Igor Dodon
Igor Dodon, né le à Sadova (en), est un homme d'État moldave. Président du Parti des socialistes de la république de Moldavie (PSRM), il est président de la république du au .
Igor Dodon | |
Igor Dodon en 2019. | |
Fonctions | |
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Président de la république de Moldavie[n 1] | |
– (4 ans et 1 jour) |
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Élection | 13 novembre 2016 |
Premier ministre | Pavel Filip Maia Sandu Ion Chicu |
Prédécesseur | Nicolae Timofti |
Successeur | Maia Sandu |
Vice-Premier ministre | |
– (1 an, 5 mois et 14 jours) |
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Président | Vladimir Voronin Mihai Ghimpu (intérim) |
Premier ministre | Zinaida Greceanîi |
Prédécesseur | Zinaida Greceanîi |
Successeur | Iurie Leancă |
Ministre de l'Économie | |
– (2 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Président | Vladimir Voronin Mihai Ghimpu (intérim) |
Premier ministre | Vasile Tarlev Zinaida Greceanîi |
Prédécesseur | Valeriu Lazăr |
Successeur | Valeriu Lazăr |
Biographie | |
Nom de naissance | Igor Nicolaïevitch Dodon |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Sadova, RSS moldave (URSS) |
Nationalité | moldave |
Parti politique | PCRM (jusqu'en 2011) PSRM (2011-2016) Indépendant (2016-2020) PSRM (2020-2021) |
Diplômé de | Université d'État de Moldavie |
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Présidents de la république de Moldavie | |
Formation
Né le à Sadova, Igor Nicolaïevitch Dodon étudie l'économie à l'université agricole d'État de Moldavie, puis obtient un doctorat de l'Académie moldave des sciences économiques en 1998, travaille à la bourse de Moldavie et enseigne, un temps, l'économie à l'université internationale libre de Moldavie. Ce doctorat lui est contesté par les professeurs Mihaela Gradu et Ioan Popa de l'académie d'études économiques de Bucarest qui l'accusent d'avoir plagié leurs ouvrages, respectivement Transactions boursières, paru en 1997, et La Bourse, paru en 1993[1].
Parcours politique
Ministre de l'Économie
Membre du Parti des communistes de la république de Moldavie, il est ministre de l'Économie de 2006 à 2009 dans le gouvernement de Zinaida Greceanîi. De 2008 à 2009, il est en outre premier vice-Premier ministre.
Scission du PCRM
En 2011, après son échec à l'élection municipale de Chișinău, il met en œuvre la scission consentie du PCRM en deux groupes d'importance égale : l'un reste communiste sous la présidence de Vladimir Voronin, l'autre adhère au Parti des socialistes de la république de Moldavie, dont les effectifs grossissent alors considérablement et dont Dodon devient le président. Depuis, les deux partis sont étroitement coalisés et ont les mêmes positions pro-russes. Favorable à un renforcement de l'union douanière avec la Russie, le PSRM ainsi transformé arrive en tête des élections législatives du [2]. C'est toutefois la coalition pro-européenne sortante qui détient le plus grand nombre de sièges.
Entre 2012 et 2014, Igor Dodon organise périodiquement des manifestations dans la capitale pour exiger la démission du maire Dorin Chirtoacă, l'arrêt des privatisations et un référendum sur ce sujet[3],[4].
Le , Igor Dodon propose de changer le drapeau de la Moldavie adopté lors de l'indépendance du pays en 1991, qu'il juge trop semblable à celui de la Roumanie voisine, par un nouveau drapeau[5],[6] symbolisant ce qu'il appelle la « nationalité moldave, différente de la roumaine même si on parle la même langue, car une nation est une construction volontaire qui ne dépend pas de la langue, et nous, nous voulons construire notre propre nation »[7]. À cela ses adversaires (y compris dans son propre parti) répliquent que si cette position était une question de principe, elle devrait s'appliquer à tous les citoyens du pays sans distinction, quelles que soient leurs langues et histoires, or elle ne s'applique qu'aux roumanophones tandis que les Russes, les Ukrainiens et tous les autres sont, pour leur part, libres de se considérer membres de leurs communautés linguistiques respectives, par-delà les frontières de la République[8],[9].
Élection présidentielle de 2016
Le programme politique d'Igor Dodon comprend des mesures pro-russes comme la dénonciation immédiate de l'accord d'association entre la Moldavie et l'Union européenne[10], l'adhésion de la Moldavie à l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, le maintien de la 14e armée russe en Transnistrie[11] et la fédéralisation accrue de la République, revenant à reconnaître juridiquement la non-intégration de la Transnistrie et de la Gagaouzie dans la souveraineté de la Moldavie[12]. Dans cette logique, il félicite le président russe Vladimir Poutine d'avoir su « exalter le patriotisme des Russes, tandis qu'en Moldavie les leaders moldaves dont Maia Sandu est un exemple, ont tout fait pour saboter le patriotisme moldave au profit du roumain ou d'un cosmopolitisme européen »[13].
Igor Dodon est élu le président de la Moldavie avec 52,29 % des voix[14] face à la candidate pro-européenne Maia Sandu du Parti action et solidarité[15].
Président de la République
Crises politiques et suspensions
Il prend ses fonctions le .
Le , il est suspendu temporairement de ses fonctions par la Cour constitutionnelle pour avoir refusé de signer le décret de nomination du ministre de la Défense[16]. Le , la Cour constitutionnelle le suspend de nouveau temporairement de ses fonctions, justifiant sa décision par le refus de celui-ci de valider la nomination de plusieurs ministres[17]. Il retrouve l'exercice de ses fonctions le [réf. nécessaire].
Le , il est de nouveau suspendu pour les mêmes raisons[18].
Crise constitutionnelle de 2019
Enfin, le , il est une nouvelle fois suspendu par la Cour constitutionnelle au motif de ne pas avoir dissous le Parlement comme elle lui avait demandé dans un précédent arrêt. Il est remplacé à titre transitoire par l'ancien Premier ministre Pavel Filip — rétabli de facto dans ses fonctions après l'annulation de la désignation de Maia Sandu le 8 juin par le même Conseil constitutionnel — pour qu'il prononce la dissolution du Parlement[19]. Le , le président Dodon annule la dissolution du Parlement[20]. Le , Filip annonce la démission du gouvernement mais continue de réclamer des législatives anticipées[21].
Défaite à l'élection présidentielle de 2020
Candidat à un second mandat lors de l'élection présidentielle de 2020, il affronte à nouveau Maia Sandu[22]. Il est battu au second tour, le , cette dernière recueillant plus de 57 % des suffrages exprimés, grâce notamment au vote massif en sa faveur des Moldaves résidant à l’étranger[23]. L'issue du scrutin est perçu comme une baisse de l'influence russe dans le pays, à laquelle s’ajoute la réputation d'« incorruptible » de la candidate pro-européenne, dont la probité personnelle fait l'objet d'un « quasi-consensus », alors que le président sortant est visé par de multiples accusations de corruption[24],[25].
Après la présidence
Dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, il est arrêté le pour trahison et corruption[26].
Autres activités
Igor Dodon est président de la Fédération d'échecs de Moldavie à partir de 2011.
Notes et références
Notes
- Mandat suspendu par la Cour constitutionnelle le , du au , en et en . Le président du Parlement, Andrian Candu, assure l'intérim. Suspendu du 9 au 11 juin 2019 dans le cadre de la crise constitutionnelle moldave de 2019 ; Pavel Filip assure l'intérim.
Références
- (ro) « Igor Dodon „s-a inspirat”? Suspiciuni de plagiat în teza de doctorat a liderului PSRM », Deschide Știrea, (lire en ligne, consulté le ).
- « MOLDAVIE. Mais qui est donc Igor Dodon ? », Courrier international, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Socialiştii au protestat, din nou, cerând demisia lui Chirtoacă. "Opriţi privatizarea, vrem referendum!" », sur publika.md, .
- (ro) « Dodon a organizat proteste pentru demiterea lui Chirtoacă », sur diez.md, .
- (ro) « Dodon vrea referendum și cere sprijinul PCRM », sur jurnal.md/ro, .
- (ro) « Igor Dodon vrea REFERENDUM pentru a SCHIMBA steagul tricolor al R. Moldova », sur timpul.md, .
- (ro) Mariana Rață, « Încă un PARTID MOLDOVENIST în R. Moldova. Președinte este un fost ambasador », Ziarul Național, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) Valentin Krylov, « “A pus „Partidul Socialiştilor”, accentuez, „din R. Moldova”, nu în relaţii de parteneriat, ci în serviciul altei ţări” », sur zdg.md, .
- (ro) Valentin Crîlov, « Igor Dodon prezintă pericol mare pentru pacea şi stabilitatea din Moldova », sur ipn.md, (consulté le ).
- (ro) « Programul lui Dodon: denunţarea Acordului de Asociere cu UE », adevarul.ro, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) Alexandru Vakulovski, « Marchel – portretul separatistului », Deschide Știrea, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Vezi cum Dodon promovează ideea federalizării Republicii Moldova şi a României », sur eurotv.md, .
- (ro) Igor Dodon, Acces Direct.
- « Moldavie : Igor Dodon, un président « ni pro-russe, ni anti-européen, ni anti-roumain » », sur Le Courrier de Russie, .
- Benoît Vitkine, « En Moldavie, le candidat prorusse frôle une victoire au premier tour de la présidentielle », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Moldavie : le Président Dodon provisoirement suspendu de ses fonctions », sur courrierdesbalkans.fr, (consulté le ).
- « Moldavie: la Cour constitutionnelle suspend temporairement les pouvoirs du président », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Moldova strips country's pro-Russia president of his powers », sur The Independent (consulté le ).
- « Le président moldave, Igor Dodon, relevé de ses fonctions », sur zonebourse.com, .
- « Moldavie: le président refuse la dissolution du Parlement, le pays a deux gouvernements », sur BFMTV, (consulté le ).
- « La Moldavie est-elle sortie de sa paralysie institutionnelle? », sur RFI, (consulté le ).
- « L’élection présidentielle moldave dominée par l’affrontement entre prorusses et pro-européens », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- (ro) « Alegeri Prezidențiale - rezultate », sur pv.cec.md (consulté le ).
- « Moldavie: la pro-européenne Sandu remporte la présidentielle », sur actu.orange.fr, (consulté le ).
- « En Moldavie, la proeuropéenne Maia Sandu remporte la présidentielle et promet de lutter contre la corruption », sur lemonde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « Moldavie : l'ex-président prorusse en garde à vue pour trahison et corruption », sur LEFIGARO, (consulté le )
Liens externes
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