Intabulation
L’Intabulation (à partir du mot italien intavolatura), fait référence à un arrangement d'une pièce vocale ou pour ensemble, en une pièce pour clavier, orgue, luth ou autre instrument à cordes pincées, écrit en tablature.
Histoire
La pratique est courante du XIVe au XVIe siècle, dans le répertoire pour clavier et la musique pour luth[1]. Un effet direct de l'intabulation a été d'utiliser un des premiers avantages des claviers : la capacité à rendre de multiples instruments de musique sur un instrument[1]. La première intabulation du milieu du XIVe siècle est le Codex Robertsbridge, l'une des premières sources de musique pour clavier sauvegardée[1]. Certaines autres sources d’intabulation de la musique sont les manuscrits Faenza et Reina (compilés dès le XIVe siècle) et le Buxheimer Orgelbuch (du XVe siècle)[1],[2]. Le Codex Faenza, le plus important de ces manuscrits, écrit aux environs de 1400, contient des pièces écrites ou transcrites du XIVe siècle, comme celles de Francesco Landini et de Guillaume de Machaut[1]. Plus de la moitié de ses pièces sont des intabulations[1]. Le grand manuscrit de Buxheim est dominé par des intabulations, principalement de grands compositeurs de l'époque, dont Jean Dunstable, Gilles Binchois, Walter Frye et Guillaume Dufay[1].
Le terme « intabulation » a continué à être populaire à travers le XVIe siècle, mais est tombé en désuétude au début du XVIIe siècle, alors que la pratique s'est poursuivie[1]. La seule exception aux XVIe et XVIIe siècles, sont les pièces italiennes pour clavier qui comprenaient à la fois la musique vocale et instrumentale. Les Intabulations pour la plupart, contiennent toutes les lignes de chant d'une pièce polyphonique, même si elles sont parfois combinées ou redistribuées, afin de mieux rendre sur l'instrument prévu pour intabulation, notamment les ornements qui sont parfois ajoutés.
Les intabulations sont une source importante d'informations pour l'interprétation historiquement informée, car ils montrent comment les ornements auraient été joués sur divers instruments et ils donnent une idée de l'exécution réelle de la musica ficta, puisque la tablature montre où un musicien pose ses doigts, ce qui laisse moins d'interprétation que d'autres notations[2].
Notes et références
- F.E. Kirby, Music for Piano, a Short History, Portland, Oregon, Amadeus Press, , 466 p. (ISBN 0-931340-86-1)
- Howard Mayer Brown, « Intabulation », Grove Dictionary of Music and Musicians (consulté le )