Jacoba Haas
Jacoba Haas, née à Amsterdam le et morte le , est une artiste peintre néerlandaise autodidacte qui avait différentes techniques et styles de peinture mais son inspiration était principalement en relation avec les conceptions du mouvement surréaliste du début du XXe siècle[1].
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Biographie
À 17 ans, Haas est allée à Paris pour travailler aux ateliers de l’Académie de la Grande Chaumière. Pour gagner sa vie, elle faisait des portraits à la Place du Tertre à Montmartre. Après cette période de sa vie, Haas a toujours eu une relation privilégiée avec Paris et la France. Au milieu des années 1960, Haas a postulé pour suivre des cours à l’Académie hollandaise Rietveld mais n’a pas été acceptée ; la raison était probablement des lacunes dans son cursus scolaire. Encouragée par le peintre et historien d’art hollandais Gé Röling qui l’a poussée à poursuivre sa carrière artistique[2], Haas a alors commencé à apprendre à peindre par elle-même et a débuté par une exposition de ses peintures surréalistes à la Galerie Facet à Amsterdam en 1971[3].
À la fin des années 1970, Willem Wagenaar est devenu son compagnon dans la vie. Wagenaar était connu pour avoir introduit le surréalisme aux Pays-Bas. Wagenaar fit un voyage à Paris en 1924 où il croisa André Breton, poète et théoricien du mouvement surréaliste. Son ami, Joop Moesman rencontra Breton. Wagenaar arrêta de peindre après que son travail fut détruit par les occupants allemands pendant la seconde guerre mondiale. Alors qu’il était dans la résistance hollandaise, il fut emprisonné et a échappé à la mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son meilleur ami, le peintre expressionniste Hendrik Werkman a été fusillé pendant la guerre et Wagenaar a survécu mais fut traumatisé par tous ses évènements[4]. Comme compagne de vie, Haas a été une inspiration pour Wagenaar pour lui permettre de retrouver ses motivations en tant que peintre surréaliste. À travers Wagenaar, Haas a fréquenté le mouvement néerlandais de l’avant-garde surréaliste et est devenue une artiste et membre très active de ce mouvement, la seule femme à en faire partie. Ce groupe d’artistes surréalistes néerlandais dont faisaient aussi partie les peintres Wagenaar, Moesman et le poète Lehmann était une association assez peu structurée dont les membres se retrouvaient une fois par mois à Amsterdam, souvent dans l’atelier de Haas.
Ce groupe a souvent organisé des évènements à mouvance surréaliste comme des expositions et des présentations de livres entre autres. Avec Wagenaar, Haas a créé une installation artistique nommée « La Salle d’Attente » faisant partie du projet des Intérieurs Hollandais qui fut présentée à la 18e Biennale d’Art de Tokyo au Japon en 1990[5]. Cette installation a été exposée au Musée d’Art métropolitain de Tokyo et au Musée d’Art municipal de Kyoto et plus tard au Musée Central d’Art d’Utrecht aux Pays-Bas.
Il y a une variété de styles de peinture dans l’œuvre de Haas, allant du surréalisme à l’expressionnisme ainsi que des paysages impressionnistes et des portraits symbolistes à connotation magique[6]. Au centre de son œuvre sont les portraits de Haas elle-même dansants qui sont traités de manière figurative et abstraite à la fois. Ses auto-portraits avec les perspectives obliques du corps font penser au peintre surréaliste Joop Moesman. Avec Wagenaar et par la suite toute seule, elle a voyagé au Moyen-Orient, en Inde et au Japon et a été inspiré par le symbolisme arabe et indien, présent dans son travail[7]. Certains de ses dessins font aussi référence à la mythologie grecque. Ayant vécu quelques années dans une communauté copte en Égypte, elle parlait et écrivait l’arabe couramment. Dans son œuvre se retrouve de l’écriture arabe. Rembrandt l’a influencée dans les clair-obscurs et les expressions du visage dans l’art du portrait. Haas a aussi été inspirée par les impressionnistes, Vincent Van Gogh et le fauvisme. Frida Khalo, artiste peintre mexicaine, a aussi été une source d’inspiration pour Haas en tant que femme libre. George Sand et avant elle Simone de Beauvoir qui furent des écrivaines célèbres et pionnières de la libération de la femme furent aussi des sources d’inspiration pour elle[6].
Haas a séjourné dans le département de la Creuse, région devenue célèbre grâce aux peintres impressionnistes comme Claude Monet mondialement connu et Armand Guillaumin faisant partie de l'Ecole de Crozant. Avec un collègue artiste, elle s’installa à la fin des années 1980 dans le hameau de Védignat (commune d’Ars) et plus tard à Saint-Médard-la-Rochette. Chaque année pendant l’été, elle passait près de trois mois à peindre en plein air et devint une personnalité de la vie culturelle et artistique locale en participant aux manifestations picturales et musicales. Jacoba était invitée d'honneur au festival d'Arts et lettres "Le chant de l'eau" en 2004[8].
Depuis 1989, elle participe régulièrement à des expositions personnelles et collectives dans la région. Une de ses peintures du bourg de la commune d’Ars figure même sur un timbre-poste français de l’année 2014.
Notes et références
- (nl) « Jacoba Haas Art » (consulté le )
- Haas, J., Pers. Comm. 2014
- (nl) De Carpentier, J., « Sardientjes. », Het Parool, Amsterdam., 1971, 21 octobre
- D. Adelaar, Het surrealistisch universum van Willem Wagenaar (1907-1999) / Dick Adelaar ; Meta Knol (red.) ; [fotogr. Dea Rijper ... et al.]. - Utrecht : Centraal Museum, 2001. - [70] p. : ill. ; 18 cm, (ISBN 90-73285-77-1) geb.
- (nl) Musée Centraal de Utrecht, « Tentoonstellingen », sur Dutch interiors (consulté le )
- C. Guillot. Pers. Comm. 2021, août 26.
- M. Mudet, « Une maitresse hollandaise », La Montagne, 2014, 7 septembre, p. 13
- A. Blondonnet, « L'originalité du "Chant de l'Eau" », La Montagne, 2005, 30 june
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