Hovsep Ier de Holotsim

Hovsep (« Joseph ») Ier de Holotsim ou Hovsep Ier Holotsmetsi (en arménien Հովսեփ Ա Հողոցմեցի ; mort en 454) est un catholicos de l'Église apostolique arménienne de 439/440 (444 pour les fonctions temporelles de la charge) à 452.

Hovsep Ier de Holotsim
Հովսեփ Ա Հողոցմեցի

Hovsep Ier (à gauche) et Ghevond, mémorial de la bataille de Vartanantz à Gyumri.

Décès 454
Désignation 439/440
444
Fin 452
Prédécesseur Mesrop Machtots / Sourmak
Successeur Mélité

Catholicos de l'Église apostolique arménienne


Biographie

Hovsep est un disciple et un vicaire du catholicos Sahak Ier[1].

À la suite de la déposition en 428 de Sahak Ier par l'empereur sassanide Vahram V[2], ce dernier divise les fonctions catholicossales : il assigne les fonctions temporelles à un prélat de langue syriaque, Samuel, alors qu'il remet les fonctions spirituelles (notamment la consécration des évêques) à Sahak Ier[3]. Celles-ci sont assumées par Mesrop Machtots de 437 (voire 438[4]) à 439[1] ou de 439 à 440[5]. À la mort du créateur de l'alphabet arménien, elles échoient à Hovsep Ier[1].

À la mort de Sourmak, en 444, Hovsep Ier tente de réunifier les fonctions catholicossales lors d'un synode à Chahapivan, qui interdit en outre la transmission héréditaire de la charge et condamne l'hérésie messalienne[1]. Yazdgard II, le successeur de Vahram V, refuse cependant ce fait accompli[6]. En réponse, Hovsep Ier organise une réunion des évêques et des nakharark à Achtichat[7] ou à Artachat, où est réaffirmée la loyauté arménienne aux Sassanides et au christianisme[8]. Le Sassanide réagit alors en convoquant les nakharark à Ctésiphon, où il les force à se convertir au zoroastrisme, et impose cette religion à l'Arménie[1].

Cette décision et sa mise en œuvre entraînent une révolte du clergé, qui se communique à l'ensemble de l'Arménie mais se solde par la défaite des Arméniens menés par Vardan Mamikonian, lors de la bataille d'Avarayr en 451[9]. Hovsep, qui a célébré la messe et donné la communion au sein des troupes arméniennes juste avant la bataille[10], est livré par le marzpan bientôt déchu Vasak de Siounie à Yazdgard II[11]. Envoyé avec les meneurs de la révolte du clergé dans la région de Nichapur[12], il y subit le martyre en leur compagnie et est décapité en 454[13] ; ils sont depuis lors commémorés par l'Église arménienne sous le nom de « saints Ghévondiank »[14].

Par ailleurs, Yazdgard II désigne dès 452 le successeur de Hovsep Ier, Mélité de Manazkert[1].

Notes et références

  1. Mahé 2007, p. 188.
  2. Boisson-Chernorhokian 1996, p. 40.
  3. Grousset 1947, p. 185.
  4. « Liste des catholicos de l'Église apostolique d'Arménie », sur Église arménienne, (consulté le ).
  5. Grousset 1947, p. 188.
  6. Garsoïan 2004, p. 98.
  7. Grousset 1947, p. 191.
  8. Garsoïan 2004, p. 99.
  9. Mahé 2007, p. 190.
  10. Grousset 1947, p. 204.
  11. Grousset 1947, p. 208-209.
  12. Grousset 1947, p. 210.
  13. Grousset 1947, p. 212.
  14. Mahé 2007, p. 191.

Bibliographie

  • Patricia Boisson-Chernorhokian, « Vision chalcédonienne et non chalcédonienne de la liste des patriarches de l'Église arménienne jusqu'au Xe siècle », dans Nina Garsoïan (dir.), L'Arménie et Byzance : histoire et culture, Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN 9782859443009), p. 37-41.
  • (en) Nina Garsoïan, « The Marzpanate (428-652) », dans Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian People from Ancient to Modern Times, vol. I : The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, New York, Palgrave Macmillan, (1re éd. 1997) (ISBN 978-1-4039-6421-2), p. 95-115.
  • René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions]
  • Jean-Pierre Mahé, « Affirmation de l'Arménie chrétienne (vers 301-590) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 163-212.
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