Isabelle Ire de Lorraine
Isabelle de Lorraine, née vers 1410[1], morte à Angers le , fut duchesse de Lorraine, duchesse d'Anjou, reine de Naples, comtesse du Maine, de Provence et de Guise et reine de Jérusalem titulaire.
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Isabelle Ire de Lorraine | |
Titre | |
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Duchesse de Lorraine | |
– (22 ans, 1 mois et 3 jours) |
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Prédécesseur | Charles II de Lorraine |
Successeur | Jean II de Lorraine |
Reine de Naples | |
– (7 ans et 4 mois) |
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Prédécesseur | Jacques II de Bourbon |
Successeur | Marie de Castille |
Duchesse d'Anjou et comtesse du Maine et de Provence | |
– (18 ans, 3 mois et 16 jours) |
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Prédécesseur | Marguerite de Savoie |
Successeur | Jeanne de Laval |
Comtesse de Guise | |
– | |
Prédécesseur | érigé en comté |
Successeur | Jeanne de Béthune |
Reine de Jérusalem (titulaire) | |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Lorraine |
Date de naissance | vers 1410 |
Date de décès | |
Lieu de décès | Angers (Anjou) |
Sépulture | Cathédrale Saint-Maurice d'Angers |
Père | Charles II de Lorraine |
Mère | Marguerite de Wittelsbach |
Conjoint | René d'Anjou |
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Jeunesse et mariage
Isabelle était la fille aînée de Charles II, duc de Lorraine, et de Marguerite de Bavière. À la mort de ses frères Louis et Raoul, il devint manifeste qu'elle serait l'héritière de son père à la tête du duché de Lorraine puisqu'il ne lui restait qu'une sœur cadette, Catherine, qui devait épouser le margrave Jacques Ier de Bade. Elle reçut une éducation soignée. D'une grande beauté, courageuse, prudente et spirituelle, elle est également décrite par ses contemporains comme apte à prendre des décisions dures dans des circonstances difficiles.
Elle épousa, à Nancy le , René d'Anjou (° 1409 † 1480), alors comte de Guise et héritier du duc de Bar, et qui devint plus tard roi de Naples, comte de Provence et duc d'Anjou. Par le traité de Foug, signé en 1419, il fut convenu que si les deux duchés partageaient le même souverain, chacun conserverait ses propres institutions. À la mort de sa femme, René Ier abdiqua la couronne de Lorraine en faveur de leur fils aîné Jean, mais pas celle de Bar, qu'il tenait de droit.
Duchesse de Lorraine
Le , à la mort de son père, Isabelle devint duchesse de Lorraine et gouverna conjointement avec son mari, comme c'était la coutume pour les souveraines à l'époque. Ses droits furent contestés par son cousin le comte Antoine de Vaudémont, qui captura René à la bataille de Bulgnéville et l'emprisonna avec l'aide de son allié, le duc de Bourgogne. Isabelle leva alors une armée pour délivrer son mari de Philippe III, et parvint à obtenir un cessez-le-feu. L'empereur la reconnut dans ses droits le .
Reine de Naples et de Sicile
En et alors qu'il était toujours emprisonné, son mari hérita de son frère les terres d'Anjou, Provence et Maine, ainsi que la position d'héritier du trône de Naples et le , il hérita du trône lui-même. René désigna sa femme comme gouverneur jusqu'à sa remise en liberté et une ambassade napolitaine lui demanda de venir à Naples pour prendre la position de régente jusqu'à ce que son mari puisse le faire en personne. La duchesse quitta la Lorraine avec son fils Louis et sa flotte. La Chronique de Gaspare Fuscolillo rapporte qu'Isabelle arriva à Naples le . En tant que régente de Naples, elle dut faire face à l'opposition d'Alphonse V d'Aragon, qui avait été adopté avant d'être répudié par la dernière reine angevine de Naples. Elle reçut l'aide militaire du pape Eugène IV, qui lui envoya les troupes du cardinal Giacomo Maria Vitelleschi mais des tensions surgirent entre les différents commandants, dont le condottiere Jacopo Caldora, et les combats stagnèrent jusqu'à l'arrivée de René. Celui-ci retrouva la liberté en 1437 et arriva à Naples pour prendre la suite d'Isabelle en . Isabelle repartit avec Louis pour regagner la Lorraine en , signe avant-coureur de la défaite désormais inéluctable contre les Aragonais. Deux ans plus tard, René abandonnait à son tour Naples à titre définitif et rentrait en Provence, en 1442.
Gouvernement de la Lorraine
Une fois retournée sur ses terres, la duchesse Isabelle écrasa définitivement Antoine de Vaudémont le . C'est lors du séjour du roi Charles VII à Nancy qu'on lui présenta Agnès Sorel, qui était l'une des dames d'honneur d'Isabelle et devint très vite la très influente maîtresse du roi.
À Nancy, elle fait reconstruire l'église Saint-Epvre et flanquer la porte de la Craffe de deux grosses tours rondes.
En 1444, sa fille Marguerite épouse le roi d'Angleterre. En , Isabelle nomma son fils Jean gouverneur général de Lorraine et se retira en son manoir de Launay, près de Saumur.
Alors que René préfère l'Anjou, la duchesse Isabelle vit à Nancy et administre au quotidien son duché avec constance. En 1453, elle rejoignit son mari à Angers, où elle mourut le , à l'âge de 53 ans. Son fils Jean lui succéda comme duc de Lorraine.
Sa dépouille mortelle fut déposée dans le tombeau que son mari avait fait réaliser pour eux, dans la cathédrale Saint-Maurice d'Angers.
René se remaria le avec Jeanne de Laval mais n'en eut pas d'enfants.
Descendance
Leurs enfants furent :
- Isabelle, morte jeune ;
- Jean (° 1425 † 1470), duc de Lorraine ;
- Louis (° 1427 † 1445), marquis de Pont-à-Mousson ;
- Nicolas (° 1428 † 1430) ;
- Yolande (° 1428 † 1483), mariée à Ferry II de Lorraine, comte de Vaudémont ;
- Marguerite (° 1429 † 1482), mariée à Henri VI, roi d'Angleterre ;
- Charles (° 1431 † 1432) ;
- Louise (° 1436 † 1438) ;
- Anne (° 1437 † 1450).
Notes et références
- Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - Isabelle de Lorraine », sur www.larousse.fr (consulté le )
Articles connexes
Bibliographie
- Marion Chaigne-Legouy, « Reine « ordinaire », reine « extraordinaire » : la place de Jeanne de Laval et d’Isabelle de Lorraine dans le gouvernement de René d’Anjou », dans Jean-Michel Matz et Noël-Yves Tonnerre (éditeurs), René d’Anjou (1409-1480) : Pouvoirs et gouvernement, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6835-8, lire en ligne), p. 77–101
- Auguste Digot, Histoire de la Lorraine, Nancy, Vagner, (lire en ligne).
- Jacqueline Carolus-Curien, Pauvres duchesses, Metz, Serpenoise, , 215 p. (ISBN 9782876927155), p. 41-49
Liens externes
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