Henri-Frédéric Blanc
Henri-Frédéric Blanc est un poète[1], romancier et dramaturge français né le à Marseille. Il est aussi l'auteur de nouvelles[2] et de pamphlets[3].
Naissance |
Marseille, France |
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Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Écrivain satirique et baroque, il est un des chefs de file, avec l’écrivain Gilles Ascaride, de l’Overlittérature[4], un mouvement littéraire contestataire qui regroupe des textes sarcastiques et grotesques marqués par un « réalisme burlesque »[5], selon est dit dans le blog officiel, pour donner une nouvelle respiration à la littérature française, étouffée à la fois l'emphase creuse et le minimalisme tel qu'il est indiqué dans une chronique sur un de ses livres les plus mordants Le Discours de réception du diable à l'Académie Française: "une littérature ronflante et minimaliste où les mots ne signifient rien, où toute idée est proscrite; toute audace autre que tape à l’œil interdite. Une littérature de wagons-lits et de salle d'attente [6]".
Biographie
Henri-Fréderic Blanc est né le à Marseille, ville dans laquelle il vit actuellement après avoir vécu à Aix-en-Provence. Il a fait ses études au Lycée Saint-Charles et puis, en 1972, il s'inscrit à la faculté de lettres de l'Université Aix-Marseille. En 1981, il y fait une thèse de doctorat. Cependant, optant pour rester à l'écart de l'académie, l'enseignement et la recherche, il fait de nombreux petits métiers, (guide touristique, libraire, caissier, veilleur de nuit, guetteur d'incendies...) afin de pouvoir consacrer son temps à l'écriture.
Il publie son premier roman L'Empire du sommeil [7]aux éditions Actes Sud en 1989. Ce roman sera traduit à l'anglais peu de temps après par Nina Rootes et publié à Londres par Secker and Warburg en 1992 comme The Empire of Sleep[8].
Plus d'une trentaine d'ouvrages suivront dont certains ont été adaptés au théâtre (Nuit gravement au salut, Discours de réception du diable à l'Académie Française[9], Printemps dans un jardin des fous[10]) ou portés à l'écran (Combat de fauves au crépuscule, Jeu de massacre, Le Dernier Survivant de Quatorze). Ses livres ont aussi été traduits à d'autres langues comme le coréen[11], l'espagnol [12], le portugais[13], l'allemand[14], l'italien[15], entre d'autres.
Selon Henri-Frédéric Blanc, on ne peut aimer la vie sans détester un monde qui se déshumanise à vue d’œil. Mais cette détestation se veut joyeuse, festive, carnavalesque: c'est par la FARCE, omniprésente dans tous les ouvrages de l'auteur, que la vérité arrive. L'univers de Blanc a beau être très noir, le paradis y est revendiqué à chaque page.
Style
Un de ses personnages le plus excentriques et lucides, Barnabé Cochin se méfie des mots car ils font un encombrant écran entre le monde et nous : « les mots, je m’en méfie comme de la poste . Les briques du mur qui nous cache la réalité nue, voilà ce que sont les mots »[16]. Cependant, cela n’empêche que l’auteur marseillais soit friand des mots à tel point qu’il non seulement fait des jeux de mots pétillants mais aussi il n’hésite pas à en inventer.
Il ne serait pas étonnant que cet prolifique auteur à la verve endiablée soit de l’avis de Cochin ou encore de Jean Babaye, un autre de ses personnages, poète marseillais et ivrogne dont la plus grande œuvre a été le silence. Mais Henri-Fréderic Blanc, écrivain satirique et rabelaisien, aime les mots qui secouent, qui dérangent, qui réveillent de la torpeur de l’habitude. Avec des mots tranchants, il scie les langues de bois qui à force de dissimuler deviennent elles-mêmes une simulation de la réalité. Avec des mots explosifs, il mine le tapage académique qui met des étiquettes, uniformise et exclut. Les parlers locaux, les identités régionales, par exemple, en ont souffert.
Dans son travail littéraire, qui veut donner un nouveau souffle à un littérature figée dans des habitudes esthétiques, il s’est tourné vers la richesse linguistique de sa région, comme l’indique Boura dans son Dictionnaire des écrivains marseillais dans un article sur Blanc : « il s’attachera à explorer les richesses de cette langue truffée d’idiolectes, à en expérimenter les possibilités infinies »[17]. Cependant, il n’est pas un auteur régionaliste. Il ne supporte pas bien les -ismes qui tendent à établir des limites, et les limites font rétrécir les choses, comme quand les gens d’ailleurs –et aussi de l’intérieur– pensent que la France est seulement Paris.
Au contraire, il explore le parler marseillais dans ses œuvres pour montrer qu’il n’y a pas une seule façon de parler. Avec ses cagoles, ses feignants mystiques, ses fadas de quartier et ses truhands il veut revendiquer « la validité du barbarisme, du néologisme, du solécisme marseillais »[17]. Ses textes donnent une voix à ceux qui restent en marge ou à ceux qui ont été marginalisés.
Il traverse aisément les limites établies officiellement entre les genres littéraires. Dans ces romans et nouvelles, il interrompt souvent la narration pour s'adresser au lecteur, pour faire de longs commentaires sarcastiques sur des sujets sensibles, pour, en un mot, mettre le doigt sur la plaie. Beaucoup de ses poèmes, sont des aphorismes très courts et incisifs, culmination d'une lutte acharnée pour se débarrasser des mots, instantanée au cours d’une promenade, qui rivalise avec le silence et vole de la magie à l’oubli de notre quotidienneté.
Talentueux parodiste, il fait des pastiches hilarants d'un bon nombre d’œuvres devenues classiques, où les personnages, leurs actions et leurs discours partent en vrille. L'ordre établi par le canon littéraire, par ses discours et ses vérités est renversé dans cette variation carnavalesque où tout est permis, où le n'importe quoi peut être plus vrai que les trucages de ce qui est apparemment raisonnable, où les folies du réel peuvent être franchement fustigées, où les registres peuvent être mélangés, où un individu quelconque peut devenir le héros, le modèle, le philosophe... Ainsi Le Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais (2005), évoque de manière burlesque et en déformant lucidement les choses De l'universalité de la langue française de Rivarol. Sidi (2006) est une réécriture marseillaise et contemporaine du Cid de Corneille. Mémoires d'un singe savant (2009) renvoie à Kafka, Le Livre de Jobi (2010) au livre de l'Ancien Testament et Ainsi Parlait Frédo le Fada (2012) c'est une parodie à la fois du célèbre texte de Nietzsche et de livres de sagesse et de développement personnel.
Œuvres
(à l’exception des traductions, articles, entretiens, pamphlets et opuscules divers parus dans des ouvrages, journaux ou revues)
Romans
- L'Empire du sommeil, Actes Sud, 1989. Réédition : 1993. Traduction en anglais (Secker & Warburg, poche : Minerva), allemand, italien (Giunti et Ondoya), japonais, chinois, danois, turc, coréen
- Combat de fauves au crépuscule, Actes Sud, 1990; rééditions 1993 et 1997 ; rééditions Pocket, 1991 et 1997. Traduction en allemand, italien, japonais (Shinchosha), chinois (Crown Publishing Company, Taïwan), danois, turc, grec, portugais (Livros Horizonte), coréen (The Open Books Co). Adaptation cinématographique par Benoît Lamy, 1997, avec dans les rôles principaux Richard Bohringer et Ute Lemper. Adaptation cinématographique pirate turque par Mustafa Altioklar, 1999. Adaptations théâtrales.
- Jeu de massacre', Actes Sud, Pocket, 1993 Traduction en allemand chez Eichborn; chez Fischer. Traduction en italien chez Giunti. Traduction en turc chez Can. Adapté pour la télévision par Jean-Teddy Filippe, Arte, 1996. Adaptation théâtrale
- Démonomanie, Actes Sud, 1993 ; réédition, Pocket 1995. Traduction en allemand chez Fischer. Traduction en danois chez Gyldendal. Traduction en turc chez Can. Adaptation théâtrale.
- Le Lapin exterminateur, Titanic, 1994 ; réédition, Motifs, 1999. Traduction en allemand chez Fischer
- Nuit gravement au salut, Actes Sud, 1995 ; traduction allemande chez Fischer (adaptations théâtrales)
- Extrême-fiction, Actes Sud, 1997
- Cloaque, Fleuve noir, 1998 ; réédition, L'Écailler, 2007 ; traduction italienne chez Carta Canta
- Fenêtre sur jungle, Flammarion, 1999 (adaptation théâtrale)
- Écran noir, Flammarion, 2001
- Discours de réception du Diable à l'Académie française, Le Rocher, 2002
- Sous la dalle, Le Rocher, 2002 ; réédition, Motifs, 2005 (traduction espagnole chez La Fabrica)
- La Mécanique des anges, Le Rocher, 2004 ; réédition, Motifs, 2008
- Les Pourritures terrestres, Le Rocher, 2005
- L'Évadé du temps, Le Rocher, 2007
- La Théorie de la paella générale, éditions du Rocher, 2008
- Mémoires d'un singe savant, Le Fioupélan, 2009 (adaptation théâtrale)
- Le Livre de Jobi, Le Fioupélan, 2010 - Prix des Marseillais 2011
- Ainsi parlait Fredo Le Fada, Le Fioupélan, 2012
- Cagoles blues suivi de L'art d'aimer à Marseille, Le Fioupélan, 2014
Nouvelles, récits, monologues
- Le Dernier Survivant de quatorze, Le Rocher, 1999 (adaptation cinématographique par Jean-Marc Surcin, France 2, 2000 ; adaptations théâtrales)
- Extase terminale, in Noir comme Eros, La Bartavelle Éditeur, 2000
- 5397 in Bleu Blanc Sang, Fleuve noir, 2002 (adaptation cinématographique par Luis Fernandez)
- Le Plus Commun des mortels, in Meurtres sur un plateau, L'Écailler, 2003
- Printemps dans un jardin de fous, Le Rocher, 2004 (adaptation théâtrale)
- Mise au ban, L'Écailler, 2008
- Jean Babaye, des gros mots au grand silence, Revue des Archers, no 23, 2013
Théâtre
- Sidi, Titanic, 1997; Le Rocher, 2006
- Les Cochonks, Revue des Archers, no 18, 2010
Poésie
- Cirque Univers, Titanic, 1998 - Prix Paul-Verlaine 1999
Autres publications
- Discours de réception du Diable à l'Académie française, Le Rocher, 2002
- Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais, L'Écailler, 2005
- L'Art d'aimer à Marseille, L'Écailler, 2006
Notes et références
- Henri-Frédéric Blanc, Cirque univers, Éguilles, Titanic, , 374 p. (ISBN 2-910481-12-3, OCLC 39647503, lire en ligne)
- Henri-Frédéric Blanc, Mise au ban, Ecailler, (ISBN 978-2-35299-027-7 et 2-35299-027-0, OCLC 269436256, lire en ligne)
- Henri-Frédéric Blanc, Discours sur l'universalité de l'esprit marseillais, Aix-en-Provence, L'Écailler du Sud, dl 2005, 55 p. (ISBN 2-914264-69-0, OCLC 470391418, lire en ligne)
- « Le blog d'Overlittérature », sur overlitterature.blogspot.com.co (consulté le )
- « Le blog d'Overlittérature », sur overlitterature.blogspot.com.co (consulté le )
- Bruno Diaz, « "Déconculture" », Royaliste, , p. 10 (ISSN 0151-5772, lire en ligne)
- Henri-Frédéric Blanc, L'Empire du sommeil : roman, Arles, Actes sud, , 201 p. (ISBN 2-7427-0032-3, OCLC 463739349, lire en ligne)
- Henri-Frédéric Blanc, The empire of sleep, Secker & Warburg, , 184 p. (ISBN 0-436-20044-9, OCLC 27220252, lire en ligne)
- « FRAC THEATRE « Discours de réception du diable à l’Académie Française » « Montceau News | L'information de Montceau les Mines et sa region », sur montceau-news.com (consulté le )
- zero-gravity.be, « PRINTEMPS DANS UN JARDIN DE FOUS - Soliloque provoc », sur www.theatrelepublic.be (consulté le )
- « 열린책들 - 고급소설 읽기의 또 다른 재미 », sur www.openbooks.co.kr (consulté le )
- Henri-Frédéric Blanc, Bajo tierra, La Fábrica, dl 2003 (ISBN 978-84-95471-70-3, OCLC 803948260, lire en ligne)
- (pt) « Combate de Feras ao Crepúsculo, Henri Frédéric Blan - Livro - WOOK », sur www.wook.pt (consulté le )
- Henri-Frédéric Blanc, Der Wahnsinnshase : Roman, Fischer-Taschenbuch-Verl, (ISBN 3-596-13261-4, OCLC 75812235, lire en ligne)
- Henri Frédéric Blanc, L'impero del sonno : romanzo, Odoya, , 205 p. (ISBN 978-88-6288-007-7, OCLC 956256523, lire en ligne)
- Henri-Fréderic Blanc, Mise au Ban, Aix-en-Provence, Editions l'Écailler, , 132 p. (ISBN 978-2-35299-027-7), p. 109
- Olivier Boura, Dictionnaire des écrivains marseillais, Marseille, Éditions Gaussen, 413 p. (ISBN 978-2-35698-105-9, OCLC 987027370, lire en ligne)
- Manuelle Calmat, « Crise de tête », BoDoï, no 50, , p. 16.
Liens externes
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