Ioannes Ruckers

Ioannes Ruckers (Anvers, - Anvers, ) est un facteur de clavecins flamand actif à Anvers à la fin du XVIe siècle et pendant la première moitié du XVIIe siècle. On l'identifie aussi sous les formes : Hans le Jeune, Joannes, Johannes, Jan, Jean. Il est le premier fils du fondateur de la célèbre famille Ruckers, Hans l'Ancien et poursuit l'activité de ce dernier comme son frère puiné Andreas.

Biographie

Sa date de naissance n'est pas connue, mais Ioannes est baptisé dans la foi catholique à la cathédrale d'Anvers le . Formé par son père, il devient son apprenti et collaborateur jusqu'à sa mort, probablement en 1598.

Après cette date, il devient le soutien de la famille pour sa mère Naenken Knaeps jusqu'à son décès en , reprenant l'atelier de clavecins tout d'abord avec son frère Andreas ainsi que les activités de son père pour la maintenance et l'harmonisation des orgues de la cathédrale, puis de l'église Saint Jacques (Sint-Jacobskerk) et de la chapelle de la citadelle d'Anvers.

Le , il épouse Maria Waelrant, la fille de Raymond Waelrant qui est organiste de la cathédrale, lui-même fils du musicien Hubert Waelrant. Le couple a sans doute plusieurs enfants mais seules trois filles parviennent à l'âge adulte : Francisca, Maria et Elizabeth.

Pendant les premières années, Ioannes et Andreas travaillent dans le même atelier, et ensemble : un virginal daté de 1604 porte l'inscription "IOANNES ET ANDREAS RUCKERS FECERUNT" . En 1608, Andreas cède à son aîné ses parts de l'affaire familiale et s'établit dans un autre atelier, d'ailleurs non loin de la Jodenstraat. Pour sa part, Ioannes est admis dans la Guilde de Saint-Luc en 1611.

Maria Waelrant meurt en 1613 et apparemment, Ioannes ne se remarie pas ; n'ayant pas d'héritier mâle ni de gendre susceptible de reprendre l'atelier de facture instrumentale, il prend alors avec lui son neveu Ioannes Couchet, né en 1615 et fils de sa sœur Catharina après la mort de cette dernière en 1625. Ioannes Couchet perpétuera la tradition familiale de façon magistrale.

À compter de 1614 jusqu'à sa mort, Ioannes Ruckers est responsable des orgues et clavecins de la cour archiducale de Bruxelles où il fait plusieurs séjours. Comme plusieurs autres artistes de renom parmi lesquels Pierre-Paul Rubens et Jan Brueghel, il est à ce titre exempté des obligations de la garde civile d'Anvers. En 1636, il marie sa seule fille encore vivante, Maria, et les documents concernant sa dot indiquent que Ioannes dispose alors d'une fortune considérable.

Il meurt le et ses funérailles ont lieu le 1er octobre. C'est Ioannes Couchet qui reprend l'atelier et la tradition familiale dans la facture instrumentale.

Facteur de clavecins

Rosace avec les initiales IR

Pendant ses premières années d'activité, il est difficile de distinguer son travail de celui de son père, la confusion provient particulièrement du même prénom.

Jusqu'en 1616, les instruments construits par l'un ou l'autre portent la même rosace avec les initiales HR, si bien que les instruments du début de la carrière du fils sont difficiles d'attribution - d'ailleurs père et fils travaillaient ensemble. C'est à partir de 1616 que Ioannes utilise des rosaces particulières avec les initiales IR. Elles se présentent sous trois formes, avec des dimensions distinctes selon que l'instrument est un virginal, un clavecin à un clavier ou un clavecin à deux claviers. Le sujet reste identique : un ange jouant de la harpe.

Grant O'Brien répertorie comme authentiques onze instruments de Ioannes Ruckers portant la rosace "HR", entre 1595 et 1616 (dont un virginal de 1604 co-signé avec son frère Andreas), et vingt-huit autres portant une rosace "IR", entre 1612 et 1642. D'assez nombreux autres instruments d'authenticité douteuse (dans le meilleur des cas) sont attribués à Ioannes Ruckers et conservés dans de nombreuses collections publiques ou privées.

Galerie de photos

Discographie

Instruments originaux
Copies d'après Ioannes Ruckers

Bibliographie

  • (en) Raymond Russell, The harpsichord and clavichord : an introductory study, Londres, Faber and Faber, , 208+96, p. 43
  • (en) Donald H. Boalch, Makers of the harpsichord and clavichord 1440-1840, Oxford, Oxford University Press, , 2e éd. (1re éd. 1956), 225 p. (ISBN 0-19-816123-9), p. 129-147
  • (en) Edward L. Kottick et George Lucktenberg, Early Keyboard Instruments in European Museums, Bloomington & Indianapolis, Indiana University Press, , 276 p. (ISBN 0-253-33239-7, lire en ligne)
  • (en) Edward L. Kottick, A history of the harpsichord, Bloomington, Indiana University Press, , 1re éd., 557 p. (ISBN 0-253-34166-3, lire en ligne), p. 104-121
  • (en) George Grant O'Brien, Ruckers : A harpsichord and virginal building tradition, Cambridge, Cambridge University Press, (1re éd. 1990), 346 p. (ISBN 978-0-521-06682-2 et 0-521-06682-4)
  • (en) Igor Kipnis, The Harpsichord and Clavicord : an encyclopedia, New York, Routledge, coll. « Encyclopedia of Keyboard Instruments », , 548 p. (ISBN 978-1-138-79145-9), p. 411-417
  • (de) Gesine Haase et Dieter Krickeberg (préf. Dagmar Droysen-Reber, ill. Horst Rase), Tasteninstrumente des Museums : Kielklaviere : Clavichorde : Hammerklaviere, Berlin, Staatliches Institut für Musikforschung Preussischer Kulturbesitz, , 120 p. (ISBN 978-3-922378-03-7), p. 28-31
  • (en) Mark Kroll et al., The Cambridge companion to the harpsichord, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Companions to Music », , 388 p. (ISBN 978-1-316-60970-5).

Articles connexes

Liens externes

Quelques instruments de Ioannes Ruckers

Autres

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