Incident de Denshawai
L'incident de Denshawai[1] est le nom donné à un différend survenu en 1906 entre des officiers de l'armée britannique et des habitants de Denshawai, en Égypte.

Il est considéré par certains historiens, comme Peter Mansfield (1928-1996) qui écrivit The British in Egypt (1971), comme marquant un tournant dans la présence britannique dans ce pays. Bien que l'incident lui-même ait été assez petit en nombre de victimes et de blessés, la réponse des officiers britanniques a conduit à un impact durable. L'incident a été commémoré par la création du Musée historique de Denshway.
Cette affaire est survenue alors que Evelyn Baring, 1er comte de Cromer, était consul général d'Egypte après la guerre anglo-égyptienne de 1882, et exerçait sur le pays une tutelle de fait.
Le 13 juin 1906, un groupe d'officiers de l'armée britannique pratiquait la chasse aux pigeons autour du village de Denshawai (aujourd'hui dans le gouvernorat de Menufeya, à 75 kilomètres au nord-ouest du Caire, à 15 km de Shibin El Kom). Cela a provoqué la colère des villageois qui élevaient les pigeons et s'en nourrissaient. Une bagarre a éclaté et l'un des officiers britanniques a tiré avec son arme, blessant une villageoise.
L'un des officiers a réussi à échapper à la vindicte des habitants et s'est enfui à pied vers le camp britannique, dans la chaleur intense de midi. Il s'est effondré à l'extérieur du camp et est décédé, très probablement d'un coup de chaleur. Un villageois a, semble-t-il, essayé de l'aider, mais les soldats du camp, arrivant sur ces entrefaites, ont supposé qu'il avait tué l'officier et l'ont exécuté.
Préoccupés par l'existence de sentiments nationalistes égyptiens croissants, les responsables britanniques, (en l'absence de lord Cromer), ont décidé de réagir à l'incident de Denshawai. Le lendemain, l'armée britannique est arrivée, arrêtant cinquante-deux hommes dans le village (identifiés comme membres de la bagarre). Lors d'un procès sommaire, avec des juges égyptiens, dont le copte Boutros Ghali, et britanniques, trois hommes ont été reconnus coupables du meurtre de l'officier décédé et ont été condamnés à mort. Deux villageois ont été condamnés à la réclusion à perpétuité ; vingt-six villageois ont reçu diverses peines de travaux forcés et ont été fouettés. L'un des condamnés à mort, Hassan, a été pendu devant sa propre maison, devant sa famille, ce qui était inhabituel dans le protocole de la peine capitale. Cette décision a suscité l'indignation du public égyptien, a été décrite par la presse nationaliste comme particulièrement cruelle, comme un « symbole pur et simple de la tyrannie ».
Denshway Museum a ouvert en juillet 1999, et commémore ces évènements.
Articles connexes
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Denshawai incident » (voir la liste des auteurs).
Références
- Encyclopaedia Britannica : Dinshaway Incident
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