Hermann Gruson
Hermann Gruson ( - ), fabricant de machines et fondeur, est un industriel allemand du XIXe siècle. En 1855, il a établi à Magdebourg une société d'armement naval, la Grusonwerk transformée ensuite en fonderie pour des éléments destinés aux chemins de fer et à l’armement, qui sera absorbée par son principal rival, la maison Krupp et qui a depuis été convertie en musée[1].
Pour les articles homonymes, voir Gruson (homonymie).
Naissance | |
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Décès |
(à 73 ans) Magdebourg |
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Membre de |
Verein Deutscher Ingenieure (en) () |
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Grashof Commemorative Medal (d) () |
Biographie
Origines
Après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, une branche de la famille Gruson de Fleurbaix, en Flandres[2], menée par Matthis Gruson, marié à Elisabeth Roseau, est partie à Mannheim puis Magdebourg. C'est la ville où grandit le descendant de ces huguenots, Louis Abraham Gruson, son père, et où naît en 1821 Hermann Gruson.
Entrepreneur
Un siècle et demi après cet épisode migratoire douloureux, Hermann Gruson a 34 ans lorsqu'il lance sa propre firme[3], la Grusonwerk, fondée en 1855 à Buckau , près de Magdebourg. La société fut au début un chantier de construction de bateaux. Ingénieur de formation, Hermann Gruson avait en effet commencé sa carrière au poste de directeur technique d'une compagnie de navigation à vapeur. Attentif aux innovations techniques et désireux de concurrencer les Krupp, il installa ensuite dans son usine des ateliers de construction de machines, puis des fonderies, et bientôt la "fonte Gruson", première coulée en coquille.
Le , Hermann Gruson récupère en France un brevet d'invention pour un système d'affût de canon cuirassé à embrasure minima, qu'il exploite dans sa fonderie. Puis il entre en froid avec le gouvernement allemand. Sa veuve et ses héritiers perdront un procès au cours duquel la justice dira que les brevets d'Hermann Gruson étaient frappés de déchéance et que ses découvertes étaient tombées dans le domaine public.
En 1893, le gouvernement allemand, craignant que la rivalité des usines Krupp et Gruson ne les place en état d'infériorité par rapport aux établissements étrangers, provoqua leur réunion : les deux maisons Krupp et Gruson sont fusionnées pour une période de 25 ans, opération réalisée sous l'égide de Fritz Krupp, qui réalise ainsi ses vues en rachetant son principal concurrent[4]. La nouvelle société conservera le nom Gruson-Krupp pendant encore un demi-siècle. Son jeune frère Otto Gruson a également fondé en 1871 sa propre entreprise, qui sera rachetée par Buckau-Wolf (de) en 1930.
Cactophile
Passionné par l'étude des cactus, Hermann Gruson avait réuni l'une des plus belles collections de cactées du XIXe siècle, réunie dans une serre de Magdebourg. Il a laissé son nom à l'un d'entre eux, l'Echinocactus grusonii, originaire du centre de Mexique, des provinces de San Luis Potosi et Hidalgo.
Bibliographie
- Max Geitel: Hermann Gruson. In: Westermanns Illustrierte Deutsche Monatshefte (de), 35. Jahrgang, Band 70 (April bis September 1891), S. 110–132.
- (de) Franz Maria Feldhaus, « Gruson, Hermann », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 49, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 606-612
- (de) Heinz Nix, « Gruson, Hermann », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 7, Berlin 1966, Duncker & Humblot, p. 237–238 (original numérisé).
- Martin Wiehle: Magdeburger Persönlichkeiten. Hrsg. durch den Magistrat der Stadt Magdeburg, Dezernat Kultur. imPuls Verlag, Magdeburg 1993 (ISBN 3-910146-06-6).
Références
- Musée de Magdebourg
- « Généalogie de Hermann August Jacques GRUSON », sur Geneanet (consulté le ).
- Capitalismes et socialismes: Histoire abrégée du combat du siècle Par Jean-Marie Albertin, page 42
Articles connexes
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