Jacques Yonnet
Jacques Yonnet, né le et mort le , est un poète, parolier, dessinateur, peintre, sculpteur, et écrivain français. Son fils Dominique est le père de Jean-Jacques et de Frédéric Yonnet.
Naissance | |
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Décès |
(à 59 ans) 14e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jacques Albert Charles Yonnet |
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Conflit |
Biographie
Il est surtout connu pour son livre Rue des maléfices. Chronique secrète d'une ville (antérieurement publié sous le titre Enchantements sur Paris, 1954 chez Denoël), qu'une génération d'auteurs (dont Raymond Queneau, mais aussi Jacques Audiberti, Jacques Prévert, Marcel Béalu, Claude Seignolle) admirait comme l'un des meilleurs livres écrits sur Paris, sous l'Occupation[1]. Jacques Yonnet était un ami de Robert Doisneau dont les photographies illustrent l'édition originale de son livre majeur. Témoin privilégié des bas-fonds du vieux Paris, Jacques Yonnet y rapporte une série de mystérieux ou truculents récits, peuplés d'âmes perdues, clochards, truands, gitans, traînards de bistrots ; légendes et mystères se mêlent à des aventures en tout genre, notamment celles liées à la résistance parisienne, que l'auteur retranscrit en historiographe et « ethnographe », précisant qu'il est « là pour voir, sentir, observer - subir »[2].
Résistance
Pendant la guerre, Jacques Yonnet participe très activement à la Résistance parisienne : missions de liaisons radio, de reconnaissance, mission à Londres, exécution d'un traître… En , son article « Petiot, soldat du Reich » dans Résistance provoqua l'ouverture d'une enquête judiciaire et policière à l'encontre de Marcel Petiot, sinistre et criminel médecin qui avait assassiné dans son cabinet de la rue Le Sueur à Paris des dizaines de personnes, dont nombre de Juifs, auxquels il avait fait croire qu'il allait les faire évader de France. Petiot se dissimulait sous de faux noms au sein même de la Résistance parisienne. Condamné à mort pour meurtres, il est exécuté en 1946.
Après la guerre
À la fin des années 1950, Jacques Yonnet fut chroniqueur gastronomique à L'Auvergnat de Paris grâce à son ami Pierre Chaumeil. Il y écrivit des centaines de pages à la fois fantaisistes et poétiques, accompagnées de dessins, à la gloire des bistrots parisiens[3]. Jacques Yonnet fut aussi l'auteur d'une bande dessinée, de deux plaquettes de poèmes, de chansons loufoques, d'une œuvre pathétique : Gagne ta guerre !…
Canulars
Jacques Yonnet fut l'auteur, avec ses amis Bob Giraud, Dignimont et Robert Doisneau, de nombreux canulars. En 1936, ce fut celui de la « Fabrique des Enfants rouges », un reportage-bidon publié dans la revue d'extrême-droite Candide[4], dans lequel il était raconté que les communistes français séquestraient des orphelins pauvres dans un camp pour leur inculquer le marxisme.
Bibliographie
- Bilan 45 Poèmes, Debresse Éditeur, Paris, 1945
- Rue des maléfices, diverses éditions dont Payot et Phébus (d'abord publié chez Denoël sous le titre Enchantements sur Paris, 1954).
- Troquets de Paris, éditions L'échappée, 2016 [5] (extraits des chroniques parues dans L'Auvergnat de Paris).
Notes et références
- Marc Schweizer, Jean-Pierre Sicre in Jacques Yonnet l'Enchanteur
- Rue des maléfices, Petite Bibliothèque Payot, 1995, p. 43.
- « « Le comptoir d’un café est le parlement du peuple » - CQFD, mensuel de critique et d'expérimentation sociales », sur cqfd-journal.org (consulté le )
- Candide, no 658,
- « Troquets de Paris », sur lechappee.org (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Article « Jacques Yonnet, l'Enchanteur de Paris » par Jean-Pierre Sicre
- Article « Le père la malice » (Les Egarés, les oubliés, septembre 2008)dans le Matricule des anges (repris in Une forêt cachée, La Table ronde, 2013)
- Article « Rue des maléfices – Jacques Yonnet ».
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