Ita Wegman

Ita Wegman, née le à Karawang, et morte le à Arlesheim, est une médecin et la fondatrice de la clinique anthroposophique qui porte son nom à Arlesheim, en Suisse. Adepte de l'anthroposophie (une pseudoscience en vogue dans les pays germaniques pendant l'entre-deux-guerres), elle développe et popularise des traitements basés sur les croyances de ce courant occulte, prétendant notamment guérir le cancer. Elle fut la première responsable de la section médicale de l'université libre de science de l'esprit du Goethéanum, ainsi que la coautrice avec Rudolf Steiner du livre Données de base pour un élargissement de l'art de guérir selon les connaissances de la science spirituelle.

Ita Wegman
Ita Wegman en 1899.
Biographie
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Arlesheim
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

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Avant 1900 à Berlin.

Ita Wegman naît d'une famille de colons hollandais à Karawang, à l'ouest de Java.

Âgée de 20 ans, elle a un premier contact avec la théosophie grâce à son professeur de chant et de piano qui devient son amie. Durant l'été 1902, elle rencontre Rudolf Steiner alors qu'elle va s'inscrire à la Société théosophique de Berlin. Désirant devenir médecin, elle part pour Zurich. Après une spécialisation en gynécologie, elle ouvre son premier cabinet à Zurich le .

Elle fonde à Arlesheim, à proximité de Dornach, une clinique privée qui est inaugurée le et où, avec des collègues, elle développe des méthodes de guérison, basées sur la connaissance globale de l'être humain telle que l'enseigne l'anthroposophie de Rudolf Steiner. Cette première clinique anthroposophique est aujourd'hui appelée « Ita Wegman Klinik ».

Steiner fait à Dornach de nombreux exposés devant un cercle de médecins. Une introduction systématique à cette orientation médicale est rédigée dans un ouvrage, fruit de 11 mois de travail en commun, que Rudolf Steiner coécrit avec Ita Wegman. Steiner finit de corriger les épreuves du livre le , deux jours avant de mourir.

Ita Wegman fait partie du premier Vorstand, le premier « comité directeur » de la nouvelle société anthroposophique fondée lors du Congrès de Noël de 1923, aux côtés d'Elisabeth Vreede, Marie Steiner, Albert Steffen, Günther Wachsmuth et Rudolf Steiner. Elle devient en outre la responsable de la section médicale de la Freie Hochschule (Université libre). À partir de 1917, Wegman utilise un remède à base de gui en prétendant traiter le cancer, d'après des indications données par Steiner[1]. Un brevet pour ce médicament appelé « Iscar » est pris en 1918. Son amélioration débouche sur un produit diffusé en Suisse et en Allemagne par la société Weleda, l'Iscador[2], dont l'efficacité contre le cancer n'a jamais été démontrée[3].

En 1934, Ita Wegman ainsi qu'Elisabeth Vreede (1879-1943) sont « suspendues » de leurs fonctions au sein du Vorstand. Elles déterminent alors la constitution de L'Union des Groupes anthroposophiques libres. Ces groupes délivrent des cartes de membres sans l'aval de Dornach. Avec Vreede et d'autres membres importants, elle est exclue du Vorstand le , lors de l'assemblée générale de la Société anthroposophique universelle. Une grande partie des membres des sociétés anglaise, hollandaise et allemande suivent ces personnalités, si bien qu'il y a, dès 1935, deux sociétés : la société « officielle » regroupée autour d'un Vorstand réduit, composé de Marie Steiner, Albert Steffen, et Günther Wachsmuth, et l'autre, non officielle, dont les membres après leur exclusion demeurent aussi actifs qu'auparavant.

Ita Wegman soutient et impulse de nombreuses initiatives dans le domaine de la thérapie et dans celui de la pédagogie curative, dans les principales capitales d'Europe. Pour la pédagogie curative, il faut citer le Sonnenhof où sont pris en charge des enfants handicapés physiquement et mentalement. Elle contribue ainsi au développement de la « médecine » anthroposophique (qui n'a de médecine que le nom auto-proclamé) et, à côté de ses autres activités anthroposophiques, elle dirige sa clinique jusqu'à sa mort en 1943.

Publication

  • Rudolf Steiner et Ita Wegman, Données de base pour un élargissement de l'art de guérir selon les connaissances de la science de l'esprit, Éditions Triades, 1978

Notes et références

Traduction

Notes

  1. Le gui, plante étrange incapable de s'enraciner dans la terre, mais seulement dans un corps végétal, s'est arrêté d'après Steiner, au stade évolutif de l'ancienne Lune, incarnation précédente de notre planète — selon la cosmogonie anthroposophique de Steiner, exposée notamment dans son Esquisse d'une Science de l'Occulte ; cf. Rudolf Steiner,L'Univers, la Terre et l'Homme, chap. L'évolution humaine, page 87, GA 105 - 1908, Éditions Triades, 1977. C'est le processus, le type de dynamisme vital, qui est utilisé dans la médecine anthroposophique, et non pas la substance elle-même ; cf. Rudolf Steiner, Médicament et médecine à l'image de l'homme, Éditions anthroposophiques romandes, Genève, 1988, notamment la cf. 11 du 29 août 1924.
  2. Victor Bott, Médecine anthroposophique, 1976, Éditions Triades, Paris (chap. 14 : Le problème du cancer).
  3. Voir sur sfc.asso.fr.

Voir aussi

Bibliographie

  • Geneviève et Paul-Henri Bideau, Une biographie de Rudolf Steiner, Éditions Novalis, Montesson, 1997
  • Irène Diet, Tournant; n° 19,

Liens externes


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