Jacqueline Beytout
Jacqueline Beytout, née à Marseille le et morte le , est une femme d'affaires française.
Pour les articles homonymes, voir Beytout.
Naissance | |
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Décès |
(à 88 ans) 5e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jacqueline Egger |
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Biographie
Née Jacqueline Egger, fille d'un Alsacien, donc allemand à l'époque[1], et d'une attachée d'ambassade en Turquie[2], elle a la double nationalité, française et suisse[1]. Elle se marie une première fois avec un officier de marine, Henri Gueydon de Dives, puis épouse en secondes noces un riche marchand d'arachides danois, Viggo Qvistgaard-Petersen, à Dakar. Héritière dix-sept mois plus tard d'une immense fortune, elle prend, au chevet de son mari mourant d'un cancer[1], l'engagement d'employer ce capital pour la recherche médicale et l'Afrique. En 1951, elle fait un don afin de construire à l'hôpital Lariboisière un centre de rhumatologie : le centre Viggo Petersen[3]. Au cours de ses activités humanitaires, elle rencontre le directeur des laboratoires Roussel, Pierre Beytout, qui devient son troisième mari[4]. Elle profite d'un désaccord au sein des deux branches de la famille Servan-Schreiber pour entrer dans le capital des Échos le [1].
Directrice de la publication de 1966 à 1989, elle fait du journal le plus important quotidien économique français, bâtissant la réputation de sérieux et d'indépendance du journal des contingences du capitalisme français[5]. En 1988, à l'âge de 70 ans, elle cède le contrôle actionnarial du journal pour un montant de 885 millions de francs[6] au groupe d'édition britannique Pearson pour éviter qu'à sa mort, il ne soit repris par un des grands groupes français qui avaient manifesté leur intérêt pour l'entreprise de presse : Michelin, Havas ou Hachette Filipacchi Médias. Le gouvernement Balladur tente d'imposer une solution nationale mais la Commission de Bruxelles entérine la reprise par le groupe britannique. À l'occasion de ce conflit, la rédaction du journal — qui soutient la position de Jacqueline Beytout contre le gouvernement français — déclenche le premier mouvement de grève de l'histoire du quotidien. Le , Jacqueline Beytout quitte ses fonctions en désaccord avec le nouvel actionnaire[1],[7].
Les conditions de vente garantissent la continuité de la ligne éditoriale qui reste à l'abri de l'influence des luttes d'intérêts propres au capitalisme français. Nicolas Beytout, petit-fils de Pierre Beytout[Note 1] et héritier de la famille, reste ainsi à la tête du journal jusqu'à ce qu'il quitte ses fonctions en 2004 pour devenir directeur de la rédaction du Figaro[8].
En 1993, en publiant un livre en collaboration avec Jean-Paul Pigasse, elle s’insurge contre le poids de l'État dans l’économie en rédigeant : « La France est le seul pays démocratique où les citoyens sont au service de l'État, alors que partout ailleurs, l'État est au service des citoyens »[8]. Après la cession à Pearson, Jacqueline Beytout poursuit par ailleurs ses activités, créant la maison d’édition Tsuru puis le magazine économique Entreprendre en Méditerranée[9].
Elle crée la fondation Jacqueline-Beytout en 2000 (recherche médicale et lutte contre le sida)[10],[11]. À partir de 2001, elle est vice-président de l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals)[10].
Publications
- Jacqueline Beytout, Le coq gaulois ne chante plus, il est en RTT, Paris, L'Archipel, , 161 p. (ISBN 978-2-84187-544-3).
- Jacqueline Beytout et Jean-Paul Pigasse, Mille milliards de milliards ou La fortune collective des Français, Paris, Tsuru éditions, , 391 p., 22 cm (ISBN 2-8787-3015-1 et 978-2-8787-3015-9, OCLC 463784112, BNF 35693762, SUDOC 003266184, présentation en ligne).
Notes et références
- Notes
- Pierre Beytout est le troisième mari de Jacqueline Beytout ; Nicolas Beytout est donc le petit-fils par alliance de Jacqueline Beytout, sans lien de sang avec elle par conséquent.
- Références
- Émile Favard, « Jacqueline Beytout, ancienne propriétaire et PDG des « Échos » : une femme d'influence Sa vie fut un roman, qui la mena de l'humanitaire au monde de la presse », sur Les Échos, (consulté le ).
- Bruno Bouvet, « Jacqueline Beytout, « homme de presse » au féminin », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne , consulté le ).
- « Histoire du centre Viggo Petersen », sur viggopetersen.fr, (consulté le ).
- Patrick Eveno, La presse quotidienne nationale. Fin de partie ou renouveau ?, Vuibert, (ISBN 978-2711714797), p. 95.
- Tristan Gaston-Breton, « Un média qui n'a cessé de se réinventer », sur Les Échos, (consulté le ).
- Patrick Eveno, Le journal Le monde : une histoire d'indépendance, Paris, Éditions Odile Jacob, , 295 p., 22 cm (ISBN 2-7381-0946-2 et 978-2-7381-0946-0, OCLC 301649981, BNF 37215290, SUDOC 055543715, présentation en ligne, lire en ligne ), p. 43.
- Pascale Santi, « Jacqueline Beytout, ancienne propriétaire et PDG des Échos », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- Bernard Grac, « Jacqueline Beytout la Grande Dame a tiré sa révérence » [PDF], sur travelerstep.org, (consulté le ), p. 12 / 16.
- « À Marseille Jacqueline Beytout va relancer le magazine Entreprendre Méditerranée » , sur Le Monde, (consulté le ).
- « Biographie de Jacqueline Beytout, Présidente de société », sur Who's Who in France (consulté le ).
- (de) InternetTime GmbH, « Fondation Jacqueline Beytout - Détails & Info », sur fundraiso.ch (consulté le ).
- Décret du 17 avril 2003 portant élévation à la dignité de grand officier, Légifrance (lire en ligne).
Voir aussi
Liens externes
- « La disparition de Jacqueline Beytout », Le Figaro, .
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