Impasse Florimont

L’impasse Florimont est située dans le 14e arrondissement de Paris dans le quartier de Plaisance.

14e arrt
Impasse Florimont

Fin de l'impasse Florimont ; à gauche, la maison qu'habita Georges Brassens entre 1944 et 1966.
Situation
Arrondissement 14e
Quartier Plaisance
Début 150, rue d'Alésia
Morphologie
Longueur 47 m
Largeur m
Géocodification
Ville de Paris 3705
DGI 3692
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris

Situation et accès

Il s'agit d'un petite impasse, assez étroite, d'une longueur de moins de cinquante mètres et de deux mètres de large[1]. Ce lieu a été inscrit en site protégé depuis la modification du plan d'occupation des sols (POS) en 2000[2].

Cette voie débouche sur la rue d’Alésia, près du no 150, derrière une station-service, non loin de la station de métro Plaisance.

Origine du nom

Elle doit son nom à son ancien propriétaire, monsieur Florimont[3]. (Sur la plaque de l’impasse, « Florimond » est écrit avec un « D » ; cependant, la voie est officiellement orthographiée avec un « T ».)

Historique

Un gibet de la justice seigneuriale de l'abbaye de Sainte-Geneviève se dressait, probablement à l'emplacement du débouché de l'impasse à proximité du « chemin de justice » dont le tracé est celui de l'actuelle rue d'Alésia. L'abbaye de Sainte-Geneviève, dont le fief s'étendait sur une grande partie de l'actuel 14e arrondissement et au-delà jusqu'à Vanves et Montrouge, détenait le pouvoir de basse, moyenne et haute justice jusqu'en 1674. Les fourches patibulaires où étaient suspendus les cadavres étaient destinées à dissuader les malandrins. Ces installations macabres, qui figurent sur certaines cartes du XVIIIe siècle, furent détruites longtemps après l'abolition de l'ensemble des justices seigneuriales parisiennes par Louis XIV en 1674[4].

Georges Brassens, qui habitait à cet endroit, ignorait certainement son existence lorsqu'il écrivit en 1952 les vers de la chanson La Mauvaise Réputation :

S'ils trouvent une corde à leur goût,
Ils me la passeront au cou.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Plaque apposée à l'entrée de l'impasse.

L'impasse doit sa notoriété à l'auteur-compositeur-interprète, Georges Brassens qui y vécut (48° 49′ 54″ N, 2° 18′ 57″ E), comme l’atteste la plaque commémorative apposée par la ville de Paris à l’entrée de la voie :


GEORGES BRASSENS
HABITA CETTE IMPASSE
DE 1944 A 1966
IL Y ECRIVIT
SES PREMIERES CHANSONS

Plaque commémorative fixée en 1994.

Le [5], à l’initiative de l’association Les Amis de Georges, un bas-relief en bronze  réalisé par le chanteur Renaud  est fixé contre la maisonnette située au no 9 :

GEORGES BRASSENS
Poète, musicien et chanteur
vécut dans cette maison
de 1944 à 1966
ET QUE J’EMPORTE ENTRE LES DENTS
UN FLOCON DES NEIGES D’ANTAN[6]

Le 1er octobre 2005, Claudy Lentz de la ferme Madelonne, à Gouvy, en Belgique, prit l'initiative de mettre trois chats sur la maison de Georges, en souvenir des nombreux chats recueillis par la Jeanne. L'autorisation put être obtenue auprès de Pierre Onténiente grâce à l'intervention de Valérie Ambroise. Ces chats en terre cuite ont été réalisés par Michel Mathieu, potier à Tulette.

Un treillis vert, en bois, est apposé au mur, à gauche de la porte, permettant aux admirateurs de rendre hommage à l'artiste en laissant des fleurs ou des messages.

Brassens et Florimont

Sous l’occupation allemande, Georges Brassens fut réquisitionné pour le service du travail obligatoire (STO) dans le camp de Basdorf en Allemagne ; il bénéficia, au bout d’un an, d’une permission en . Il en profita pour ne pas y retourner et, afin d’échapper aux représailles, fut hébergé par Marcel et Jeanne Planche dans une modeste maison sise au no 9 de l’impasse. Après la guerre, il eut quelques ambitions littéraires puis se lança dans la chanson en 1952. Le succès sera vite au rendez-vous.

Si bien qu’en 1955, il fit l’acquisition de la maison et de celle qui lui est mitoyenne (au no 7), pour l’agrandir et y apporter le confort qui y manquait jusqu’alors. Ainsi, les Planche n’eurent plus de loyer à payer. Malgré sa notoriété, il ne changea pas ses habitudes et resta fidèle à ses hôtes jusqu’au remariage de Jeanne en mai 1966, après un an de veuvage. Après le décès de celle-ci, en octobre 1968, Brassens l’offrit à son fidèle secrétaire et ami, Pierre Onténiente (connu à Basdorf, le camp du STO, cf plus haut) pour qu’il vienne l’habiter.

Par un curieux hasard, son complice Pierre Nicolas, que Brassens connut en 1952 chez Patachou et qui l’accompagna à la contrebasse pendant plus de trente ans, naquit impasse Florimont[7]. Une autre plaque rappelle d'ailleurs cette naissance[8]. Ils l'apprirent tous les deux au cours d'une conversation, lorsque Georges Brassens évoque son adresse dans une « toute petite impasse » que Pierre Nicolas ne doit certainement pas connaître ... sauf qu'il y est né[9].

Notes et références

  1. Site lavoixdu14e.blogspirit.com, page "Impasse Florimont", consulté le 26 septembre 2021.
  2. Mesure assortie d'une servitude non ædificandi à l'entrée de l'impasse et au no 14, au fond de l’impasse.
  3. www.v2asp.paris.fr, Nomenclature des voies de Paris.
  4. Thomas Dufresne, « Le gibet de la rue d'Alésia », Revue d'histoire du 14e arrondissement de Paris, 1998 n° 42, p. 118-119 (ISSN 0556-7335)
  5. En clin d’œil au titre de sa chanson créée en 1964 : Le Vingt-Deux-Septembre.
  6. Vers extraits de la chanson créée en 1966 : Le Moyenâgeux.
  7. Interview de Pierre Nicolas par Pierre Grandjean en 1987
  8. Google Livre "Sous la moustache le rire l'humour de Georges Brassens" de Loïc Rochard, page sur Pierre Nicolas.
  9. Google Livre "Camion Blanc Brassens et ses amis Les animaux, les femmes et les chansons de Jean-Max Méjean.

Liens externes

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