Henri VI (empereur du Saint-Empire)

Henri VI, dit « le Sévère » ou « le Cruel », est né en à Nimègue et mort le près de Messine. Roi de Germanie dès 1169, il est sacré empereur en 1191, succédant à son père Frédéric Barberousse. Roi de Sicile de 1194 à sa mort, il n'inspirait que de la haine aux Siciliens qui le surnommèrent « le Cyclope sanguinaire ».

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Henri VI

Portrait de Henri VI dans le Codex Manesse (vers 1300).
Titre
Roi de Germanie

(28 ans, 1 mois et 13 jours)
Couronnement à Aix-la-Chapelle
Prédécesseur Frédéric Barberousse
Successeur Philippe de Souabe
Empereur du Saint-Empire

(6 ans, 5 mois et 13 jours)
Couronnement à Rome
Prédécesseur Frédéric Barberousse
Successeur Otton de Brunswick
Roi de Sicile

(2 ans, 9 mois et 3 jours)
Couronnement à Palerme
Prédécesseur Guillaume III
Successeur Frédéric II
Biographie
Dynastie Hohenstaufen
Date de naissance
Lieu de naissance Nimègue
Date de décès
Lieu de décès près de Messine
Sépulture Cathédrale de Palerme
Père Frédéric Barberousse
Mère Béatrice de Bourgogne
Conjoint Constance de Hauteville
Enfants Frédéric II

Biographie

Fils aîné de l'empereur Frédéric Barberousse et de Béatrice de Bourgogne[1], Henri est sacré roi de Germanie le à Aix-la-Chapelle. Henri et Frédéric reçurent le Schwertleite au Mainzer Hoftag de 1184. Il se marie le à Milan avec Constance de Hauteville, la fille posthume du roi de Sicile Roger II. Ce mariage permet la réconciliation de l'empereur et du successeur de Roger, le roi Guillaume II[2].

Henri se voit confier la régence lorsque son père part pour la troisième croisade, en . Quelques mois plus tard, Guillaume de Sicile meurt sans laisser d'héritier. Bien qu'il ait reconnu Constance comme son héritière, c'est un bâtard du roi Roger II, Tancrède de Lecce, qui se fait reconnaître roi au début de l'année 1190. Henri conclut la paix de Fulda avec son rival, le duc de Saxe et de Bavière Henri le Lion, afin d'avoir les mains libres en Sicile. La nouvelle de la mort de son père, survenue le , retarde quelque peu son départ pour l'Italie, et ce n'est qu'en qu'il prend la route. Après avoir été sacré empereur par le pape Célestin III le , il met le siège devant Naples, mais il tombe malade et l'opération échoue. Les habitants de Salerne en profitent pour enlever sa femme et la livrer à Tancrède. Henri rentre en décembre en Allemagne, où son épouse le rejoint après s'être échappée[3].

Pendant ce temps-là, Henri le Lion a attaqué les ducs de Saxe et de Holstein, en violation de la paix de Fulda. De nombreux princes allemands se révoltent contre l'empereur, dans le cadre de la lutte entre guelfes et gibelins. Cette révolte ne prend fin qu'après la réconciliation de l'empereur avec Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre et beau-frère d'Henri le Lion, en [4].

En mai de la même année, Henri VI retourne en Italie, où Tancrède vient de mourir. L'armée impériale ne rencontre guère de résistance, et Henri est sacré roi de Sicile le . L'unique enfant issu de son mariage avec Constance, le futur Frédéric II, voit le jour le lendemain à Jesi, près d'Ancône[4]. Henri se livre à une répression brutale : quelques jours après le couronnement, il fait châtrer et crever les yeux du jeune fils de Tancrède, Guillaume, et emprisonne à vie le reste de sa famille. Les nobles et les évêques ayant assisté au sacre de son rival sont brûlés vifs dans un champ près de Palerme, à cinq cents pas du palais royal. Henri fait ensuite déterrer les dépouilles de Tancrède et de son fils Roger. On leur arrache leurs couronnes d'or avant de les décapiter.

Henri annonce à Bari en 1195 qu'il veut prendre la tête d'une croisade germanique. Afin que sa succession se passe sans problème, il souhaite faire élire son fils unique Frédéric-Roger roi des Romains, mais de nombreux nobles qui espèrent préserver leurs droits à la couronne s'y opposent à la diète de . Il finit par obtenir gain de cause un an plus tard, et un contingent mené par plusieurs ducs allemands s'embarque pour Saint-Jean-d'Acre au cours de l'été 1197. Henri s'apprête à les rejoindre lorsqu'une révolte éclate en Sicile, peut-être fomentée par sa femme et le pape. La révolte est matée, Jourdain du Pin est exécuté, mais l'empereur meurt le , avant d'avoir pu embarquer pour la Palestine[5]. Selon la chronique d'Aubry de Trois-Fontaines, sa femme l'aurait peut-être empoisonné, mais sa mort est plus vraisemblablement due à la malaria ou à la dysenterie.

Ascendance

Références

Bibliographie

  • Henry Bogdan, Histoire de l'Allemagne de la Germanie à nos jours, Perrin, coll. « Tempus », (ISBN 2-262-02106-6).
  • Joseph Calmette, Le Reich allemand au Moyen Âge, Payot, .

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