Jacques Fruminet

Jacques Maurice Fruminet, né le à Évaux-et-Ménil dans les Vosges et mort le [1] à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), est un tueur en série français.

Jacques Fruminet
Tueur en série
Information
Nom de naissance Jacques Maurice Fruminet
Naissance
Évaux-et-Ménil (Vosges)
Décès
Vandœuvre-lès-Nancy
Surnom Le tueur de femmes
Condamnation
Sentence réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Meurtres
Victimes au moins 3
Période -
Pays France
Régions Lorraine, Alsace
Ville Évaux-et-Ménil, Colmar
Arrestation

Il a tué trois femmes. Sa première victime, en , est une femme âgée de 78 ans, tuée dans le village dans lequel il habitait. La deuxième et la troisième sont tuées à une semaine d'intervalle, les et , alors qu'il était sorti de prison six mois plus tôt.

Biographie

Jacques Fruminet a une enfance assez difficile. Il est le benjamin d'une famille de sept enfants et il a grandi au sein d'une famille qui consommait régulièrement de l'alcool. Il raconte qu'il n'était pas aimé, ni de son père, ni de sa mère. Son père, raconte-t-il toujours, le réveillait pratiquement toutes les nuits pour le frapper et lui dire qu'il ne voulait que six enfants, et étant le septième il était victime de cette « injustice ». Sa mère vit avec son mari et avec son amant. Fruminet est battu par sa mère assez souvent.

Fruminet est un élève médiocre, incapable de décrocher le moindre diplôme.

En 1976, Fruminet s'engage dans l'armée[2].

Parcours criminel

Premiers délits

A la fin des années 1970, Jacques Fruminet, à peine majeur, commence par commettre de petits vols à l'étalage. Malgré son très jeune âge, Fruminet est rapidement condamné par le Tribunal des Forces Armées pour désertion[2].

Jacques Fruminet est majeur depuis le . Il replonge dans la délinquance et commet d'autres vols par la suite[2].

En , Jacques Fruminet, âgé de 20 ans, est arrêté pour avoir commis un vol avec violence. Il part en prison pour la première fois de sa vie et est condamné à huit mois de prison ferme pour ce vol avec violence. Il sera libéré après quelques mois de détention, le [2].

Dès le lendemain de sa libération, Fruminet franchit un nouveau "cap d'atrocité" alors qu'il n'a pas encore 21 ans[2].

Premier meurtre et autres séjours en prison

Le , Jacques Fruminet commet un meurtre au sein de son village natal : Évaux-et-Ménil, près de Charmes dans les Vosges[2]. Mme Bottini, 78 ans, est découverte chez elle, morte. Dans le village, tout le monde pense à Fruminet, qui vient tout juste de sortir de prison. Il est jugé le seul capable dans le village à pouvoir commettre ce genre de crimes. Selon l'autopsie, Mme Bottini a été ligotée, bâillonnée et volée de quelques francs. De plus elle aurait été violée car on retrouvera des traces de sperme sur l'édredon (Mme Bottini a été tuée dans sa chambre à coucher) et sur le corps de la victime. Plus tard, au moment de son interpellation, Jacques Fruminet niera ce viol qui s'avérera être une tentative de viol. Le jeune homme retourne en prison, alors qu'il n'est libre que depuis la veille[2].

En , Jacques Fruminet est condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour ce meurtre. Il bénéficie de circonstances atténuantes en raison de son "enfance brisée". Pendant son séjour en détention, Fruminet est ce que l'on appelle un "détenu modèle". Durant sa détention, Fruminet passe son permis de conduire. Il est également marié durant quelques mois, au milieu des années 1980[2].

En , après 9 ans de détention, Jacques Fruminet est libéré de prison pour bonne conduite[2].

En , Jacques Fruminet agresse une autre femme âgée, alors qu'il n'est libre que depuis trois mois. Il retourne alors en prison. Âgé de 30 ans, à son retour en prison, Fruminet est alors décrit comme étant "dangereux" avec un risque de récidive mineur, mais qui est capable de commettre des actes d'agressions, lorsqu'il en a l'occasion[2].

En , Jacques Fruminet est jugé par le Tribunal correctionnel et condamné à 4 ans de prison ferme[2].

En , Jacques Fuminet bénéficie de deux jours de permission de sortie. Dès le lendemain, Fruminet commet deux agressions sexuelles sur deux femmes (dont l'une des victimes témoignera lors de son autre procès en 2001). À la suite des plaintes des nouvelles victimes, Jacques Fruminet est de nouveau arrêté et retourne immédiatement en prison. Âgé de 32 ans au moment de cette incarcération, Fruminet est, cette fois-ci, jugé comme étant "d'une extrême dangerosité" et "difficilement curable"[2].

En , Jacques Fuminet est nouveau jugé par le tribunal correctionnel, pour ses actes d'agressions sexuelles en état de récidive. Au terme de ce jugement, il est condamné à 9 ans de prison. Lors de sa détention, Fruminet est de nouveau décrit comme étant un "détenu modèle" et sera également qualifié d'un "homme à deux visages", du fait de son excellent comportement en prison et de sa dangerosité lorsqu'il est en liberté[2].

Libération et nouveaux meurtres

Le , Jacques Fruminet est libéré de prison pour bonne conduite, après 6 ans et 5 mois de détention. Il est en liberté conditionnelle, mais sans aucun suivi judiciaire. À la suite de sa libération, Fruminet semble se réinsérer dans la société. Selon toutes constatations, il ne commet pas de faits délictuels ou criminels durant six mois, bien qu'il ne soit pas impossible qu'il ait pu en commettre davantage[2].

Le , vers minuit, Nicole Kritter, 41 ans, disparaît soudainement. Jacques Fruminet l'emmène dans sa Peugeot 205 blanche, stationné dans une rue proche du lieu de travail de Mme Kritter. Fruminet lui impose un rapport sexuel, mais Nicole Kritter le repousse. Il s'énerve et l'attache à l'aide de fil électrique. Selon l'enquête (établie par la suite) Fruminet tente, pour une deuxième fois, un rapport sexuel que Nicole refuse également. À la suite de ces refus, Jacques Fruminet tue Nicole Kritter par strangulation. À la suite du crime, Fruminet enveloppe le corps de sacs poubelles, puis l'attache à deux grilles d'égouts, avant de le jeter dans le canal de Mulhouse[2].

Le , au soir, Sylvie Arcangeli, 33 ans, démarre sa voiture sur le parking de la Gare de Colmar. À la vue de la jeune femme, Jacques Fruminet l'arrête, puis la menace de son couteau (ou de son arme). Il la jette par terre et l'installe sur le côté passager de sa voiture. Fruminet la ligote, en prenant soin de rabattre le siège, puis commence à enlever son pantalon. Jacques Fruminet lui impose également un rapport sexuel, mais la jeune femme refuse. Face à ce nouveau refus, Fruminet la tue par strangulation. À la suite de ce nouveau crime, Jacques Fruminet met le cadavre de sa victime dans le coffre et incendie la voiture. Durant l'incendie, Fruminet se brûle les mains de manière involontaire. Quelques minutes plus tard, Jacques Fruminet prend la fuite. Les débris de voiture seront retrouvés le soir même et le corps sans vie de Sylvie Arcangeli sera découvert entièrement calciné.

Le , Jacques Fruminet se rend de lui-même au poste de police, en déclarant qu'il a été agressé par une personne. Il raconte que, à la suite de cela, il s'est rendu en direction de la voiture carbonisée pour, sans doute, essayer d'éteindre le brasier (on retrouvera sur lui des traces de brûlure). Le comportement de Fruminet est jugé comme étant "suspect" et suscite l'intérêt des policiers en vue d'une garde à vue. Ils découvrent que Jacques Fruminet est un multirécidiviste âgé de 39 ans, qui a déjà passé plus de 18 ans de sa vie en prison. Ses multiples condamnations sont examinées (meurtre,agression avec violence et agressions à caractère sexuel) et concordent avec le meurtre de Sylvie Arcangeli[2].

Lorsqu'il avoue ce crime, en garde à vue, Jacques Fruminet déclare qu'il entretenait une relation avec la victime puis déclare l'avoir tuée, du fait qu'elle lui aurait mis un terme à cette relation. Cependant, les policiers ne croient pas à la version de Fruminet, compte tenu du profil de la victime. Jacques Fruminet est emprisonné a la Maison d'arrêt de Strasbourg, après seulement six mois de liberté. À la suite de son incarcération, les policiers veulent savoir si Fruminet a fait d'autres victimes, étant donné son passé et sa personnalité. En exhumant les anciens dossiers non résolus ils s'aperçoivent de la disparition d'une autre femme, Nicole Kritter ; disparue une semaine avant le meurtre de Sylvie, sans avoir donné de signe de vie depuis sa disparition.

Procédure et investigations contre Fruminet

Nicole Kritter devait travailler le matin de sa disparition mais n'arrivera jamais à son lieu de travail. On retrouvera son véhicule, une Peugeot 205 blanche, stationné dans une rue se situant entre son domicile et son lieu de travail. En inspectant l'intérieur du véhicule, les policiers remarqueront des traces de cigarettes alors que Mme Kritter ne fume pas, ainsi que le siège passager rabattu, ce qui éveille les soupçons des policiers étant données les similarités avec l'autre affaire. Ils suspectent Jacques Fruminet d'avoir tué et fait disparaître Mme Kritter.

Au bout d'une semaine de recherches et d'investigations les policiers repêchent un corps dans le canal à Mulhouse, à sept mètres de profondeur, et constatent que c'est celui de Nicole Kritter. Le corps a été enveloppé de sacs poubelles et attaché à deux grilles d'égouts à l'aide de fil électrique.

En , soit 14 mois après l'assassinat de Nicole Kritter, Jacques Fruminet reconnaît l'avoir tuée et prétend comme dans le précédent meurtre qu'il avait une relation avec Mme Kritter mais une fois encore les policiers ne le croient pas. Jacques Fruminet raconte que Mme Kritter serait passé chez lui et aurait pris un antidépresseur ; à la suite de cela, elle se serait allongée sur le canapé. Voyant qu'elle dormait, il l'aurait amenée sur son lit où ensuite il aurait commencé à enlever ses vêtements. Au bout d'un certain temps, constatant qu'elle ne bougeait plus, il l'aurait mise dans le coffre de sa voiture et l'aurait jetée dans le canal mais personne, ni les policiers ni les gendarmes, ne croit à cette histoire[2].

Les circonstances de la mort de Mme Kritter ne seront jamais connues, même si les policiers supposent que Jacques Fruminet a forcé Mme Kritter à descendre de sa voiture pour l'obliger à s'installer côté passager. Là, il l'aurait ligotée, lui aurait administré l'antidépresseur que Mme Kritter prenait. Puis il aurait rabattu le siège, commencé à enlever les vêtements de la victime et l'aurait étranglée. Étant morte, Jacques Fruminet a enveloppé le corps de sacs-poubelle provenant de son lieu de travail (il était concierge et était chargé de remplacer les sacs-poubelle), l'a attachée avec des grilles d'aération (trouvées elles aussi sur son lieu de travail) et scellé le tout avec du scotch.


Liste des victimes connues

Les faits Découverte Identité Âge Profession / Activité / Statut
Date Lieu Date Lieu
Évaux-et-Ménil Évaux-et-Ménil Mme Bottini 78 Veuve
parking de la gare de Colmar parking de la gare de Colmar Une dame âgée ? Retraitée
Colmar Colmar femme ? ?
parking de Colmar parking de Colmar femme ? ?
rue du Maroc à Mulhouse Grand canal d'Alsace à Mulhouse Nicole Kritter 41 Responsable de rayon
parking de la gare de Colmar parking de la gare de Colmar Sylvie Arcangeli 33  ?

Procès et emprisonnement

En , lors de son procès à Colmar, il n'avouera jamais comment et pourquoi il a tué les deux femmes. La défense de Jacques Fruminet est assurée par Marie-Paule Debes-Lochner. Thierry Moser est l'avocat de la famille de Nicole Kritter. Une victime de Fruminet est notamment venue témoigner, et déclara que Jacques Fruminet l'avait agressée en (il venait tout juste de sortir de prison), et qu'il l'avait forcée à faire une fellation. Puis il l'a laissée en centre-ville en pleine nuit. Jacques Fruminet a été arrêté le lendemain de cet acte. Les experts psychiatres ont déclaré à la barre qu'il était irrécupérable et qu'il n'était pas ré-insérable.

À l'issue du procès, Jacques Fruminet a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.

Jacques Fruminet meurt le [3], à la prison de Vandœuvre-lès-Nancy, alors qu'il aurait pu demander à bénéficier d'une liberté conditionnelle à partir de .

Jacques Fruminet aura passé 34 ans de sa vie en prison.

Documentaire télévisé

Articles de presse

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

  • Portail de la criminologie
  • Portail du droit français
  • Portail de la prison
  • Portail des Vosges
  • Portail du Haut-Rhin
  • Portail de Colmar
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.