Jacques Dyel du Parquet

Jacques Dyel du Parquet, né vers 1606 en pays de Caux et mort le à Saint-Pierre à la Martinique, est gouverneur et lieutenant général de la Martinique, qu'il rachète en 1651 après avoir été gouverneur de l’île pour le compte de la Compagnie des îles d’Amérique.

Jacques Dyel du Parquet
Portrait de Jacques Dyel du Parquet. Anonyme. Château-musée de Dieppe.
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie

De vieille noblesse cauchoise, neveu de Pierre Belain d'Esnambuc par sa mère Adrienne Belain, du Parquet est nommé en 1636 par son oncle gouverneur de l'île, un an après l'arrivée des colons français en Martinique[1], en remplacement de Jean Dupont (en), le premier gouverneur capturé et détenu durant trois ans par les Espagnols.

Le , la compagnie confirme la nomination Jacques Dyel du Parquet au poste de lieutenant gouverneur de la Martinique pour les trois années suivantes.

Les efforts de du Parquet pour développer la nouvelle colonie portent leurs fruits, de nouveaux colons viennent grossir les rangs de la centaine de pionniers arrivés avec d'Esnambuc.

Fin 1646, du Parquet résiste avec Constant d'Aubigné et Jean Dubuc VI, au soulèvement contre la Compagnie. Les plus radicaux sont menés par un ancien gantier parisien qui se fait appeler « général » Beaufort et qui refuse de reconnaître du Parquet, l'accusant de travailler exclusivement pour les intérêts de la Compagnie.

En 1647, il épouse Marie Bonnard avec laquelle il a plusieurs enfants dont deux survivent. Le , informé que la Grenade est attaquée par les indiens Caraïbes de Saint-Vincent et de la Dominique, Du Parquet quitte la Martinique à la tête de 300 hommes et débarque à la Grenade où il remporte une victoire contre les Caraïbes en perdant un seul homme.

En 1650, la Compagnie des îles d’Amérique est ruinée. Le , du Parquet lui rachète les îles de la Martinique, de Sainte-Lucie, de Grenade et des Grenadines pour 41 500 livres.

En août 1651, lors d'un séjour en France, du Parquet obtient du roi une commission de gouverneur général pour les îles dont il est propriétaire et pour lesquelles il devient donc le représentant du monarque.

Du Parquet refuse tout d'abord l'accueil des Hollandais fuyant Pernambouc (dans l'actuel Brésil), repris par les Portugais et qui arrivèrent en 1654 à la Martinique, à la suite des pressions exercées par les Jésuites qui n'appréciaient guère que plusieurs de ces étrangers soient juifs.

Les Hollandais se rendent à la GuadeloupeCharles Houël les reçoit chaleureusement. Du Parquet changeant d'avis décide d'accueillir une partie de ces migrants : Du Tertre parle de 1 200 Hollandais qui s'établissent dans les Antilles françaises dont 900 en Guadeloupe parmi lesquels 300 Flamands et Wallons, des soldats expérimentés. Les nouveaux arrivants qui ont monté des commerces vont bousculer les habitudes locales en refusant le paiement traditionnel en "livres"de tabac, ce qui sera préjudiciable à la pérennité de cette culture.

Cette année 1654 est le début une longue période de conflit avec les Caraïbes. A Sainte Lucie, ceux-ci attaquent les Français les massacrants presque tous.

En représailles, du Parquet envoie M. de La Perrière à la tête de ses troupes à Saint Vincent qu'ils mettent à sac.

Le , du Parquet vend Grenade et les Grenadines au comte de Cérillac.

Le , il conclut un accord de paix avec les Caraïbes, accord qui leur réserve une partie de l'île[2] mais meurt peu après, le .

Succession

Marie Bonnard, sa veuve demande l'arbitrage du roi pour faire valoir les droits de ses enfants mineurs à la succession de leur père.

Le , le roi nomme Adrien Dyel de Vaudroques (en), gouverneur avec sa belle-sœur, Marie-Bonnard jusqu'à la majorité de l'aîné de ses fils.

Les colons reprochent aux Caraïbes d'accueillir les esclaves en fuite. Le massacre de plusieurs colons qui s'étaient aventurés sur le territoire réservé des amérindiens en capesterre est l'élément déclencheur de la guerre de 1658 contre les Indiens caraïbes.

Cette guerre se conclut par l'expulsion d'une grande partie des Caraïbes de la Martinique. Certains s'enfuient vers la Dominique ou Saint-Vincent, où les Français les acceptent. D'autres se suicident en se jetant du haut d'un promontoire. Le , un nouveau traité de paix, pour l'ensemble des îles, sera signé à Basse-Terre en Guadeloupe entre les Français représentés par Charles Houël et les Caraibes.

Monument au Prêcheur

Une colonne monumentale en hommage à Jacques du Parquet est érigée en 1875 sur la commune martiniquaise du Prêcheur puis démontée et stockée dans un entrepôt le après un vote unanime du conseil municipal en ce sens la veille estimant qu'elle n'avait plus sa place dans l'espace public en raison des massacres des Kalinas en 1658[2].

Notes et références

  1. Dès 1635, Du Parquet implante l'habitation sucrière "La montagne" près de Fort saint Pierre. Détruit par l'éruption de la Montagne Pelée en 1902, le domaine est acheté en 1917 par Victor Depaz qui lance une distillerie de rhum.
  2. Ronny Regard, « La colonne du Parquet, symbole de l'époque coloniale, démontée au Prêcheur », sur francetvinfo.fr, (consulté le )

Voir aussi

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