Jacques Ochs
Jacques Martin Ochs, né le à Nice et mort le à Liège, est un peintre, dessinateur, portraitiste et champion olympique d'escrime. Ses dessins humoristiques de personnalités entre 1910 et 1971 sur la première page de l'hebdomadaire Pourquoi Pas? le rendent célèbre en Belgique.
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Biographie
Carrière sportive
Il est médaille d'or par équipe d'escrime aux Jeux olympiques d'été de 1912 pour la Belgique[1].
Pilote, dessinateur et résistant
Durant la Première guerre mondiale, il est pilote de chasse avec Victor Boin qui deviendra président du comité olympique belge. En 1940, il entre en résistance et est arrêté dans son bureau de directeur de l'Académie royale des beaux-arts de Liège, le par la Gestapo sur dénonciation comme juif[2]. Après des interrogatoires et une mise au secret à la prison Saint-Léonard, il est interné au fort de Breendonk, camp de la mort situé près d'Anvers. Il rencontre Paul Lévy, journaliste radiophonique bien connu des auditeurs de l'I.N.R. dont le portrait au fusain avec la mention « radio Breendonck » figure dans le recueil de dessins accompagnés d'un texte de sa main et intitulé BREENDONCK, bagnards et bourreaux qu'il publie en 1947 aux éditions du Nord-Albert Parmentier-Bruxelles avec une préface de Louis Dumont-Wilden, directeur du Pourquoi Pas ?. Gabriel Lévy était parvenu à rejoindre Londres où il deviendra « speaker » à Radio Belgique avec Victor de Laveleye et Jan Moedwil.
Après deux ans, Ochs est libéré grâce à des interventions auprès du gouverneur allemand de la Belgique, le général Alexander von Falkenhausen (hostile à Hitler, le général sera arrêté en 1944 pour avoir trempé dans le complot contre le Führer, mais échappera à la mort). Le général tentait d'afficher une relative mansuétude à l'égard de personnalités belges, dans l'espoir de s'attirer des sympathies qui pourraient, plus tard, pensait-il, lui être utile quand la situation tournerait mal pour l'Allemagne. D'abord envoyé dans un hôpital militaire allemand, à Anvers, grâce à l'étonnante protection d'un officier, comme il le raconte lui-même, Ochs est finalement libéré. Il réussit à cacher une partie de ses dessins avec l'aide d'un jeune S.S. flamand dont il dira plus tard qu'il jouait un « double jeu mystérieux et énigmatique ».
Jacques Ochs est à nouveau arrêté en 1944, les Allemands possédant contre lui un dossier dans lequel figure, entre autres, une caricature parue dans un ancien Pourquoi Pas? et représentant un Hitler aux mains sanglantes. Il est détenu à la caserne de Malines et condamné à mort, mais la débâcle allemande lui sauve la vie.
Il est membre en 1945 du Congrès national wallon des 20 et et l'Encyclopédie du mouvement wallon lui consacre une assez importante notice[2].
Il reprend sa carrière en 1944, notamment dans Pourquoi Pas? où il continue à dessiner jusqu'à sa mort.
Même s'il étudia la peinture auprès d'Évariste Carpentier à l'Académie des Beaux-Arts de Liège, il ne réalisa que peu de paysages. Par contre, Adrien de Witte lui donna, assurément, le goût du dessin.
L'artiste a passé une importante partie de sa carrière à Liège. Son rôle fut fondamental pour l'acquisition par le musée des beaux-arts de Liège de tableaux majeurs lors de la vente de Lucerne en 1939 de tableaux considérés par les Nazis comme de l'Art dégénéré.
Il est inhumé au cimetière de Sainte-Walburge à Liège.
Notes et références
- « Jacques Ochs », sur L'Équipe (consulté le ).
- Paul Delforge, « Jacques Ochs », sur Connaître la Wallonie, .
Voir aussi
Bibliographie
- Goijen Jacques, Dictionnaire des peintres de l'école liégeoise du paysage, École Liégeoise du Paysage Éditions, .
- Jean-Claude Mornard, Ochs, Liège, édité par l'échevinat de l'instruction publique, album BD à caractère pédagogique destiné à être distribué gratuitement dans les écoles.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Dictionnaire des peintres belges
- (en) Bénézit
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative au sport :
- (en) Olympedia
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