Loi 11 du football
La loi 11 du football concerne le hors-jeu d'un joueur de football et fait partie des lois du jeu maintenues par l'International Football Association Board (IFAB). Dans sa définition actuelle, un joueur est en position de hors-jeu si n'importe quelle partie de sa tête, de son tronc ou de ses jambes (les bras et les mains des joueurs ne sont pas pris en compte, y compris pour les gardiens) est dans la moitié de terrain adverse (ligne médiane non comprise) et plus près de la ligne de but adverse que le ballon et l'avant-dernier adversaire (gardien de but compris). Il n'y a infraction de hors-jeu que si un joueur prend part au jeu alors qu'il était en position de hors-jeu au moment où le ballon a été touché en dernier par un coéquipier. Cette infraction est punie d'un coup franc indirect.
Pour les articles homonymes, voir Hors-jeu.
Histoire
Le hors-jeu est déjà encadré par les premiers codes écrits du jeu du milieu du XIXe siècle. C'est le « sneaking », ancêtre du « offside », signalé dans les Cambridge Rules. Plus de trois joueurs sont alors nécessaires entre le joueur et la ligne de but adverse pour mettre un joueur en jeu. Différence notable avec la règle actuelle, le hors-jeu se juge alors à l'arrivée de la balle.
En 1863, selon les premières règles établies par la Football Association tout juste créée, tout joueur situé au-devant du ballon est considéré hors-jeu[1], à la manière du rugby. Les passes en avant sont donc interdites et seul les dribbles et les passes en arrière permettent d'avancer vers le but.
En 1866, la FA assimile le hors-jeu des Cambridge Rules tout en changeant "plus de trois" par "au moins trois" joueurs[2]. En 1873, il est précisé que le hors-jeu s'apprécie au moment où la balle est bottée.
En revanche, les règles de la Ligue de Sheffield (1855) ne comportent pas de règles sur le hors-jeu, des attaquants pouvant rester en permanence près du but adverse[2]. Cette variante persistera jusqu'en 1878[2], et l'International Football Association Board créé en 1886 et réunissant les associations d'Angleterre, d'Écosse, du Pays de Galles et d'Irlande, fixe des règles uniques[1].
En 1920, le hors-jeu consécutif à une touche est supprimé.
En 1924, a été introduit le concept de hors-jeu passif.[3]
En 1925, le nombre minimal de joueurs adverses devant l'attaquant passe de trois à deux[1], le nombre de buts marqués augmente alors d'un tiers[2].
En 1978, une balle involontairement touchée ou renvoyée par un adversaire ne remet plus l'attaquant en jeu.
En 1990, l'attaquant se trouvant sur la même ligne que l'avant-dernier adversaire n'est plus considéré comme hors-jeu[4].
En 1995, la règle réaffirme que le hors-jeu ne constitue plus une infraction en soi, mais seulement si l'arbitre considère que le joueur participe de manière active au jeu[5]. Cette notion (déjà rappelée en 1903, 1910, 1920[2]) est explicitée en 2005, ainsi que les parties du corps concernées [6].
Position de hors-jeu
Être en position de hors-jeu n'est pas une infraction.
Un joueur se trouve en position de hors-jeu si n'importe quelle partie de sa tête, de son tronc ou de ses jambes est dans la moitié de terrain adverse (ligne médiane non comprise) et plus près de la ligne de but adverse que le ballon et l'avant-dernier adversaire.
Les bras et les mains des joueurs ne sont pas pris en compte (y compris pour les gardiens).
Un joueur n'est pas en position de hors-jeu lorsqu'il se trouve à la même hauteur que l'avant-dernier adversaire ou que les deux derniers adversaires.
Infraction de hors-jeu
Un joueur en position de hors-jeu au moment où le ballon a été joué ou touché par un coéquipier (à l'instant du premier point de contact du ballon joué/touché) doit être sanctionné uniquement lorsque le joueur commence à prendre une part active au jeu :
- en intervenant directement dans le jeu en jouant ou touchant le ballon passé par un coéquipier ;
- en interférant avec un adversaire car :
- il l'empêche de jouer ou d'être en position de jouer le ballon, en entravant clairement sa vision du jeu ;
- ou il lui dispute le ballon ;
- ou il tente clairement de jouer un ballon qui se trouve à proximité alors que cette action influence la réaction d'un adversaire ;
- ou il effectue une action évidente qui influence clairement la capacité d’un adversaire à jouer le ballon ;
- ou en tirant un avantage de cette position, en jouant un ballon ou interférant avec un adversaire alors que le ballon :
- a été dévié par un poteau, la transversale, un officiel de match ou un adversaire.
- a fait l'objet d'un sauvetage délibéré par un adversaire – un sauvetage consiste à intercepter, ou tenter d'intercepter, le ballon qui se dirige vers le but[7] avec n'importe quelle partie du corps à l'exception des mains ou des bras (sauf le gardien dans sa propre surface de réparation).
Un joueur en position de hors-jeu qui reçoit un ballon joué délibérément par un adversaire (à l’exclusion d’un ballon ayant fait l’objet d’un sauvetage délibéré par un adversaire) n’est pas considéré comme tirant un quelconque avantage de sa position.
Dans les situations où :
- un joueur revenant d'une position de hors-jeu ou se trouvant en position de hors-jeu se trouve sur le chemin d'un adversaire et interfère avec le mouvement de l'adversaire vers le ballon, on considère qu'il s'agit d'une infraction de hors-jeu si cela influence la capacité d'un adversaire à jouer ou disputer le ballon ; si le joueur entrave la progression d'un adversaire et fait obstacle à la progression d'un adversaire (ex. : bloque l'adversaire), la faute doit être sanctionné conformément à la Loi 12.
- un joueur se trouvant en position de hors-jeu se dirige vers le ballon avec l'intention de jouer le ballon et qu'il est victime d'une faute avant de jouer ou de tenter de jouer le ballon, ou avant de disputer le ballon à un adversaire, la faute est sanctionnée car elle s'est produite avant l'infraction de hors-jeu.
- une faute est commise contre un joueur en position de hors-jeu qui joue déjà ou tente déjà de jouer le ballon, ou qui dispute le ballon à l'adversaire, l'infraction de hors-jeu est sanctionnée car elle s'est produite avant la faute.
Pas d'infraction
Il n'y a pas d'infraction de hors-jeu lorsque le joueur reçoit le ballon directement :
- sur un coup de pied de but,
- sur une rentrée de touche,
- sur un coup de pied de coin.
Interprétation
Il n’y a pas d’infraction de hors-jeu lorsque le joueur:
- se trouve à la même hauteur que l’avant-dernier adversaire (ou les deux derniers adversaires);
- se trouve derrière le ballon lors de la passe ou sur la même ligne ;
- reçoit le ballon joué délibérément par un joueur de l'équipe adverse (à l’exclusion d’un ballon repoussé par un adversaire). Ainsi, une passe faite par un joueur de l'équipe A qui dévie sur le gardien ou un défenseur de l'équipe B et qui arriverait à un joueur de l'équipe A en position de hors-jeu au moment où la passe est faite mènerait à un hors-jeu. En revanche si le gardien, balle à la main, rate son dégagement et envoie la balle sur le joueur hors-jeu, il n'y aura pas de faute. De même si un défenseur a récupéré le contrôle parfait du ballon sans gêne du joueur hors-jeu, ce joueur peut désormais le lui disputer.
Il n'y a en principe pas de hors-jeu sur un coup d'envoi ou un pénalty, puisque tous les attaquants doivent être derrière la balle sur ces remises en jeu.
Un joueur n'est pas en position de hors-jeu s'il se trouve dans sa propre moitié de terrain de jeu ou sur la ligne médiane.
Le hors-jeu ne devient une faute que lorsque le joueur commence à prendre une part active au jeu. Ceci est à prendre en considération quand une faute est commise alors qu'un joueur est en position de hors-jeu, par exemple si un adversaire touche le ballon de la main sur une passe en direction d'un joueur hors-jeu :
- si le défenseur intercepte le ballon de la main sur une passe en direction d'un joueur en position de hors-jeu qui se contente d'attendre le ballon, l'arbitre doit considérer que celui-ci n'a pas encore commencé à disputer réellement la balle et siffler la faute de main (coup franc ou pénalty).
- si le défenseur intercepte le ballon de la main alors que le joueur hors-jeu a commencé sa course pour le récupérer et n'en est plus qu'à quelques mètres, l'arbitre doit considérer que le joueur en position de hors-jeu a commencé à disputer le ballon et même s'il ne l'a finalement pas joué, doit siffler le hors-jeu. Dans ce cas l'arbitre peut avertir le défenseur pour conduite antisportive mais la reprise sera un coup franc indirect pour son équipe.
Les directives pratiques pour les arbitres définies dans les lois du jeu 2017/2018 de l'IFAB comprennent 14 schémas illustrant dans quels cas le joueur en position de hors-jeu doit être considéré comme interférant avec le jeu ou un adversaire, ou tirant avantage de sa position.
Sanction
Pour toute infraction de hors-jeu, l’arbitre accorde à l’équipe adverse un coup franc indirect qui doit être exécuté à l’endroit où la faute a été commise (sous réserve des circonstances particulières de la loi 13).
Références
- « Histoire des Lois du Jeu - De 1863 à aujourd'hui - FIFA.com », sur FIFA.com (consulté le )
- Carosi, Julian (2006), The History of Offside, consulté le 10 décembre 2010.
- (en) Julian Carosi, « The History of Offside » [PDF], kenaston.org, (consulté le ), page 6.
- « Histoire des Lois du Jeu - 1980 - 1990 - FIFA.com », sur FIFA.com (consulté le )
- « Histoire des Lois du Jeu - 1990 - 2000 - FIFA.com », sur FIFA.com (consulté le )
- « Histoire des Lois du Jeu - 2001 - 2006 - FIFA.com », sur FIFA.com (consulté le )
- en version anglaise, la règle dit « a ball which is going into or very close to the goal » (un ballon qui se dirige dans le but, ou très près du but) ce qui est significativement différent
Voir aussi
Liens externes
- « IFAB - Lois du jeu - Hors-jeu », sur theifab.com (consulté le )
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