Hyacinthe-Louis de Quélen

Mgr Hyacinthe-Louis de Quélen, né à Paris le [1], et mort à Paris le , est le 125e archevêque de Paris, de 1821 à 1839.

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Hyacinthe-Louis de Quélen

Mgr de Quélen.
Biographie
Naissance
Paris
Ordination sacerdotale
Décès
Paris
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Gabriel Cortois de Pressigny
Fonctions épiscopales Évêque auxiliaire de Paris
Archevêque coadjuteur de Paris
Archevêque de Paris
Rôles Archevêque de Paris
Archevêque de Paris
Autres fonctions
Fonction laïque
Pair de France

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Biographie

Fils de Jean de Quélen[2], capitaine de vaisseau du Roi et chef d'escadre, originaire de Plouagat, il étudie au Collège de Navarre sous la direction de plusieurs précepteurs ecclésiastiques, dont Monsieur Émery.

Ordonné prêtre en 1807 par Mgr Caffarelli, évêque de Saint-Brieuc[3], il exerce un an comme vicaire général du diocèse de Saint-Brieuc puis devient secrétaire du cardinal Fesch, archevêque de Lyon, primat des Gaules et oncle de l'empereur Napoléon Ier.

Il regagne l'archidiocèse de Paris, où il est affecté à l'église Saint-Sulpice et aux hôpitaux militaires.

Sous la Restauration, il devient successivement directeur spirituel des écoles de l'archidiocèse, vicaire général de Paris, évêque in partibus de Samosate et coadjuteur du cardinal-archevêque de Paris Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord, auquel il succède en 1821.

Bon prédicateur et bien en cour auprès des rois Louis XVIII et Charles X, il est élu à l'Académie française le face à Casimir Delavigne. Dans son discours de réception, c'est avec réalisme qu'il attribue son élection non pas à ses mérites littéraires, fort réduits, mais à son zèle religieux.

Membre de la Chambre des pairs le , il s'oppose à la conversion de la dette nationale au nom des classes moyennes.

En 1822 les Parisiens apprécièrent la grande charité dont il témoigna lors de l'épidémie de choléra.

En bénissant la première pierre de la chapelle expiatoire, il demande - en vain - l'amnistie des conventionnels exilés. Il s'oppose à l'ordonnance de 1828 expulsant les Jésuites.

Pétri de l'esprit d'Ancien Régime, il énonce dans un sermon cette formule restée célèbre : « Non seulement notre seigneur Jésus-Christ était le fils de Dieu par son père, mais il était d’excellente famille par sa mère[4]. »

Pendant la Révolution de 1830, bien que non partisan des ordonnances de juillet 1830, il subit de violentes calomnies et doit fuir le palais archiépiscopal à deux reprises.

Sous la monarchie de Juillet, il fait quelques avances au nouveau régime[5] mais reste suspect de légitimisme aux yeux de Louis-Philippe.

Les 14 et , après un service religieux célébrant le onzième anniversaire de la mort du duc de Berry, une émeute provoquée par les Républicains détruit entièrement l'archevêché, jouxtant le flanc sud de la cathédrale Notre-Dame. Cet événement oblige Mgr de Quélen à s'installer dans le Couvent des Dames du Sacré-Cœur, rue de Varenne[6].

La même année, il se signale par son intransigeance à l'égard de l'Abbé Grégoire, mort à Paris le à l'âge de 81 ans. Contraint de vivre dans la retraite, le vieillard ne perçoit aucune pension et a dû vendre sa bibliothèque. Il demeure fidèle au serment prêté en 1791 à la Constitution civile du clergé. De ce fait, Mgr de Quélen ordonne au clergé parisien de lui refuser les derniers sacrements et les funérailles religieuses. Malgré cette interdiction, l'Abbé Grégoire reçoit tous les sacrements des mains de l'abbé Guillon. Mais administrés en violation du droit canonique, ils bravent l'interdit prononcé par la hiérarchie ecclésiastique. Toutefois, grâce à l'intervention de La Fayette, deux mille Parisiens peuvent accompagner le défunt jusqu'au cimetière du Montparnasse.

Mgr de Quélen fait preuve de charité durant l'épidémie de choléra qui ravage Paris en 1832 : il transforme les séminaires en hôpitaux, s'occupe personnellement des malades de l'Hôtel-Dieu et fonde l'Œuvre des orphelins du choléra.

La médaille miraculeuse de la rue du Bac.

La même année, il accorde l'autorisation de frapper la médaille miraculeuse.

Il assiste à des cérémonies officielles, tel le baptême du comte de Paris, petit-fils aîné du roi, en 1838. Il préside le Te Deum chanté en l'honneur des armées d'Afrique. S'en tenant à ses devoirs pastoraux, il effectue de nombreuses visites paroissiales, veille à l'instruction religieuse des conscrits et organise le clergé métropolitain.

Il s’éteint le . Sa dépouille est inhumée à Notre-Dame de Paris, dans la chapelle Saint-Marcel.

Le très anticlérical Ernest Renan a écrit de lui :

« Il m'a laissé l'idée du parfait évêque de l'ancien régime. Je me rappelle sa beauté (une beauté de femme), sa taille élégante, la ravissante grâce de ses mouvements.[7] »

Bibliographie

  • Roger Limouzin-Lamothe, Monseigneur de Quélen, archevêque de Paris, éditions Joseph Vrin, tomes 1 et 2, 1955 et 1957
  • Répertoire des lois

Iconographie

Une médaille à l'effigie de Mgr de Quélen fut réalisée par le graveur Jean-Jacques Barre en 1840. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0439).

Références

  1. « Naissances », sur archives.paris.fr (consulté le ), vue 65
  2. Jean-Claude-Louis de Quélen (1725-1802), seigneur de La Ville-Chevalier et de Quistillic.
  3. « Sorèze », Les Bustes : Monseigneur Jean-Baptiste-Marie Caffarelli (1776-1780) + 1815, sur www.soreze.com, Association sorèzienne (consulté le )
  4. La France du XIXe siècle (1815-1914), par Pierre Albertini et Dominique Borne, Hachette, 2014, p. 1174.
  5. Le , il écrit au roi Louis-Philippe pour lui demander la permission d'aller lui « offrir ses hommages et des vœux à l'occasion du Nouvel An » et le « remercier de sa constante bienveillance » tout en précisant : « J'ignore si V.M. juge à propos que j'aille ostensiblement au Palais-Royal. Dans le cas de l'affirmative, je La prie de vouloir bien me faire indiquer le jour où je pourrais être admis à son audience. » (cité par Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2002, p. 648)
  6. v. la description différenciée des événements par Guillaume de Bertier de Sauvigny: Mgr de Quélen et les incidents de Saint-Germain l'Auxerrois en février 1831. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 32/120, 1946. pp. 110–120 (numérisation)
  7. Ernest Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse (1883) Éditions Rencontre, page 135.

Article connexe

Liens externes

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