Jacqueline Harpman

Jacqueline Harpman (née à Etterbeek, le et morte le à Uccle) est une écrivaine belge de langue française et une psychanalyste belge.

Jacqueline Harpman
Jacqueline Harpman (ca. 1995)
Naissance
à Etterbeek (Belgique)
Décès
à Uccle (Belgique)
Activité principale
Romancière Psychanalyste
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

  • Brève Arcadie (Roman, 1959)
  • La plage d'Ostende (Roman, 1991)
  • Orlanda (Roman, 1996)
  • La Dormition des amants (Roman, 2002)
  • Mes Œdipe (Théâtre, 2006)
Portrait de Jacqueline Harpman à 20 ans
l'auteur chez elle vers 75 ans

Biographie

Jacqueline Harpman est née le à Etterbeek (Bruxelles) de Jeanne Honorez et Andries Harpman[1]. Le couple exporte des tissus et des dentelles belges vers les colonies d'Afrique du Nord et ne s'installe dans un appartement qu'après la naissance de Jacqueline. Elle est la seconde fille du couple, sa sœur aînée Andrée a neuf ans de plus qu'elle. Durant la Seconde Guerre mondiale, sa famille, juive, se réfugie à Casablanca[1], rue de Nancy renommée rue Ichbilia, où elle vit jusqu'en 1945. Une importante partie de sa famille paternelle a été déportée à Auschwitz durant la guerre et y mourra. Jacqueline poursuit ses études secondaires au collège Mers Sultan de Casablanca parce que le lycée français de Casablanca lui est interdit, du fait de ses origines juives. Elle aura d'ailleurs la malchance de devoir écouter la haine de Jacques Doriot à l'égard des juifs.[pas clair] C'est d'ailleurs en se souvenant de ses sentiments ce jour-là qu'elle écrit En quarantaine. De retour à Bruxelles en 1945, elle finit ses études secondaires au lycée de Forest, puis elle entreprend des études de médecine[1] à l'Université libre de Bruxelles (ULB). En 1948, atteinte de tuberculose, elle est admise au sanatorium universitaire d’Eupen, où elle commence l'écriture d'un roman non publié, Les Jeux dangereux. Elle restera couchée deux ans dans ce sanatorium. La pénicilline lui permet alors de reprendre ses études de médecine et elle poursuit son doctorat sans le terminer. En 1953, Elle se marie une première fois, avec le cinéaste flamand Émile Degelin avec lequel elle collabore lors de l'écriture et de la réalisation de plusieurs films. Ils divorceront en 1962.

Elle publie son premier texte L’amour et l’acacia et son roman L’apparition des esprits chez René Julliard. En 1959, elle reçoit le prix Victor-Rossel pour son roman Brève Arcadie. Elle écrit pour le cinéma, fait des émissions radiophoniques et des critiques théâtrales[2]. En 1963, elle se marie une deuxième fois, avec l'architecte et poète Pierre Puttemans[2], et au mois d'août, le 19, elle met au monde sa première fille, Marianne.

En 1965, elle écrit son troisième roman Les bons sauvages et met au monde sa deuxième fille, Toinon, le . Après la mort de René Julliard en 1962 et animée par des envies de changements, elle "pose la plume au milieu de l'écriture de son quatrième roman" comme elle aimait à le dire et va s'inscrire à l'ULB où elle entreprend des études de psychologie qu'elle valide par un mémoire sur le pronostic à l’aveugle des tests de Rorschach. Elle travaille plusieurs années comme psychothérapeute à la clinique de Fond’Roy, qu'elle quitte, fâchée des méthodes de soin que l'institution pratiquait à cette époque. Elle commence alors à exercer en pratique privée. Elle s'intéresse à la psychanalyse et entre en formation à la Société belge de psychanalyse (1976). Elle travaille avec Jean Bégoin, un psychanalyste kleinien parisien. Dès 1980, elle écrit des articles pour la Revue belge de psychanalyse. quelques uns de ces meilleurs articles ont été réunis par son mari dans la publication : Écriture et Psychanalyse (Mardaga 2011) notamment un article sur les Vampires, un autre sur Proust, et beaucoup d'articles sur l'engagement des femmes.

Tout en devenant psychanalyste, elle reprend l'écriture, et publie en 1987 le roman La Mémoire trouble, puis en 1990, La fille démantelée ; en 1991, La plage d’Ostende, qui reçoit en 1992 le prix Point de Mire. Ensuite, elle publie La lucarne, recueil de nouvelles dans lesquelles elle revisite notamment les mythes de Marie, Antigone et Jeanne d'Arc, et le Bonheur dans le crime. Ce roman se passe dans une maison bruxelloise existante : la maison Delune au croisement des avenues de l'Orée et Roosevelt. Le plan imaginaire du roman a été créé avec la collaboration de son mari architecte Pierre Puttemans.

Elle publie son roman Moi qui n’ai pas connu les hommes (1995), Orlanda (1996, prix Médicis 2006, L’Orage rompu (1997). Pour Le Passage des Éphémères (2004), elle demandera à Pierre Cugnon, astrophysicien attaché à l'Observatoire royal d'Uccle de la guider dans l'Observatoire pour mettre un cadre réel à son histoire. Il répondra aussi à ses questions pour le roman Le Temps est un Rêve (2004). Elle ne cachait pas son amour de la physique et enviait au personnage du temps est un rêve la chance de pouvoir vivre une deuxième vie et d'étudier la physique et l'astrophysique. Elle possédait une gigantesque bibliothèque où se mêlait livres théoriques de physique, revues scientifiques et romans de science-fiction.

Jacqueline Harpman meurt le à son domicile[3].

Ses archives sont déposées aux Archives et Musée de la littérature de Bruxelles

Récompenses

Œuvres

  • L'Amour et l'Acacia coll. Nouvelles, 1958)
  • Brève Arcadie (Julliard, 1959) prix Victor-Rossel.
  • L'Apparition des esprits (Julliard, 1960)
  • Les Bons Sauvages (Julliard, 1966 et Labor, coll. Espace Nord, no 79)
  • La Mémoire trouble (Gallimard, 1987)
  • La Fille démantelée (Stock, 1990)
  • La Plage d'Ostende (Stock, 1991 et Livre de Poche no 9587)
  • La Lucarne (Stock, 1992)
  • Le Bonheur dans le crime (Stock, 1993)
  • Moi qui n'ai pas connu les hommes (Stock, 1995 et Livre de Poche no 14093)
  • Orlanda (Grasset, 1996 et Livre de Poche no 14468) prix Médicis
  • L'Orage rompu (Grasset, 1998)
  • Dieu et moi (Mille et une nuits, 1999)
  • Récit de la dernière année (Grasset, 2000)
  • Le Véritable Amour (Ancrage, 2000)
  • La Vieille Dame et moi (Le Grand Miroir, 2001)
  • En quarantaine (Mille et une nuits, 2001)
  • Ève et autres nouvelles (Espace nord, 2001)
  • La Dormition des amants (Grasset, 2002) prix du roman CF de Belgique
  • Le Placard à balais (Le grand miroir, 2003)
  • Jusqu'au dernier jour de mes jours (Labor, 2004)
  • Le Temps est un rêve (Le Grand Miroir, 2004)
  • Le Passage des éphémères (Grasset, 2004)
  • La Forêt d'Ardenne (Le grand miroir, 2004)
  • En toute impunité (Grasset, 2005)
  • Du côté d'Ostende (Grasset, 2006) (grand prix SGDL de littérature 2006, pour l'ensemble de l'œuvre)
  • Mes Œdipe (Grand Miroir, 2006)
  • Ce que Dominique n'a pas su (Grasset, 2007)
  • Avant et après (Luc Pire, 2008)
  • Écriture et Psychanalyse (Mardaga 2011)

Notes et références

  1. (fr) « Femmes remarquables... Jacqueline Harpman », sur Rosadoc (consulté le )
  2. (fr) « Jacqueline Harpman, Romancière... », sur Service du livre (consulté le )
  3. Jacqueline Harpman est décédée, La Libre Belgique, 24 mai 2012

Liens externes

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