Histoire de la transidentité

L'histoire de la transidentité remonte au premier cas enregistré dans les anciennes civilisations asiatiques. Les premiers cas pourraient dater de 5 000 ans. La sensibilisation et le développement de la communauté trans a débuté seulement à partir de la seconde moitié du 20e siècle.

Méthodologie

Si le concept de transidentité comme on l'entend dans le monde moderne n'est pas forcément applicable à l'histoire ancienne, diverses notions d'identités en dehors de la binarité de genre existent partout dans le monde avant la colonisation par les empires occidentaux chrétiens[1]. Cependant, il est difficile d'identifier un historique précis de la transidentité, alors que le concept de genre et de transidentité contemporain date du vingtième siècle[2],[3],[4]. D'autres sources se concentrent plus sur l'homosexualité que sur la transidentité, par exemple dans le cas de Billy Tipton[4].

Le manque d'autobiographies requiert des historiens qu'ils assignent des identités de genre aux personnalités historiques, ce qui peut laisser place à l'erreur[4]. L'auteur Jason Cromwell propose de répondre à trois questions, auxquelles la réponse doit être positive, pour identifier des hommes transgenres : il faut qu'ils aient dit être des hommes, aient modifié leur corps pour ressembler davantage au corps masculin traditionnel, et qu'ils aient vécu comme des hommes. Genny Beeman différencie les personnes trans et travesties en comptant comme trans seulement celles qui conservent la même identité de genre dans leur vie privée[4].

Il existe également des limites géographiques à l'étude des personnes trans. Les études sur la transidentité ne naissent que dans les années 1990 en Chine, de sorte qu'il est difficile de relier les personnes transgenres à l'histoire de la région. La Grande Chine actuelle est considérée par les chercheurs comme très transphobe, ce qui complique l'étude du sujet[5].

Transidentités anciennes

Afrique

L'Égypte antique a un troisième genre qui inclut notamment les eunuques[6]. Dans le Conte des deux frères, Bata enlève son pénis et dit à sa femme « je suis une femme tout autant que toi »[6],[7]. Les déesses Mout et Sekhmet sont souvent représentées avec un pénis en érection[8],[6] et Anat porte des vêtements d'homme ou de femme[8].

Amériques

George Catlin (1796-1872), Danse aux berdaches. Représente une cérémonie de danse pour célébrer les personnes deux-esprits parmi les indiens Sauk et Fox.

Avant le contact avec l'Occident, certains peuples autochtones d'Amérique reconnaissent la bispiritualité, qui se rapporte à des personnes qui effectuent des tâches et portent des vêtements associés à la fois aux femmes et aux hommes[9]. Les personnes aux deux esprits peuvent être traitées avec vénération ou méprisées, en fonction du peuple concerné[4].

Le travestissement est une pratique acceptée dans de nombreuses cultures d'Amériques du Sud et centrale, dont les Aztèques et les Mayas[10],[11].

Les Zapotèques d'Oaxaca ont un troisième genre appelé muxe ou muxhe, des personnes qui vivent selon les normes du sexe opposé[12],[13],[14],[15]. Elles peuvent épouser une personne de n'importe quel genre[13]. Une personne muxhe peut réaliser certains types de travail des femmes tels que la broderie, mais aussi ceux associés au rôle masculin, comme la fabrication de bijoux[16],[17]. Environ 6 % des hommes de la communauté zapotèque dans l'Isthme de Tehuantepec sont encore muxes au début des années 1970[18].

Asie

En Mésopotamie, des textes dès mentionnent des personnalités religieuses connues sous le nom de « Gala », des prêtresses "nées hommes" considérées comme sacrées et vénérées[1],[19].

Dans certaines versions du Ramayana, en Inde, lorsque Rāma quitte Ayodhya pour un exil de 14 ans, une foule de ses sujets le suit dans la forêt. Rāma leur demande de ne pas pleurer et de retourner à Ayodhya. Lorsqu'il revient dans cette ville après une absence de 14 ans[20], il constate que les hijras, ni hommes ni femmes mais suivant un mode de vie féminin[21],[22], n'ont pas bougé de l'endroit où il a prononcé son discours. Impressionné par leur dévotion, Rāma accorde aux hijras le pouvoir de conférer des bénédictions lors d'occasions comme l'accouchement et les mariages. Ce pouvoir supposé est à l'origine du rite du « badhai » au cours duquel les hijras chantent, dansent et donnent des bénédictions[20].

En Perse, des personnes appartiennent aussi à des minorités de genre. En 2018, des fouilles à Hasanlu montrent qu'environ une tombe sur cinq ne répond pas aux critères genrés de distribution des objets ou ne remplit manifestement pas les rôles normalement assignés au genre de la personne enterrée[23].

Dans les cultures thaï et khmer, le Tripitaka identifie quatre genres, dont les katoï, qui correspondent plus ou moins au concept occidental de femme trans[24]. Avec la colonisation, les katoï sont surnommées « ladyboy »[25].

Europe

Buste d'Héliogabale.

Dans la Grèce Antique et la Phrygie, et plus tard dans la République romaine, la déesse Cybèle était vénérée par une secte de personnes castrées, vêtues d'habits féminins et se désignant elles-mêmes comme des femmes[26],[27].

L’empereur romain Élagabal, entre l'an 218 et l'an 222, portait des vêtements de femme et demandait à être désignée par le pronom « elle ». D'après les historiens Dion Cassius et Jean Zonaras, elle souhaitait accéder à une « double nature sexuelle » grâce à une incision « à l'avant du corps ». Marginalisée et stigmatisée, elle est assassinée à l’âge de 18 ans. Son corps est jeté dans le Tibre[28]. Un des premiers cas documentés dans le christianisme primitif est celui de Thècle d'Iconium, qui est autorisée par Paul de Tarse à endosser l'habit masculin pour prêcher et dont le récit figure dans les Actes de Paul et Thècle[29],[30].

En 1322, Kalonymus ben Kalonymus écrit en France un poème exprimant son désespoir d'être né homme et son envie d'être née femme, tout en qualifiant son pénis de « défaut »[31],[32],[33],[34].

Près de la Prague actuelle, des archéologues trouvent en 2011 un tombeau codé de façon féminine dans lequel est enterré un squelette identifié par les scientifiques comme masculin, vêtu de vêtements de femme[35],[36],[37]. En 2017, à Birka, un squelette identifié comme féminin de Viking est retrouvé enterré avec des biens masculins[38],[39]. L'identification du sexe à partir du squelette a néanmoins de nombreuses limites[40].

En 1394, Eleanor Rykener (en), une prostituée au corps masculin, est arrêtée à Londres[41]. Rykener vit à Oxford sous une identité féminine la plupart du temps[42], bien qu'elle reprenne parfois une identité masculine[43],[44], ce qui, selon l'historien Robert Mills, pourrait lui avoir posé plus de problèmes à l'époque qu'une identité féminine stable[45],[46].

Océanie

En Samoa, Fa'afafine à la manière d'une femme ») désigne une sorte de troisième genre. Les personnes fa'afafine sont de sexe masculin assigné à la naissance, et expriment à la fois des traits des genres masculin et féminin[47],[48].

Colonisation et influences chrétiennes

Amériques

En 1513, Vasco Núñez de Balboa assassine 40 autochtones de l'isthme de Panama pour cause de sodomie : ces personnes, considérées comme des hommes à la naissance, vivent en tant que femmes[4].

L'un des premiers comptes-rendus de l'existence de personnes transgenres en Amérique du Nord est fait par le missionnaire Jésuite Joseph François Lafitau, qui passe six ans chez les Iroquois en 1711[49]. Il y raconte avoir vu « des femmes avec courage viril qui se vantaient elles-mêmes de leur profession de guerrier », ainsi que « des hommes assez lâches pour vivre en tant que femmes »[50]. À cette époque, les missionnaires européens appliquent aux personnes transféminines le terme péjoratif de « berdache », dont l'étymologie remonte au mot persan bardaj, se référant à un homosexuel passif[51] ; le terme est dès l'époque fortement contesté par les autochtones[52],[53].

Thomas(ine) Hall (en) , une personne engagée en Virginie, affirme être à la fois homme et femme, alternant sa présentation jusqu'à ce qu'un tribunal lui ordonne en 1629 de porter des pantalons d'homme et un tablier de femme ; Hall était peut-être intersexe[54],[55].

En 1776, Public Universal Friend affirme ne pas avoir de genre, s'habille de façon androgyne, et refuse d'utiliser son nom de naissance ou des pronoms genrés pendant une quarantaine d'années[56].

En 1791, Romaine-la-Prophétesse mène une révolte au sud de Haïti pendant la Révolution haïtienne[57],[58],[59],[60]. Vêtue comme une femme bien qu'elle ait été élevée comme un garçon, elle dit être possédée par un esprit féminin[60],[61],[62],[63]. Mary Grace Albanese la liste dans les femmes de la révolution, tandis que Terry Rey estime que la définir comme transgenre est anachronique[62],[64].

Dans la première moitié du dix-neuvième siècle, Edwin Thompson Denig (en) remarque un genre qu'il considère neutre chez les Crows[4]. En 1896, We'wha (en) rencontre Grover Cleveland ; cette personne née homme alterne des rôles féminins et masculins dans sa société[65],[66],[67].

Amelio Robles

Joseph Lobdell et Charley Parkhurst sont deux hommes transgenres nord-américains du dix-neuvième siècle[68]. Pendant la guerre de sécession, plus de 200 personnes s'habillent en hommes et deviennent soldats ; plusieurs, dont Albert Cashier, conservent cette identité masculine après la fin de la guerre[69]. Après la guerre, Frances Thompson (en) est arrêtée pour travestissement en femme[70],[71],[55]. Pendant la révolution mexicaine, Amelio Robles Ávila exige d'être traité comme un homme et devient colonel[72],[73]. Sa masculinité est acceptée par ses proches, par la société et par le gouvernement mexicain, et il vit comme un homme à partir de l'âge de 24 ans et jusqu'à sa mort[72]. Il tue deux hommes qui l'ont attaqué et essayé de le dévêtir pour "révéler" son anatomie[74].

En 1895, un groupe de personnes androgynes à New York montent un club nommé Cercle Hermaphroditos (en)[75]. Le groupe inclut notamment Jennie June, assignée homme à la naissance et qui publie The Autobiography of an Androgyne en 1918, une des premières autobiographies de personnes transgenres[76].

Asie

Une personne hijra dans l'Est du Bengale dans les années 1860.

À partir des années 1870, les autorités coloniales britanniques tentent d'éliminer les hijras en interdisant leurs performances artistiques et le travestissement[77]. Après l'indépendance de l'Inde, plusieurs gouvernements étatiques encouragent des programmes sociaux pour combattre les discriminations envers les personnes transgenres et hijras[78].

Europe

Parmi les textes hagiographiques médiévaux, comme La Légende dorée de Jacques de Voragines ou le Speculum historiale ou Miroir historial de Vincent de Beauvais figurent des exemples de personnes ayant vécu sous une identité de genre non conforme à leur sexe assigné à la naissance parmi les saints et saintes catholiques, notamment Sainte Marine[30] et Euphrosyne d'Alexandrie[79],[80],[81].

Un chapiteau, datant des années 1125-1140, à l'intérieur de la basilique de Vézelay en France, montre le moment du procès où le moine Eugène, canonisé par l'Église sous le nom de sainte Eugénie, montre ses seins pour nier une accusation de viol à son encontre[82]. Selon Clovis Maillet, il s'agit d'un cas de transgendérisme médiéval ("Eugénie" déclare être un homme et vit comme tel). La Légende dorée décrit le moine comme une « femme virile »[30].

Le livre de la mutation de Fortune écrit en 1403 par Christine de Pisan aborde un récit où la narratrice indique avoir été transformée en homme à la mort de son mari[83],[84].

Au seizième siècle, on constate l'existence de plusieurs personnes élevées comme des filles puis ayant pris une identité masculine. En Espagne, ces personnes incluent par exemple Eleno de Céspedes et Catalina de Erauso[85],[86],[87],[88],[89].

Période moderne et médicalisation

Débuts de l'approche médicale

Peinture de Gerda Wegener représentant sa compagne Lili Elbe, femme transgenre danoise opérée en Allemagne dans les années 1930.

Le début du 20ème siècle voit l'émergence de l'endocrinologie comme science ; celle-ci se donne notamment comme mission de trouver une explication scientifique à la fois à la différence de sexes entre hommes et femmes, mais aussi aux divergences à la norme sexuelle et de genre afin de les « soigner » : ainsi, le développement de la chirurgie de réattribution sexuelle et de l'homonothérapie, créée en Allemagne au plus tard en 1918 et destinée aux personnes trans, se fait en parallèle de tentatives de « guérir » l'homosexualité, telle que la greffe, réalisée en 1916 par Eugen Steinach, d'un testicule d'un homme hétérosexuel vers un homme homosexuel[90],[91].

Le mot travesti est inventé en Allemagne par Magnus Hirschfeld qui l'utilise comme titre de son livre de 1910, Die Transvestiten[92],[93]. Une série d'opérations d'affirmation de genre est réalisée en Allemagne au sein de l'Institut Hirschfeld dans les années 1920[90]. Lili Elbe, l’une des premières patientes de l’Institut à avoir bénéficié d'une chirurgie de réattribution sexuelle, meurt à la suite de l’échec d’une transplantation utérine en 1931[28].

Hirschfeld milite pour que Berlin mette en place un certificat de travesti, qui permettrait aux personnes indiquées comme hommes sur leurs papiers d'identité d'adopter une présentation féminine sans problèmes avec la police. Après la première guerre mondiale, il obtient également de la Prusse qu'elle permette le changement de prénom en faveur d'un prénom non genré pour les personnes transgenres[94]. Les travaux d'Hirschfeld permettent de distinguer la transidentité de l'homosexualité[91].

Nazisme et fascisme

En 1933, pendant l'ascension d'Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne, Hirschfeld, qui se trouve être juif, est à l'étranger pour une conférence sur les sciences sexuelles. Pendant son absence, son institut médical est incendié, ainsi que tous les documents de recherche produits par l'institut. Les archives contenant les informations personnelles de la patientèle sont utilisées pour ficher les personnes transgenres et les arrêter[94].

Lucy Salani, antifasciste et déserteuse italienne, déportée à Dachau, est considérée par le Movimento Identità Trans comme la seule personne trans italienne à avoir survécu aux persécutions fascistes et nazies et aux camps de concentration[95],[96].

Démocratisation des opérations médicales

Après la Seconde Guerre mondiale, Christine Jorgensen, une Américaine installée au Danemark, suit une hormonothérapie et choisit une castration ; de retour aux États-Unis quelques années plus tard, elle obtient une vaginoplastie[97],[98]. Son histoire est largement médiatisée à partir de 1952[98],[99],[100].

La première chirurgie de réattribution sexuelle au Chili a lieu sur Marcia Torres à Santiago en mars 1973[101],[102]. Quelques mois plus tard, la prise de pouvoir d'Augusto Pinochet marque une forte aggravation de la répression contre les personnes gay et trans[103]. Torres parvient cependant à obtenir des papiers d'identité féminins après son opération[104].

Danseuses Kahtoey à Bangkok.

Au milieu des années 1980, on observe un revirement de la perception de la transidentité en Iran. Maryam Khatoun Molkara, une femme trans, demande à Rouhollah Khomeini une autorisation religieuse de changer de sexe ; il la lui fournit, et cette lettre devient la fatwa autorisant de telles opérations en Iran[105]. En parallèle, l'homosexualité reste interdite, forçant dans les faits les personnes trans à subir une chirurgie de réassignation sexuelle pour vivre en liberté[106]. En 2008, l'Iran réalise plus d'opérations de changement de sexe que toute autre nation, à l'exception de la Thaïlande[107].

Période contemporaine et sujet de société

Militantisme pour les droits des personnes transgenres

La journée du souvenir trans, le 20 novembre, naît en mémoire de Rita Hester, tuée par transphobie le à Allston dans le Massachusetts[108].

Afrique

Il semblerait que la première rencontre publique de personnes transgenres en Afrique ait eu lieu au Cap, en Afrique du Sud, en 2008[109]. Dans certains pays du continent, dont la Namibie et l'Afrique du Sud, des militants LGBT prennent la parole au nom de personnes transgenres qui peuvent ainsi conserver leur anonymat ; cette pratique est appelé par les chercheurs « ventriloquie provisoire »[110].

Amériques

Aux États-Unis, un militantisme transgenre et gay se forme dans les années 1960, notamment lors des émeutes de la cafétéria Compton à San Francisco et des émeutes de Stonewall à New York[111]. En 1974, Canary Conn publie son autobiographie de femme transsexuelle et est invitée à en discuter sur de nombreux talk-shows au cours de la décennie qui suit[112]. En parallèle, de nombreuses organisations sociales militant pour les droits des personnes transgenres naissent dans les années 1970 et 1980, dont FTM International, principal groupe de défense des droits pour les hommes trans[111].

Des autochtones d'origine Ojibwé proposent le terme de bispiritualité pour désigner les personnes n'appartenant pas à la binarité de genre européenne, entre autres pour se distancer des cultures LGBTQ occidentales[113]. En 1994, la proposition est adoptée à la majorité[114],[113],[115].

À partir des années 2000, la visibilité des personnes trans s'accroit largement aux États-Unis et dans le monde, notamment avec la popularité de l'actrice Laverne Cox[116] et le coming-out de Caitlyn Jenner[117].

Kim Coco Iwamoto (en) devient la première personne ouvertement trans à être élue à un poste national aux États-Unis lorsqu'elle intègre le Conseil de l'éducation d'Hawaï en 2006 et Danica Roem devient la première personne ouvertement trans à être élue à une assemblée législative d'État lorsqu'elle remporte un siège à la Chambre de Virginie en 2017[118]. En 2021, Rachel Levine, une femme trans, est nommée secrétaire adjointe à la Santé des États-Unis[119].

Océanie

Dans les Îles Cook, akava'ine est un mot Maori rarotongan qui désigne les personnes transgenres d'origine Maoris des Îles Cook. C'est une identité créée dans les années 2000 qui se pose en regard du contact culturel avec d'autres polynésiens vivant en Nouvelle-Zélande, en particulier les Fa'afafine de Samoa[120].

Polémiques en Europe et en Amérique du Nord

En 1979 aux États-Unis, Janice Raymond publie l'essai The Transsexual Empire, dans lequel elle maintient que les femmes trans violeraient le corps des femmes en réduisant la vraie forme féminine à un artefact, en s'appropriant le corps féminin[121]. Elle s'en prend notamment à Sandy Stone, une femme trans active dans le collectif féministe lesbien Olivia Records. Stone et Donna Haraway publient en réponse The Empire Strikes Back: A Posttranssexual Manifesto, en 1991[122]. La même année, le Michigan Womyn's Music Festival, organisé en non-mixité, décide d'interdire l'entrée aux femmes transgenres[122].

En 2008, Viv Smythe crée l'acronyme TERF, qui a vocation à être un terme neutre pour désigner les féministes radicales excluant les personnes trans[123]. L'acronyme est utilisé de façon de plus en plus péjorative au cours des années suivantes[124].

Donald Trump ordonne en juillet 2017 de ne plus recruter de personnes transgenres dans l'armée américaine[125],[126]. La mesure est repoussée par son administration, puis rencontre des obstacles juridiques ; elle n'est jamais appliquée[127],[128]. Le , il interdit au département américain de la Santé d'utiliser sept mots, dont « fœtus », « transgenre » et « fondé sur la science »[129],[130]. Au Royaume-Uni, l'association britannique LGB Alliance s'oppose aux droits des personnes trans, qu'elle qualifie « d’extrémistes du genre »[131]. En France, en 2019, Marguerite Stern co-signe une tribune sur le féminisme matérialiste et radical. Cette tribune est initialement publiée sur le Huffington Post, puis dé-publiée par la rédaction qui la qualifie de transphobe[132],[133], et republiée par Marianne[134]. Le , plusieurs personnalités et associations, dont le sociologue Emmanuel Beaubatie, réagissent en co-signant dans Libération deux tribunes intitulées « Féminisme : le débat sur la place des femmes trans n'a pas lieu d'être »[135] et « À toi ma sœur, mon frère, mon adelphe »[136].

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Voir aussi

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