Hylas et les Nymphes

Hylas et les Nymphes (en anglais Hylas and the Nymphs) est une huile sur toile mesurant 98,2 × 163,3 cm peinte par John William Waterhouse en 1896, conservée à la Manchester Art Gallery.

Hylas et les Nymphes
Artiste
Date
Type
Dimensions (H × L)
98,2 × 163,3 cm
No d’inventaire
1896.15
Localisation

Iconographie

Hylas participe à l'expédition des Argonautes et fait une halte en Bithynie près des côtes de Mysie avec ses compagnons. Étant allé puiser de l'eau à la cascade, il est enlevé par les nymphes du lieu qui, éprises de sa beauté, l'entraînent dans les profondeurs à jamais.

Censure temporaire

Le tableau est unilatéralement décroché le par le conservateur alors que l'artiste Sonia Boyce expose au musée à partir de . La toile est remplacée par le commentaire suivant[1] :

« Cette salle présente le corps des femmes soit en tant que “forme passive décorative” soit en tant que “femme fatale”. Remettons en cause ce fantasme victorien !
Cette salle existe dans un monde traversé par des questions de genre, de race, de sexualité et de classe qui nous affectent tous. Comment les œuvres d'art peuvent-elles nous parler d'une façon plus contemporaine et pertinente ? »

La salle dans laquelle le tableau est exposé s'appelle « Recherche de la beauté » et contient de nombreuses peintures du XIXe siècle représentant des femmes dénudées. La conservatrice à l'origine de cette initiative, Clare Gannaway, explique que le titre est gênant car il s'agit seulement d'artistes masculins qui s'intéressent à des corps féminins; elle met en avant une initiative inspirée par le mouvement #MeToo. Toutefois, elle dit que le tableau pourrait à nouveau être exposé par la suite mais avec une contextualisation revue.

La boutique du musée cesse aussi momentanément de vendre toute reproduction de cette œuvre[1].

Les visiteurs sont invités à écrire leurs commentaires sur des petits papiers ou à en discuter sur Twitter. Les premières réactions sont majoritairement critiques, à l'instar de celle du journaliste Jonathan Jones[2], et une pétition pour la restitution de l'œuvre est lancée, qui rassemble plus de 1 000 signatures[3].

Le , l'œuvre est finalement rendue au public[4].

Selon l'essayiste Anne-Sophie Chazaud, le texte remplaçant le tableau est un « salmigondis de la plus belle facture ». Auteure d'un livre sur la censure, elle replace cet événement dans le contexte contemporain plus global de la cancel culture et de ce qu'elle perçoit comme de la rééducation culturelle[5], empreinte de wokisme venu des États-Unis.

Notes et références

Articles connexes

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