Jacques V
Jacques V (Seumas V en écossais ou James V en anglais), né le à Linlithgow, mort le au palais de Falkland, était le fils de Jacques IV et de Marguerite Tudor. Il régna sur l'Écosse de 1513 à 1542 et fut, avec son père, l’un des derniers rois d'Écosse dont le gaélique écossais était la langue maternelle.
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Jacques V | |
Portrait supposé de Jacques V d'Écosse, par Corneille de Lyon. | |
Titre | |
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Roi d'Écosse | |
– (29 ans, 3 mois et 5 jours) |
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Couronnement | au château de Stirling |
Prédécesseur | Jacques IV |
Successeur | Marie Ire |
Biographie | |
Dynastie | Maison Stuart |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Palais de Linlithgow (Écosse) |
Date de décès | (à 30 ans) |
Lieu de décès | Palais de Falkland (Écosse) |
Sépulture | Abbaye de Holyrood |
Père | Jacques IV |
Mère | Marguerite Tudor |
Conjoint | Madeleine de France (1537) Marie de Guise (1538-1542) |
Enfants | Jacques Stuart duc de Rothesay Marie Ire |
Héritier | Jacques Stuart (1540-1541) James Hamilton (1541-1542) Marie Stuart (1542) |
Religion | Catholicisme |
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Monarques d'Écosse | |
Biographie
La régence
Jacques V n'avait que dix-sept mois lorsque son père fut tué à la bataille de Flodden Field le . Dans un premier temps, la régence fut confiée à sa mère Marguerite Tudor, assistée de l'archevêque de Glasgow James Beaton et des comtes de Huntly et d'Angus. Marguerite, qui n'avait que 24 ans et un esprit volage, épousa après quelques mois le comte d'Angus. Ce dernier était du parti pro-anglais[1] et se heurtait au parti pro-français sur fond de violence et de brigandage.
Le Parlement d'Écosse, à majorité anglophobe, confia alors la régence au duc d'Albany. Ce dernier résidait alors en France et le nouveau roi François Ier, partisan de l'alliance franco-écossaise, facilita son transfert. Albany fut officiellement nommé régent le [2]. Les Stuart d'Albany étant issus de Jacques II par une branche cadette, il pouvait prétendre au trône d'Écosse en cas de décès prématuré du jeune roi. Jouant sur la situation, le roi d'Angleterre Henri VIII réclama à plusieurs reprises la garde de l'enfant-roi, qui accessoirement était son neveu. Il exerçait ainsi une pression constante sur l'Écosse, aidant en sous-main les nobles anglophiles tels le clan Douglas dirigé par le comte d'Angus et son ami Lord Home[2].
Pour faire face aux escarmouches qui avaient lieu sur les zones frontières des deux pays, le régent dut se rendre en France à deux reprises pour solliciter l'aide de François Ier dont la politique vis-à-vis de l'Angleterre était particulièrement fluctuante. En définitive, après une alternance de succès et de revers, Albany quitta définitivement l'Écosse en 1524[3] pour se mettre au service du roi de France.
Marguerite Tudor reprit la fonction de régente alors que les Douglas exerçaient la réalité du pouvoir en surveillant étroitement le roi encore mineur. Lors d'une partie de chasse au château de Falkland, le jeune roi, âgé de 16 ans, faussa compagnie à ses quasi-geôliers avec la complicité de l'archevêque de Glasgow et se réfugia auprès du gouverneur de Stirling, lord Erskine. Ce coup d'État royal du rallia la majorité des nobles écossais. Les Douglas, eux, furent proscrits et exilés en Angleterre, et leur château de Tantallon confisqué.
Règne personnel
Jacques V réussit à pacifier le pays et une trêve de cinq ans fut signée en 1528 avec l'Angleterre. Conseillé par les deux archevêques James Beaton, nommé entretemps au siège de St Andrews, et Gavin Dunbar de Glasgow, le roi créa en 1532 le Collège de Justice, juridiction suprême d'appel, perçu comme une atteinte à l'autonomie judiciaire des seigneurs. Il s'opposa à l'introduction du protestantisme, condamnant le réformateur Patrick Hamilton au bûcher en 1528[4]. Sa haine contre les Douglas ne désarmait pas et il fit condamner en 1537 Janet Douglas, la sœur du comte, accusée de sorcellerie et de complot contre lui. En 1541, il perdit coup sur coup, dans leur première année, son fils aîné Jacques et son cadet Robert, victimes de maladies infantiles.
En , Henri VIII convoqua son neveu à York, mais Jacques V, conseillé par le cardinal David Beaton et son favori Oliver Sinclair, déclina l'invitation. Vexé, le roi d'Angleterre poussa les Douglas à soulever leurs partisans contre le roi d'Écosse et envoya une armée sous le commandement de Thomas Howard, duc de Norfolk. Les Écossais résistèrent à l'invasion. Jacques V pensa alors pouvoir envahir à son tour l'Angleterre, mais la reine était alors enceinte et le roi, malade, laissa le commandement au très impopulaire Sinclair[5]. Son armée fut défaite dans les marais de Solway Moss. Jacques V mourut quelques jours plus tard, le , après avoir appris la naissance de sa fille Marie.
Mariages et descendance
En 1536, Jacques V se rendit en France pour épouser Marie de Bourbon, une fille du duc de Vendôme. Arrivé à destination, il tomba amoureux de Madeleine, l'aînée des deux filles de François Ier et de Claude de France, âgée de 16 ans. Devant l'obstination de Jacques, le mariage fut célébré à la cathédrale Notre-Dame de Paris le . De santé fragile, Madeleine mourut le , deux mois après leur retour en Écosse.
Toujours attaché à l'alliance française, Jacques V épousa, le de l'année suivante à St Andrews, Marie de Lorraine-Guise, fille de Claude de Lorraine, duc de Guise et d'Antoinette de Bourbon et veuve de Louis d'Orléans, duc de Longueville. Ils eurent trois enfants :
- Jacques (1540-1541), duc de Rothesay ;
- Arthur (1541-1541), duc d'Albany ;
- Marie (1542-1587), née cinq jours avant sa mort et qui lui succéda sous la régence de sa mère.
Jacques V laissa par ailleurs une nombreuse postérité illégitime de plusieurs maîtresses[6] :
- de Margaret Erskine, fille de John Erskine, 5e lord Erskine :
- James Stuart (1531-1570), comte de Moray et régent d'Écosse de 1567 à 1570 ;
- d'Euphemia Elphinstone :
- Robert Stuart (1533-1591), comte des Orcades ;
- d'Élisabeth Shaw de Sauchie :
- James Stuart (1529-1558), abbé de Kelso et de Melrose ;
- d'Élisabeth Stuart, comtesse de Sutherland (fille du comte de Lennox) :
- Adam Stuart (1536-1606), prieur de Charterhouse ;
- d'Élisabeth Béthune de Creich :
- Jeanne Stuart, épouse d'Archibald Campbell, 5e comte d'Argyll ;
- de Christina Barclay Stuart :
- Jacques Stuart (1531-1542) ;
- d'Élisabeth Carmichael :
- John Stuart (1531-1563), prieur de Coldingham.
Références
- « Les guerres d’Écosse, deuxième partie (1490-1625) », sur L'Anspessade, (consulté le ).
- Michel Duchein, Histoire de l'Écosse, Fayard 1998, rééd. Tallandier 2013 p. 238-239
- « Jacques V d'Ecosse (1512-1542) », sur france-spiritualites.fr (consulté le ).
- Duchein, op. cit. p. 249
- Duchein, op. cit. p. 258
- « Liste des maîtresses et amants des souverains de Grande-Bretagne – 1ère partie », sur Les chroniques de Loulou, (consulté le ).
Bibliographie
- (en) Mike Ashley The Mammoth Book of British Kings & Queens Robinson (Londres 1998) (ISBN 1841190969) « James V » p. 568-571.
Liens externes
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