Isuma
Isuma (en syllabaire inuktitut : ᐃᓱᒪ, litt. « penser ») est un collectif d'artistes et la première société de production inuit au Canada, cofondée par Zacharias Kunuk, Paul Apak Angilirq et Norman Cohn à Igloulik, au Nunavut en 1990[1]. Connu internationalement pour son film primé, Atanarjuat, le premier long métrage écrit, réalisé et joué entièrement en inuktitut, Isuma a été sélectionné pour représenter le Canada à la Biennale de Venise 2019, la première présentation d'art inuit dans le pavillon du Canada[2],[3],[4].
Isuma | |
Création | |
---|---|
Fondateurs | Zacharias Kunuk et Norman Cohn (en) |
Siège social | Igloolik |
Activité | Société de production (en) |
Site web | www.isuma.ca/home# |
Histoire
En 1999, Isuma réalise et produit le thriller historique Atanarjuat. Ce succès au box-office dans le monde entier a été récompensé par la Caméra d'Or du meilleur premier long métrage du Festival de Cannes en 2001, six prix Génie (dont celui du meilleur film) et plusieurs autres prix internationaux. Le film est également présenté en première canadienne au Festival international du film de Toronto en 2001.
Le succès critique d'Atanarjuat conduit à un financement de Téléfilm Canada, permettant à Isuma de commencer le développement de plusieurs scénarios. L'un d'entre eux, Le Journal de Knud Rasmussen, sur le passage du chamanisme au christianisme à Igloulik au début des années 1920, ouvre le Festival international du film de Toronto en 2006.
En 2011, Isuma fait l'objet d'un redressement judiciaire en raison de dettes de 700 000 dollars canadiens, dont 500 000 dollars à Atuqtuarvik Corp. de Rankin Inlet. RSM Richter, un émetteur basé à Montréal, met en vente les actifs de la société, notamment sa cinémathèque[5],[6].
IsumaTV
Isuma lance IsumaTV en 2008[7]. Site Web multimédia et portail en ligne sur la culture inuite et autochtone, il est dédié aux cinéastes autochtones et est un service gratuit. Le site héberge des films qui présentent une vision autochtone et qui visent à connecter les communautés autochtones du monde entier[8].
Mission
Comme Isuma signifie « penser », les collaborateurs d'Igloolik Isuma Productions encouragent les processus alternatifs et multimédias pour que la population en général soit sensibilisée non seulement aux Inuits et à leur sort, mais aussi aux peuples autochtones et à l'avenir du rôle de la communauté dans la société. Isuma a pour objectif de sensibiliser et d’attirer l’attention sur les peuples autochtones de toutes les cultures, et pas seulement le Nord du Canada, en encourageant les approches multimédias. Leur objectif est de veiller à ce que leurs droits ne soient pas compartimentés, mais inclus dans un contexte culturel plus large: exploration de la spiritualité, de la mondialisation, de l'environnement, du cinéma, des médias mondiaux et des revendications autochtones.
Isuma s'attache à rassembler des personnes de différents âges, origines culturelles et systèmes de croyances afin de soutenir et de promouvoir les communautés autochtones du Canada par le biais de la télévision, d'Internet et du cinéma[9]. Sa mission est de produire des médias communautaires indépendants destinés à préserver et à améliorer la culture et la langue inuites, créer des emplois et favoriser le développement économique à Igloulik et au Nunavut, ainsi qu'à raconter des histoires inuites authentiques. Isuma est connecté à Arnait Video Productions.
Productions
- Histoires de nos aînés (web série de 28 épisodes maintenant télévisée par APTN).
Films
- Atanarjuat (2000)[10]
- Les journaux de Knud Rasmussen (2006)[11]
- Le Jour avant le lendemain (2008)[12]
- Exil (en production)
- SGaawaay K’uuna (2018)
- Un jour dans la vie de Noah Piugattuk (2019)
Série Unikaatuatiit (Storytelling)
Documentaires
- Alert Bay (1989)
- Attagutaaluk (La famine, 1992)
- Qulliq (lampe à huile, 1993)
- Nunavut (Our Land, 1994–95), série télévisée en 13 parties
- Piujuk & Angutautuk (1994)
- Sanannguarti (Carver, 1995)
- Nipi (Voice, 1999)
- Nanugiurutiga (mon premier ours polaire, 2000)
- Ningiura (ma grand-mère, 2000)
- Anaana (Mère, 2001)
- Ajainaa! (Presque !, 2001)
- Artcirq (2001)
- Arviq! (Bowhead !, 2002)
- Angakkuiit (histoires de chaman, 2003)
- Réunion de famille Kunuk (2004)
- Unakuluk (cher petit, 2005)
- Qallunajatut (Inuk urbain, 2005)
- Kiviaq vs. Canada (2006)[16],[17]
- Kivitoo: Ce qu'ils pensaient de nous (2018)[18]
Animation
- Angakusajaujuq - The Shaman's Apprentice (2021)[19]
Références
- Charlotte Selb, « Isuma : l’art de créer ensemble », 24 images, no 191 « Les nouveaux territoires du cinéma québécois », , p. 40–49 (ISSN 0707-9389 et 1923-5097, lire en ligne, consulté le )
- (en) P.M.N. Entertainment, « Artist collective Isuma to represent Canada at the 2019 Venice Biennale | National Post », (consulté le ).
- (en) « Artist collective Isuma to represent Canada at the 58th International Art Exhibition — La Biennale di Venezia in 2019 », www.gallery.ca (consulté le )
- (en-US) « Venice in furs – an Inuit collective at the Biennale », Apollo Magazine, (consulté le ).
- « Out in the cold: the struggle of Inuit film », The Globe and Mail, (lire en ligne).
- « Nunavut: a timeline for the year that was », Nunatsiaq News, (lire en ligne).
- (en) « Isuma.tv goes live from Iqaluit for National Aboriginal Day | CBC News », CBC (consulté le )
- (en-CA) « Isuma », IsumaTV (consulté le )
- (en) Dec 16, « 'Look how far we've come': Inuit artist collective to represent Canada at Venice Biennale | CBC News », CBC (consulté le ).
- Atanarjuat
- The Journals of Knud Rasmussen
- Before Tomorrow
- Qaggiq
- Nunaqpa
- Saputi
- Documentaries
- Nunavut (Our Land) Series
- (en-US) « Venice in furs – an Inuit collective at the Biennale », Apollo Magazine, (consulté le )
- Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Le dernier film du cinéaste inuk Zacharias Kunuk sera présenté au TIFF », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- Portail du Nunavut
- Portail du cinéma