-0-295-80479-8, lire en ligne), p. 137-138
- (en) Joron Pihl, « The teachers’ resistance against nazification of Norwegian youth and education during World War ll », Atelier populaire, (lire en ligne)
- (en) Peter Brock et Thomas Paul Socknat, Challenge to Mars : Essays on Pacifism from 1918 to 1945, University of Toronto Press, , 474 p. (ISBN 978-0-8020-4371-9, lire en ligne), p. 405
- Eric Eydoux, Le chemin de la trahison : La Norvège à l'heure de Quisling, gaia, , 414 p. (ISBN 978-2-84720-766-8, lire en ligne)
- AASTA STENE, « Women's Political Activities in an Occupied Country as Seen by Helga Stene », Pi Lambda Theta Journal, vol. 25, no 1, , p. 21–25 (ISSN 2374-3093, lire en ligne, consulté le )
- (no) Lena Storvand, « De glemte motstandskvinnene », VG, (lire en ligne)
- (no) « Ny undervisningsmåte i norsk for samebarn », Aftenposten,
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Portail des écoles
- Portail de la Norvège
- Portail de la Seconde Guerre mondiale