Jacques Leblanc (physiologiste)
Jacques Leblanc (né à Saint-Joachim le - mort le [1]) est un physiologiste et professeur québécois.
Pour les articles homonymes, voir Leblanc et Jacques Leblanc.
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(à 89 ans) Québec |
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Le physiologiste est à l'origine d'une œuvre basée sur la relation de l'être humain avec son milieu. Pendant 50 ans, ce chercheur interprète un aspect particulier des liens étroits de l'être humain avec la nature : l'exposition au froid. Les travaux de ce québécois, qui s'impose en expert des mécanismes de résistance et d'adaptation au froid, suscitent très tôt l'intérêt des milieux scientifiques internationaux en raison de leur qualité et de leur nouveauté.
Jacques Leblanc a voyagé partout dans le monde lors de sa carrière pour présenter ses nombreuses recherches dans des universités comme Harvard et la Sorbonne de Paris.
Biographie
Les chemins de la recherche
Dès sa sortie du tout nouveau Département de biologie de l'Université Laval — en 1947, il est de la troisième promotion —, Jacques Leblanc fait preuve d'initiative. Il poursuit des études de troisième cycle à une époque où la recherche biomédicale en est encore à ses premiers balbutiements. Il devient l'un des chefs de file de la jeune discipline.
D'abord pour le ministère de la Défense canadienne puis celui de la Défense américaine, le chercheur s'attaque, au cours des années 1950, à un domaine peu exploré : la physiologie humaine appliquée. Ses premiers travaux témoignent de « son effort de guerre » sur le plan scientifique. Il démontre en effet que la vitamine C réduit les douleurs aux pieds, à l'œdème, ainsi que la difficulté à marcher des militaires exposés au froid pendant longtemps et dont le régime est déficient en calories. À la suite de ces résultats, 500 mg de vitamine C seront ajoutés aux rations de survie de l'armée canadienne.
Que ce soit dans les laboratoires de recherche ou dans l'immense laboratoire naturel du Grand Nord canadien, Jacques Leblanc dissèque les moindres détails de la machine du froid pour ses études réalisées sur les Inuits, les militaires, les pêcheurs de la Gaspésie, les débardeurs ou encore les postiers. Ses résultats, résumés dans ses multiples publications ou livrés lors de communications dans le monde entier, se trouvent finalement rassemblés, en 1975, dans un ouvrage qui fait autorité dans les milieux scientifiques : Man in the Cold. Cet ouvrage présente les découvertes de l'un des premiers physiologistes à se pencher sur les mécanismes de régulation des températures.
De l'espoir pour le traitement du diabète et de l'obésité
Les travaux de Jacques Leblanc ne se limitent pas au seul domaine du froid. Se greffent bientôt sur ceux-ci des études concernant l'endocrinologie, le système nerveux, la nutrition et l'activité physique. Il s'intéresse plus précisément, dans les années 1970, aux effets de l'exercice sur la tolérance au glucose, la sécrétion d'insuline et les dépenses énergétiques. Ses recherches aboutissent à une découverte d'une grande importance médicale : l'entraînement physique réduit d'environ 40 % les besoins d'insuline. Ces résultats prometteurs ouvrent de nouvelles perspectives dans la recherche sur le diabète. Des applications immédiates quant au traitement et à la prévention de la maladie sont de surcroît entrevues.
Jacques Leblanc est conduit à des observations originales sur la nutrition qui trouvent des applications directes dans la compréhension de l'obésité. Le chercheur démontre, par exemple, que plus appétissante est la nourriture, plus grande est la dépense de calories lors de l'ingestion. Ainsi, il constate que plusieurs petits repas alléchants, au lieu des trois repas traditionnels, augmentent les dépenses d'énergie du métabolisme. La découverte de ces mécanismes donne lieu à de nouvelles recherches en vue de vérifier s'ils n'ont pas une incidence sur la prise de poids des personnes obèses.
Dans la lignée des grands physiologistes classiques
Au fil de sa carrière, le professeur Jacques Leblanc délaisse souvent les sentiers battus; il est un des rares physiologistes à faire ses expériences autant sur les animaux que sur les humains, ce qui, dans le dernier cas, se révèle une plus délicate et complexe entreprise. L'avantage de cette démarche expérimentale vaut tout de même l'effort, car elle permet de situer le sujet dans sa totalité.
Michel Jobin, un de ses proches collègues, explique d'ailleurs à cet égard que : « à l'heure où la recherche biomédicale est de plus en plus orientée vers la biologie moléculaire, Jacques Leblanc continue de mener avec beaucoup de succès une recherche plus globale, qui le situe dans la lignée des grands physiologistes classiques ».
Un enthousiasme intarissable
La qualité de l'ensemble de l'œuvre de Jacques Leblanc inspire le respect à ses pairs et lui procure l'appui des organismes subventionnaires, notamment ceux du Conseil de recherches médicales et de la Défense nationale. Plus significative encore est l'attribution d'un des rares postes de chercheurs de carrière du Conseil de recherches médicales du Canada, qu'il a obtenu en 1956. Cette bourse est maintenue sans interruption jusqu'en 1993, au-delà de l'âge de retraite du chercheur. Cet intarissable engouement se traduit encore à 80 ans, alors que Jacques Leblanc poursuit une recherche sur les variations individuelles au stress, subventionnée par la Défense nationale.
Honneurs
- 1989 : Prix Marie-Victorin
- 1991 : Prix Léo-Pariseau
- 1992 : Membre émérite de l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ACFAS)
- 1994 : Prix Michel-Sarrazin
Références
- « Les Prix du Québec - le lauréat Jacques LeBlanc », sur www.prixduquebec.gouv.qc.ca (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Jacques Leblanc - Prix du Québec
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