Hyaenidae
Les hyènes (du grec ancien ὕαινα / hýaina) forment la famille des hyénidés (Hyaenidae), des carnivores terrestres. Bien que la hyène ressemble à un gros chien, elle n'appartient pas au sous-ordre Caniformia mais à celui des Feliformia. Elle est connue pour son cri ressemblant à un rire désagréable qui signifie qu'elle a trouvé de la nourriture.
Hyènes
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Yenne.
On les trouve en Afrique, principalement dans la savane et près de points d'eau.
Histoire
Aristote parle des hyènes au Livre III de la Génération des animaux.
Description
Les hyènes ont un aspect trapu, avec l'arrière-train plus bas que l'avant. Leur pelage peut être rayé ou tacheté, et d'une couleur tirant sur le beige. Selon les espèces elles mesurent de 95 cm à 165 cm (pour la hyène tachetée), pour un poids variant de 15 à 85 kg. La femelle est toujours plus grande et plus forte que les mâles, à cause d'un apport en testostérone surélevé chez celle-ci, mais on n'en connaît pas la raison.
Les femelles ont un clitoris très développé ressemblant à un pénis[1]. Cette particularité anatomique et l'organisation matriarcale des hyènes sont déterminantes d'un conflit sexuel dont les femelles sortiraient gagnantes[2]. La gestation est d'environ 110 jours. Les petits sont allaités jusqu'à un an et demi. Il est impossible de discerner par la simple observation un mâle hyène d'une femelle tant l'un et l'autre se ressemblent. C'est en prélevant un poil de hyène et en l'analysant que l'on peut déterminer son sexe.
Répartition et habitat
On les trouve en Afrique subsaharienne, principalement dans la savane et près de points d'eau.
Biologie et comportement
Organisation et comportement sociaux
Dans une meute de hyènes tachetées, l'individu dominant est généralement une femelle. Les individus dominés doivent se soumettre à une inspection régulière de leurs organes génitaux par les individus dominants. On pourrait prendre les femelles pour des mâles après une observation superficielle, car le clitoris est particulièrement développé et ressemble fort à un pénis. Cela a longtemps occasionné parmi les populations indigènes des croyances selon lesquelles il n'y aurait pas de femelles chez les hyènes. Les femelles produisent de la testostérone en grande quantité.
La domination de la femelle est héréditaire. Elle donnera naissance à une future dominante. Si plusieurs petites femelles naissent dans cette portée, on dit[Qui ?] que la petite future dominante tuera très vite les autres petites femelles. Quoi qu’il en soit, elle imposera très vite, encore bébé, sa dominance. Elle peut marquer sa position de dominante en s'approchant de ses congénères la queue dressée, tandis que les autres membres de la troupe adoptent une attitude de soumission.
Son cri peut être entendu à 5 km de distance[réf. souhaitée].
Alimentation
Bien que souvent charognarde, la hyène est une redoutable chasseuse en bande et 70 % de son alimentation est issue de la chasse effectuée principalement la nuit, le reste étant composé notamment de charognes abandonnées ou volées à de grands fauves. Ses proies principales sont les zèbres, gnous et antilopes. Ses mâchoires puissantes lui permettent de broyer les os des animaux qu'elle dévore et de les avaler avec le reste de la carcasse. À ce jour, la plus grande puissance de morsure pour une hyène a été mesurée à 917 kg[4],[5], soit 9000 newtons. (une morsure presque 216 % plus puissante que celle du Lion, mesurée à 426 kg soit 4176 newtons).
C'est le seul mammifère terrestre capable de broyer des os d'éléphants et de girafes. Pour cette raison, les excréments de hyène ont une couleur blanche, liée au fort taux de calcium (issu des os) qu'ils contiennent, si bien que les hommes ont longtemps cru qu'il y avait un brasier dans le corps des hyènes et que les excréments étaient des cendres[6].
Systématique
Liste des genres
Selon ITIS :
- genre Crocuta Kaup, 1828
- Crocuta crocuta (Erxleben, 1777)
- genre Hyaena Brisson, 1762
- Hyaena brunnea Thunberg, 1820 (nommé Parahyaena brunnea par MSW)
- Hyaena hyaena (Linnaeus, 1758)
- genre Proteles I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1824
- Proteles cristata (Sparrman, 1783)
Selon MSW :
- genre Crocuta
- genre Hyaena
- genre Parahyaena
- Parahyaena brunnea (nommé Hyaena brunnea par ITIS)
- genre Proteles
Hyaenidae selon McKenna & Bell 1997
- †Plioviverrops
- †Tongxinictis
- Protelinae
- Proteles synonymes Geocyon
- †Ictitheriinae
- †Herpestides
- †Prioviverrops synonymes †Jourdanictis, †Protoviverrops & †Mesoviverrops
- †Ictitherium synonymes †Galeotherium, †Lepthyaena, †Sinictitherium & †Paraictitherium
- †Thalassictis synonymes †Palhyaena, †Miohyaena, †Hyaenictitherium & †Haenalopex
- †Hyanotherium
- †Miohyanotherium
- †Tungurictis
- †Protictitherium
- Hyaeninae
- †Lycyaena
- †Hyaenictis
- †Chasmaporthetes synonymes †Ailuraena, †Lycaenops & Euryboas
- †Metahyaena
- †Palinhyaena
- †Ikelohyaena
- †Belbus
- †Leecyaena
- Parahyaena
- Hyaena synonymes Euhyana, †Pliohyaena & Anomalopithecus
- †Pliocrocuta
- †Pachycrocuta
- †Adcrocuta
- Crocuta synonymes Crocotta & †Eucrocuta
Les hyènes et l'être humain
Menaces pesant sur la famille
Autrefois le territoire des hyènes s'étendait sur la plupart de l'Afrique et de l'Asie, mais il s'est fortement réduit de nos jours du fait des activités humaines. D'autre part, les hyènes font l'objet d'une très mauvaise réputation et sont parfois abattues sans raison.
Domestication des hyènes
En Afrique du sud, des éleveurs domestiquent des hyènes recueillies en bas âge. La sélection sur quelques générations permet d'obtenir des individus dociles et dépourvus d'agressivité à l'égard de l'Homme.
Prononciation et accord avec l'article
L'usage de l'élision est flottant. On trouve généralement « la hyène » et occasionnellement « l'hyène » avec un usage plus péjoratif. Le Centre national des ressources textuelles et lexicales cite Dupré (1972) pour lequel « l'hésitation vient moins de h qui est généralement muet que de [j] devant lequel on fait difficilement la liaison. On peut considérer l'aspiration comme une prononciation affective (animal de mauvaise réputation, mot péj. au sens fig.). »[7]
Représentations
Il a été envisagé que la Bête du Gévaudan de la fin du XVIIIe siècle ait pu être une hyène.
Dans certaines adaptations du Livre de la jungle de Rudyard Kipling (1894), Tabaqui n'est pas un chacal mais une hyène. C'est par exemple le cas dans la série d'anime japonaise de 1989.
Dans le film d'animation Le Roi lion (1994), les hyènes sont les cruelles alliées de Scar dans sa prise de pouvoir de la Terre des lions.
Dans l'émission télévisée satirique Les Guignols de l'info sur Canal+, la marionnette de l'animateur Marc-Olivier Fogiel est accompagnée en permanence d'une hyène prénommée Zaza. Ils rient ensemble d'un rire diabolique à chaque phrase cynique de Fogiel. Ce dernier l'apostrophe en lui disant "Hein Zaza ?" et semble avoir de l'affection pour l'animal[8].
Dans Batman, la série animée (1992-1995), Harley Quinn, une ancienne psychiatre folle amoureuse du Joker, possède deux hyènes du nom de Bud et Lou, en référence aux prénoms d'Abbott et Costello, un duo comique des années 1940 et 50. Bud et Lou vouent une grande affection à Harley et lui sont loyaux. Ils apparaissent d'ailleurs dans le jeu vidéo Injustice 2 (2017).
Dans l'épisode 6 de la première saison de la série télévisée fantastique Buffy contre les vampires, (Les Hyènes, 1997), Alex et d'autres collègues de classe sont possédés par les esprits de hyènes.
Dans le jeu vidéo League of Legends (2009) l'un des skins de Warwick est Warwick hyène.
Dans le film L'Odyssée de Pi (2012), le jeune Pi se retrouve après un naufrage dans une barque en compagnie d'un tigre, d'un zèbre, d'un orang-outan et d'une hyène agressive qui tente de le dévorer.
Annexes
Bibliographie
- Fosse P (1995) Le rôle de l'hyène dans la formation des associations osseuses: 150 ans de controverses. Paleo, 7(1), 49-84.
- Gus Mills, Lex Hes.Mammifères de l'Afrique australe.Ullmann.1999.
Références taxinomiques
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Hyaenidae Gray, 1821
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Hyaenidae
- (en) Référence Catalogue of Life : Hyaenidae Gray, 1821 (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Hyaenidae Gray 1821
- (fr+en) Référence ITIS : Hyaenidae Gray, 1821
Liens externes
- (en) Référence Animal Diversity Web : Hyaenidae
- (en) Référence NCBI : Hyaenidae (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : taxon Hyaenidae
- (fr+en) Référence CITES : famille Hyaenidae (sur le site de l’UNEP-WCMC)
Références
- Dossier « La hyène » sur Dinosoria.
- Thierry Lodé, La Guerre des sexes chez les animaux, Éditions O. Jacob, Paris, 2006, (ISBN 2-7381-1901-8).
- Grégoire Pourtier, « Éthiopie: les hyènes de Harar que l’on peut nourrir à la tombée de la nuit », RFI, 26 septembre 2013 .
- JOURNAL OF ZOOLOGY. Mandibular force profiles of extant carnivorans and implications for the feeding behaviour of extinct predators. François Therrien. Novembre 2005.
- Les aventures de Brady Barr. "Monstrueuses morsures". Documentaire américain - National Géographique. 2007.
- « La Hyene », sur www.les-felins.com (consulté le ).
- « HYÈNE, subst. fém. sur le CNRTL »
- « zaza olivier fogiel - video dailymotion », sur Dailymotion (consulté le )
- Portail des mammifères