Hermose Andrieu

Georges Pierre Andrieu, né à Thiers (Puy-de-Dôme) le et mort dans la même ville le , est un juriste, magistrat et historien français, connu sous son prénom d'usage Hermose Andrieu.

Hermose Andrieu
Portrait de l'auteur dans son ouvrage Histoire de la ville et baronnie de Thiers.
Fonctions
Juriste, magistrat, secrétaire de la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme et historien
Biographie
Naissance

Thiers (Puy-de-Dôme)
Décès
(à 71 ans)
Thiers
Sépulture
Cimetière Saint-Jean de Thiers
Nom de naissance
Georges Pierre Andrieu dit Hermose Andrieu
Nationalité
Française
Activité
Juriste, magistrat, historien, secrétaire de la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme
Autres informations
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur
Œuvres principales
Histoire de la ville et de la baronnie de Thiers

Biographie

Famille

Georges Pierre[alpha 1] Andrieu naît à Thiers (Puy-de-Dôme) le 10 messidor an XII () du mariage de Pierre Andrieu (1762-1849), fabricant au sein des papeteries de Thiers, maire de Thiers en 1791, président du tribunal civil de Thiers, et de Clauda-Marie Cognord (1772-1830)[1].

Il est issu de l'une des familles les plus anciennes de la Basse-Auvergne, originellement fixée à Maringues (Puy-de-Dôme) dans la plaine de la Limagne, connue pour ses nombreux juristes et blasonnant de « gueules au sautoir d’argent » » (armorial de 1697)[2],[alpha 2]. En langage héraldique, le sautoir représente une croix de saint André.

Blason Andrieu (Auvergne, 1697)

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la famille Andrieu se divise en deux branches principales : celle de Jean Andrieu (1680-1752) appelée la branche des Papetiers qui fera souche à Thiers ; et celle de Pierre Andrieu (1686-1741), notaire royal, qui reste à Maringues et est appelée la branche des Parlementaires en raison du député du Tiers état en 1789 César-Pierre Andrieu et du député du Puy-de-Dôme en 1863, Maurice Andrieu.

Georges Pierre Andrieu est issu de la branche des papetiers. Bien que diversifiée dans l’activité industrielle de fabrication du papier, la branche thiernoise des Andrieu reste fidèle à la formation juridique de ses membres. Son beau-frère Jean-Baptiste Darrot-Andrieu (1797-1870), est maire de Thiers, conseiller général, député du Puy-de-Dôme de 1847 à 1848[3], siégeant dans la majorité soutenant les ministères de la Monarchie de Juillet,

Le à Thiers, il épouse Anne Dufour (1817-1884)[4],[alpha 3]. De ce mariage, naît une fille, Marguerite Andrieu (1839-1926)[5] qui épouse le à Thiers, Camille Dumas (1831-1909), frère de l’homme politique Arthur Dumas.

Carrière professionnelle

Hermose Andrieu est avocat à Thiers de 1829 à 1845, juge d'instruction en 1845, président du tribunal d'Ambert en 1862, conseiller près la cour d'appel de Riom en 1867[6],[alpha 4].

Il est secrétaire de la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme de 1854[7],[alpha 5] à 1856[8],[alpha 6]. Dans le cadre de ses fonctions, il est l’un des fondateurs du comice agricole de cette ville[9],[alpha 7], de 1845 à 1862, il assure les comptes rendus des travaux du comice. Lors du concours départemental ouvert à Riom (Puy-de-Dôme) en 1874, il est nommé président de la commission d’industrie et l’un des rapporteurs du concours.

En 1855, il est l'un des onze membres du « Comité du Puy-de-Dôme à l’Exposition universelle de 1855 » créé par le préfet M. de Preissac[10],[11]

Mort

Déjà affaibli lors de sa remise des insignes de la Légion d'honneur en octobre 1875, il meurt rapidement deux mois plus tard à Thiers le [12],[alpha 8]. On peut lire dans le journal local de Riom : « admiré et reconnu de tous, il laisse un grand vide derrière lui »[13],[alpha 9], il est inhumé au cimetière Saint-Jean de Thiers dans le caveau familial des Andrieu de Thiers.

Œuvres

Photographie du plan de Thiers

Plan de Thiers au XVIIIe siècle.

Érudit passionné, chercheur, documentaliste et historiographe sans relâche de sa ville, Hermose Andrieu photographie vers 1866 un plan ancien de Thiers[14],[15] au XVIIIe siècle et conserve ainsi un plan qui aurait été levé en 1750, puis qui aurait disparu par la suite en 1871 dans l’incendie de l’hôtel de ville de Paris, où un autre thiernois, Gustave Saint-Joanis, alors archiviste de la Seine l’avait conservé. C’est grâce à cette photographie que nous avons aujourd’hui accès à une reproduction du plan. Ce document est un témoignage précieux de l’aspect de la ville de Thiers au milieu du XVIIIe siècle, en particulier grâce à la précision de son dessin[16].

Ouvrage Histoire de la ville et de la baronnie de Thiers

Hermose Andrieu est l’auteur de l'ouvrage Histoire de la ville et de la baronnie de Thiers[17] que sa famille confie à Ambroise Tardieu, historiographe de l'Auvergne, pour une publication posthume[18],[19] publiée en 150 exemplaires en 1878[20].

Histoire de la ville & baronnie de Thiers en Auvergne. Œuvre posthume, publiée en 1878 par M. Ambroise Tardieu.

Edition en petit in-folio, relié demi-basane verte, dos lisse, filets et fleurons à froid. (Compagnon, à Moulins). Édition originale fort rare publié trois ans après la disparition d’Hermose Andrieu : elle n'a été tirée qu'à 150 exemplaires hors commerce sur un beau papier vergé, avec une élégante typographie, des lettrines et des ornements néo-gothiques gravés sur bois par l'imprimeur moulinois Charles Desrosiers, successeur de son père Pierre Antoine. L'un des bois est d'ailleurs dû à Achille Allier. L'ouvrage débute par une biographie d'Andrieu par Tardieu, imprimée en italique, suivie de cinq gravures hors-texte : portraits du bandit Mandrin (le célèbre chef de bande a pris la ville de Thiers en 1754), de saint Étienne de Grandmont et de l'auteur gravés par G. Mercier et tirés en bistre ; vue de Thiers d'après un manuscrit ancien, et les armes de la ville, gravées à pleine page et tirées en rouge et argent. L'ouvrage contient plusieurs chapitres : Histoire ancienne ; époque féodale ; topographie ; histoire ecclésiastique ; routes, chemins de fer ; industrie ; usages anciens ; personnages célèbres ; etc. Liste des consuls in-fine. En , cet ouvrage fait l’objet d’une nouvelle parution aux éditions de Beauvoir (ISBN 978-2-91435-600-8).

Distinctions

Georges Pierre Andrieu est nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur par décret du [21],[alpha 10]. La décoration lui est remise le à Riom par le premier président de la cour d’appel[22]. Une notice est publiée à ce sujet dans le Riom-Journal précisant notamment « aux chaleureuses félicitations qui l'entouraient, Mr le Conseiller Andrieu portait déjà en son sein le germe du mal auquel il devait bientôt succomber »[22].

Affiche reprenant le discours d'Hermose Andrieu, journal de Thiers, 1875.

Le Journal de Thiers dans son numéro 346 en date du fait un compte rendu de la cérémonie de décoration d’Hermose Andrieu, compte rendu qui fait l’objet d’une impression affichée dans toute la ville sur instruction du maire de Thiers.

Notes et références

Notes relatives aux prénoms de Georges Pierre Andrieu

  1. Georges Pierre sont les prénoms sous lequel l'enfant a été déclaré par son père à la naissance[1].
  2. Ambroise Tardieu dans son ouvrage Dictionnaire des anciennes familles de l'Auvergne, comprenant toute la noblesse qui a résidé ou qui réside dans cette province et la plupart des vieilles maisons de bourgeoisie qui ont possédé des fiefs ou qui ont droit d'armoiries, avec les noms des représentants actuels ne cite pas son prénom[2].
  3. Georges Pierre sont les prénoms sous lequel il est mentionné dans son acte de mariage[4].
  4. Ambroise Tardieu dans son ouvrage Dictionnaire iconographique de l'ancienne Auvergne, c'est-à-dire liste générale de tous les portraits gravés, lithographiés, dessinés, concernant cette province, y compris les portraits peints des galeries des châteaux ou familles notables, avec une suite de personnages vivants dignes de mémoire indique « Hermose » comme prénom[6].
  5. L'annuaire du ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics de 1854 indique « Hermose-Andrieu » comme nom sans préciser le prénom[7].
  6. L'annuaire du ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics de 1856 indique « Hermose-Andrieu » comme nom sans préciser le prénom[8].
  7. Dans sa fiche, la BnF indique Hermoise comme prénom[9].
  8. Georges Pierre sont les prénoms sous lequel il est mentionné dans son acte de décès[12].
  9. Dans sa notice nécrologique, Riom-Journal indique le prénom Hermose[13].
  10. La première page du dossier de la base Léonore (Légion d'honneur) indique « Georges Pierre Andrieu a été nommé chevalier de la Légion d'honneur » : les deux prénoms sont suivis de Hermose, mais ce prénom est rayé. La page 7 contient le formulaire de demande : c'est lui-même qui demande à être nommé chevalier ; il indique comme prénoms Georges Pierre Hermose[21].

Références

  1. « acte de naissance (page 77 sur 103) », sur le site des archives départementales du Puy-de-Dôme (6 E 430 26 - sans titres - an XII) (consulté le ).
  2. Ambroise Tardieu (1840-1912), Dictionnaire des anciennes familles de l'Auvergne, comprenant toute la noblesse qui a résidé ou qui réside dans cette province et la plupart des vieilles maisons de bourgeoisie qui ont possédé des fiefs ou qui ont droit d'armoiries, avec les noms des représentants actuels, (lire en ligne), p. 14 sur 247.
  3. https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/12772
  4. « acte de mariage n°39 (page 21 sur 246) », sur le site des archives départementales du Puy-de-Dôme (6 E 430 80 - sans titres - 1836-1837) (consulté le ).
  5. « 6 E 430 45 - sans titres - 1839-1840 - Archives départementales du Puy-de-Dôme », sur le site des archives départementales du Puy-de-Dôme (consulté le ).
  6. Ambroise Tardieu (1840-1912), Dictionnaire iconographique de l'ancienne Auvergne, c'est-à-dire liste générale de tous les portraits gravés, lithographiés, dessinés, concernant cette province, y compris les portraits peints des galeries des châteaux ou familles notables, avec une suite de personnages vivants dignes de mémoire, (lire en ligne), p. 31 sur 257.
  7. « Annuaire du ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics », sur Gallica, (consulté le ), p. 88 sur 388.
  8. « Annuaire du ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics », sur Gallica, (consulté le ).
  9. « Comice agricole de l'arrondissement de Thiers. Compte rendu des travaux du Comice », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  10. Félix-Victor Martha-Beker (1808-1885), Exposition universelle de 1855. Rapport de M. le Cte Martha-Beker, approuvé par le comité du Puy-de-Dôme, (lire en ligne).
  11. Le Moniteur industriel, (lire en ligne).
  12. « acte de décès n°473 (page 122 sur 235) », sur le site des archives départementales du Puy-de-Dôme (6 E 430 181 - sans titres - 1875-1876) (consulté le ).
  13. Notice nécrologique dans le journal Riom-journal, , [lire en ligne].
  14. https://www.vacances-livradois-forez.com/wp-content/uploads/2018/05/Thiers-Cit%C3%A9-M%C3%A9di%C3%A9vale_Cop.-Philippe-Fraboni.pdf
  15. « Ville de Thiers, Plan de la ville au milieu du 18e siècle. (IVR83_20116301521NUC4A) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur un site de la région Auvergne Rhône-Alpes (consulté le ).
  16. http://www.auvergne-inventaire.fr/content/download/8501/80104/file/presentation_1er_pertie_recensement.pdf
  17. Andrieu (lire en ligne).
  18. Ambroise Tardieu (1840-1912), Les voyages à travers l'Europe et l'Afrique d'un archéologue historiographe ; suivis des souvenirs de la vie de l'auteur, (lire en ligne).
  19. « Recherche globale », sur archives.cantal.fr (consulté le ).
  20. Annales de la Société impériale d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres du département de la Loire, 1879, [lire en ligne]
  21. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  22. Riom-journal, (lire en ligne)
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