Instants chavirés
Les Instants Chavirés sont une salle de concert francilienne ouverte en 1991 à Montreuil.
Type | Salle de concert |
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Lieu | Montreuil (Seine-Saint-Denis) |
Coordonnées | 48° 51′ 15″ nord, 2° 25′ 09″ est |
Inauguration | 1991 |
Site web | http://www.instantschavires.com |
Historique
À la suite de l'association « Désir Jazz » à Montreuil-sous-bois, Philippe Bacchetta et Thierry Schaeffer ont créé les Instants Chavirés au 7 rue Richard-Lenoir à Montreuil. Les premiers concerts sont plus particulièrement de style jazz contemporain mais petit à petit la programmation évoluera vers les musiques improvisées, la musique noise, la musique électronique et expérimentale et aussi la musique contemporaine...
Les Instants Chavirés ont été qualifiés de « lieu pointu, au rayonnement international[1] » ou de « temple des musiques improvisées[2] ». « Les Instants Chavirés se démarque en investissant exclusivement les avant-gardes, consacrées et à consacrer[3] ». Peu après l’ouverture, « les Instants Chavirés se pose comme lieu unique en matière de modern'jazz. La boîte rivalise dans sa programmation avec les plus grosses pointures... parisiennes[4] ! »
Parmi les artistes qui s'y sont produits, on peut citer Noël Akchoté, Joëlle Léandre, Charles Curtis, Sonic Protest, Benoit Delbecq, Keiji Haino, Arnaud Rivière, Thomas Lehn, Jérôme Noetinger, Derek Bailey, Barre Phillips, Esther Ferrer, Ben Patterson, Tom Johnson, Anthony Pateras ou bien encore Evan Parker, Fred Frith, Thurston Moore, Arto Lindsay, ou les artistes du label Sublime Frequencies[5], Bojan Z, Julien Lourau, Christophe Minck, Lucio Mad, Eric La Casa, l'ensemble Dedalus, Thomas Tilly...
Les personnes chargées de la programmation depuis les débuts ont été et sont Philippe Bacchetta, Thierry Schaeffer, Arnaud Rivière (co-organisateur du festival Sonic Protest) et Jean François Pichard.
« On ne citera pas tous les artistes cruciaux qui y sont passés, et qui ne seraient peut-être pas du tout passés à Paris si cette salle n'existait pas.[6] » Le lieu programme et accueille des expérimentateurs et explorateurs sonores d’horizons divers[7],[8].
Les Instants Chavirés ont créé en 2011, en collaboration avec Jérôme Noetinger, l’Audible Festival, consacré aux musiques électroacoustiques, mais aussi à l’art sonore, à l’installation et au cinéma expérimental et rayonnant sur plusieurs lieux de la région parisienne[9], le festival Lieux Communs en 2004[10]. Le festival Sonic Protest a également été créé aux Instants Chavirés.
Depuis 2004, ils utilisent en plus de nouveaux locaux, l'ancienne Brasserie Bouchoule, permettant la présentation d'expositions et d'installations d'arts plastiques et sonores programmé par Guillaume Constantin, avec des artistes tels que Claude Lévêque, Raphaël Zarka, Pierre Ardouvin ou Vincent Mauger, et programment la série de projections de vidéos Rien à voir avec des artistes comme Aurélien Darnaud, Su-Mei Tse, en partenariat avec la collection départementale d'art contemporain de la Seine-Saint-Denis.
Bibliographie
- Olivier Roueff, Jazz, les échelles du plaisir. Intermédiaires et cultures lettrée au XXe siècle, éditions La Dispute. Avec le site web accompagnant l’ouvrage : http://www.plaisirsdujazz.fr
- Stephen Graham, Sounds of the Underground. A Cultural, Political and Aesthetic Mapping of Underground and Fridge Music, University of Michigan Press, 2016
Les Instants Chavirés sont souvent cités dans des publications de chercheurs en sciences sociales dans des ouvrages et revues :
- « L’invention d’une ‘’scène’’ musicale, ou le travail de réseau », Olivier Roueff, dans Sociologie de l’Art, 2006/1
- « 16. De la légitimité du jazz. Politiques publiques et équipements culturels », Olivier Roueff, dans Le(s) public(s) de la culture, sous dir. de Olivier Donnat et Paul Tolila, Presses de Sciences Po, 2003
- « Le goût jazzistique en son champ », Winceslas Lizé, dans Actes de la recherche en sciences sociales, 2010/1 (n°181-182)
- « Bohème militante, radicalité musicale : un « air de famille ». La sensibilité des musiques improvisées au militantisme radical », Olivier Roueff, dans Sociétés & Représentations, 2001 (n°11)
- « Chapitre 1. La logique de la médiation », Serge Chaumier et François Mairesse, dans La médiation culturelle, Armand Colin, 2017
- « Entretiens, directivité et imposition de problématique. Une enquête sur le goût musical », Wenceslas Lizé, dans Genèses, 2009/3 (n°76)
- « Aux marges du bruit. Une étude de la musique noise et du Do It Yourself », thèse de Sarah Benhaïm, EHESS, 2018
- « Compte-rendu du colloque international Bruits », Marie Willaime, dans Volume !, 2015/1
- Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2017/3
- Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2014/3
- « Les pratiques brutes de la musique. Musique et travail social », Olivier Brisson, dans Le Sociographe, 2018/3 (n°63)
- Seine-Saint-Denis : chantiers et mémoires, sous dir. de Jacques Girault, Editions Autrement, 1998
Notes et références
- « Des Instants en suspens », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Instants chavirés chahutés », sur Libération.fr, (consulté le )
- Olivier Roueff, « L'invention d'une « scène » musicale, ou le travail du réseau », Sociologie de l'Art, (consulté le )
- Didier Arnaud, « Pourquoi Montreuil fait-il accourir les Parisiens? Un petit coin populo aux portes de Paname: La ville conjugue, à moindre prix, l'authentique, le pratique et une petite touche d'artistique. », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Sublime Frequencies, les ingénieux du son », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Les Instants Chavirés en danger », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « «Vinyl Rally», circuit de mix télécommandé », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Les princes du chaos », sur Libération.fr, (consulté le )
- Marc-Aurèle Baly, « Les Instants Chavirés font leur festival », sur le-drone.com (consulté le )
- « Montreuil tout chaviré », sur Libération.fr, (consulté le )