Institut pour la justice
L’Institut pour la justice (IPJ) est un think tank[1] français classé à droite, voire à l'extrême droite qui milite essentiellement dans le domaine de la justice. Fondé en 2007[1], l'Institut s'est fait connaître par la diffusion de pétitions, notamment son « Pacte 2012 pour la Justice », qui a été remarqué à l'automne 2011[2].
Pour les articles homonymes, voir IPJ.
Fondation | |
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Origine |
À la suite du procès de Pierre Bodein en avril 2007 |
Zone d'activité | |
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Type |
Association loi de 1901 |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire |
Financement |
Dons |
Objectif |
Réforme du système judiciaire français |
Méthode |
Lobbying |
Siège |
Paris (140 bis, rue de Rennes) |
Pays |
Effectif |
8 |
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Fondateur |
Axelle Theillier, Marie-Laure Jacquemond, Vanessa Poirier, Jean-Baptiste Roudillon |
Président |
Axelle Theillier |
Secrétaire général |
Pierre-Marie Sève |
Trésorier |
Jean-Baptiste Roudillon |
Personnes clés |
Pierre-Marie Sève, Alexandre Giuglaris, Guillaume Jeanson |
Publication | |
Site web |
RNA | |
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SIREN |
L'association défend une vision de la société à la fois conservatrice et économiquement libérale[3].
Présentation
Orientation politique
L'association est considérée par plusieurs médias comme étant « plutôt à droite »[4], ou « très à droite »[4],[5] et ayant des experts connus comme « de droite ». À ses débuts, le journal Libération[6] soulignait que certains députés de gauche et le syndicat de la magistrature, lui-même classé à gauche, la qualifiaient « d'association d’extrême droite ». Le syndicat de la magistrature a d'ailleurs émis en 2009 un communiqué classant les thèses de l'Institut pour la Justice comme inspirées par l'extrême-droite[7]. En 2013, le secrétaire général de l'Institut pour la Justice se retrouve sur le « mur des cons » du syndicat de la magistrature[8].
Depuis, certains journaux comme Rue 89[9] et le journal La Croix[10] considèrent l’IPJ comme proche du parti Les Républicains (anciennement UMP).
Virginie Valton, vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats, considère que les propositions de l'Institut pour la Justice « se situent entre la droite populaire et le Front national[9] ».
En 2013, l'Institut pour la Justice est considéré comme une « association conservatrice par la majorité [11]» parlementaire.
En 2014, Le Figaro Magazine, dans un article sur les inquiétudes suscitées par la réforme pénale, qualifie l'Institut pour la Justice de « Think tank de tendance conservatrice »[12].
L'avocat et blogueur Maître Eolas conteste les objectifs de l'Institut en y voyant « une simple association de 1901 essayant de promouvoir des thèses ultra-répressives sous un vernis pseudo-scientifique[13] ». Ce point de vue est partagé par Maître Antonin Le Corno, membre du Parti socialiste, qui qualifie l'association de « groupe de pression qui n'est pas apolitique et qui fait du lobbying pour imposer des points de vue très réactionnaires[14] ». D'après lui, les vrais objectifs de l'Institut seraient d'aboutir « à moins de garanties procédurales et à plus de répression. »[14]
Présidents
L'association est fondée en par Marie-Laure Jacquemond et son mari, Vincent Laarman[17]. Marie-Laure Jacquemond est la première présidente jusqu'en 2009, date à laquelle elle cède sa place à Catherine Nemo, anciennement présidente-directrice générale de la revue Le Nouveau Détective. Cette dernière en poste de 2009 à 2010. À cette date, Marie-Laure Jacquemond et Vincent Laarman quittent l’association[9]. Depuis, la présidence de l'IPJ est assurée par Axelle Theillier.
Actions
pétitions
En novembre 2011, l’association lance sur Internet une pétition intitulée « Pacte 2012 pour la Justice ». Cette pétition médiatique s'accompagne d'un appel à signature sous forme d'une vidéo de Joël Censier, père de la victime d'un meurtre, qui estime que la justice française a failli à son fils et laissé libre le criminel.
Elle est critiquée, notamment par le blogueur Maître Eolas qui y voit une manipulation des faits, des chiffres et des signatures, et qui raille un « compteur bidon ». À la suite d'une plainte de l'Institut pour la justice, Maître Eolas est condamné en première instance pour injure publique et diffamation[18] avant d'être relaxé en appel le des faits de diffamation[19] puis de voir sa condamnation pour injure publique annulée définitivement par la Cour de cassation le [20]. Le Syndicat de la magistrature a également critiqué la pétition, de même qu'Alain Blanc, le président de l'Association française de criminologie[21].
L’association lance régulièrement des pétitions. En 2009, ses adhérents se sont mobilisés auprès de leur député contre les aménagements de peine de la loi pénitentiaire[22],[23],[6]. En 2011, à la suite de l’affaire Laetitia Perrais, l’association a lancé sur Internet une pétition signée par plus de 300 000 personnes demandant davantage de fermeté vis-à-vis des récidivistes[24].
Autres actions
En , la requête en annulation pour excès de pouvoir, déposée au Conseil d'État par l'Institut pour la Justice, contre la circulaire de politique pénale de Christiane Taubira est rejetée[25].
En , l'Institut pour la Justice dépose un recours auprès du Premier ministre pour demander une meilleure indemnisation des avocats de parties civiles bénéficiant de l'aide juridictionnelle[26]. L'association estime qu'il y a une "rupture d’égalité entre la rétribution versée aux avocats de la défense et celle des avocats œuvrant pour les victimes"[27].
Affichage sauvage
En février 2022, l'association est mise en cause pour une campagne d'affichage sauvage dénonçant un prétendu laxisme de la justice en France[28].
Publications
L’association diffuse des études sur des sujets d’actualité qu’elle publie sur son site internet[29],[30].*
L'association publie certains rapports sur la délinquance en général, ou ses coûts pour la collectivité, repris par certains médias français[31],[32].
Références
- Camille Poloni, « "Réforme pénale: la nouvelle croisade de la droite contre Taubira », sur Rue89,
- « Une pétition du Net pour réformer la justice », sur lefigaro.fr,
- « De SOS Education à la « santé naturelle », voyage dans la galaxie conservatrice des Laarman », Le Monde, (lire en ligne)
- « cette association plutôt classée à droite. » in « Une pétition du Net pour réformer la justice », sur lefigaro.fr,
- « Des candidats défilent devant le très droitier Institut pour la justice », sur L'Express,
- « Un Institut pour la Justice très adroit », sur Libération.fr,
- « Loi pénitentiaire : un débat sous l’influence des groupes de pression sécuritaires », Communiqués de presse, sur Syndicat de la Magistrature,
- « Tollé autour du « mur des cons » du Syndicat de la magistrature », sur Le Point.fr,
- « Institut pour la Justice, hold up de droite sur les victimes », sur Rue89,
- « La controverse Institut pour la Justice gagne du terrain », sur la-croix.com,
- « Le gouvernement veut afficher son unité sur la récidive », sur http://fr.reuters.com/,
- Guillaume de Dieuleveult, « Pourquoi la réforme pénale inquiète les policiers et les magistrats », Le Figaro Magazine, no 21863,
- « Le combat d'Eolas contre "l'Institut pour la Justice" », sur Arrêt sur images,
- « Censier, la vidéo qui trouble », sur larepubliquedespyrenees.fr,
- « Une pétition sécuritaire s'emballe sur la toile », sur Libération.fr,
- Nouvel Obs, 02/08/2012, p.77
- Benoît Collombat, « Derrière SOS Education, le business de la santé naturelle », sur France Culture, (consulté le )
- AFP, « Condamné pour « injure publique » et « diffamation » Maître Eolas ferme son compte Twitter », sur Le Monde, (consulté le )
- Justice : l'avocat Maitre Eolas condamné en correctionnelle, valeursactuelles.com, 6 février 2017
- « Tweets contre l'Institut pour la Justice : Maître Eolas totalement relaxé en cassation », sur Libération.fr,
- Julie Brafman, « Ce qui se cache derrière l'Institut pour la justice », sur Slate, (consulté le )
- « Le gouvernement veut atténuer la loi pénitentiaire », sur Le Monde.fr,
- « Les citoyens se lancent dans le lobbying », sur Le Figaro.fr,
- « Récidive : les Français réclament la sévérité », sur Le Figaro.fr,
- L’institut pour la justice se prend une tôle devant le Conseil d’État
- « Un recours pour mieux indemniser les avocats des parties civiles », sur La-croix.com,
- « AJ : l’Institut pour la justice dépose un recours pour revaloriser la rétribution des avocats de parties civiles », sur http://www.dalloz-actualite.fr/,
- Violette Vauloup, « L’affichage sauvage contre le supposé «laxisme judiciaire» retoqué par la mairie de Paris », sur Libération (consulté le )
- « La délinquance coûte 115 milliards chaque année », sur Le Figaro.fr,
- « Une évaluation contestée du coût de la délinquance », sur la-croix.com,
- « Le crime et la délinquance en France coûteraient 150 milliards d'euros », sur l'expansion.fr,
- « Combien coûte la délinquance ? », sur RMC.fr
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