Jean-André Soulié
Le père Jean-André Soulié, né le à Saint-Juéry dans l'Aveyron et mort fusillé le à Yaregong au Tibet[1], est un missionnaire et botaniste français.
Pour les articles homonymes, voir Soulié.
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Décès |
(à 46 ans) Yaregong, Tibet |
Abréviation en botanique |
J.Soulié |
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Biographie
Il est issu d'une famille de paysans aisés du village de Saint-Juéry.
Il fait ses études au petit séminaire de Belmont-sur-Rance puis au grand séminaire de Rodez. Le , il entre comme diacre aux missions étrangères de Paris, il y reçoit le sacerdoce le , et part le pour la mission du Thibet, actuel diocèse de Kangding.
Le missionnaire au Tibet
Son premier poste est à Bathang (district de Batang tib : ‘Ba’-thang), puis il est nommé à Cha-pa, (maintenant Shaba, près de Kangding). Il rencontre avec ses confrères[2] l'expédition scientifique de Gabriel Bonvalot et du prince Henri d'Orléans, en à Ta-tsien lou (Kangding)[3]. En 1891, il est nommé à Tse-kou, dans le Yunnan, village situé dans une vallée sur la rive droite du Mékong où il resta avec Jules Dubernard jusqu'au 10 juillet 1896[4].
Puis il est en poste à Yaregong (aujourd'hui Yarigongxiang, Xian de Batang, Sichuan, Chine) où il devient vite populaire en soignant les malades ce qui lui permet de se faire accepter par la population locale. Il est fusillé le , lors de la révolte tibétaine de 1905, non loin du village, après dix jours de tortures[5].
Le naturaliste
Il recueillit plus de 7 000 espèces de plantes. On lui doit entre autres fleurs, une rose tibétaine, l'espèce Rosa soulieana[6] dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris[7] et qui est étudiée par François Crépin en 1896. Nombre des spécimens du père Soulié sont étudiés par Adrien Franchet qui les définit dans ses publications.
En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David ou arbre aux papillons sont faits dans la propriété de la famille de Vilmorin à Verrières-le-Buisson. Maurice de Vilmorin avait reçu des graines du père Soulié. La plante sera largement cultivée à partir de 1916[8].
Il collecta près de Tsekou et Atentsé (maintenant le vieux quartier de Dêqên), et envoya à Paris, au Muséum national d'histoire naturelle, des spécimens de Rhinopithèque de Biet (Rhinopithecus bieti), primate d'altitude qui fut décrit sur cette base par Alphonse Milne-Edwards en 1897. Ces spécimens furent les premiers à être connus de la science[9].
Décoration
En 1904, il reçoit une médaille d'argent de la Société de géographie de Paris[10] pour avoir relevé des routes peu connues, lors de ses déplacements[11].
Voir aussi
Bibliographie
- Françoise Fauconnet-Buzelin, Les martyrs oubliés du Tibet : Chronique d'une rencontre manquée (1855-1940), Les Éditions du Cerf, coll. « Petits Cerf Histoire », , 656 p. (ISBN 978-2-204-09593-8, EAN 9782204095938)
- Christian Font (préf. François Fonlupt, Alain Fauconnier), Un missionnaire botaniste martyr au Tibet : Jean-André Soulié (1858-1905), Compte d'auteur, , 470 p. (ISBN 979-10-699-5215-7, EAN 9791069952157)
Articles connexes
Les missionnaires botanistes en Chine (par ordre de date de naissance)[12] :
- Pierre Nicolas Le Chéron d'Incarville 1706-1757
- Paul Perny 1818-1907
- Armand David 1826-1900
- Jean-Marie Delavay 1834-1895
- Ernst Faber 1839-1899
- Émile-Marie Bodinier 1842-1901,
- Paul Guillaume Farges 1844-1912
- Giusseppe Giraldi 1848-1901
- Édouard Ernest Maire 1848-1932
- Hugh Scanllan 1851-1927
- Annet Genestier 1858-1937
- Jean-André Soulié 1858-1905
- François Ducloux 1864-1945
- Léon Martin (missionnaire) 1866-1919
- Pierre Julien Cavalerie, 1869-1927
- Joseph Henri Esquirol, 1870-1934
- Cipriano Silvestri 1872-1955
- Théodore Monbeig, 1875-1914
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Jean Soulié (1858-1905), fiche d'identité, biographie, nécrologie, Institut de recherche France-Asie.
- Ressources relatives à la recherche :
- J. Chaplain, Jean-André Soulié, Missionnaire botaniste (brève biographie en français et en anglais)
- J. Chaplain, note de lecture C. Font.- Un missionnaire botaniste martyr au Tibet - Jean-André Soulié (1858-1905)
- Christian Font, Jean-André Soulié, portrait d’un missionnaire, Emission Orient-Extrême, Radio Notre-Dame, 5 février 2021.
Notes et références
- Relevé généalogique sur Geneanet
- Mgr Félix Biet, le P. Dejean et d'autres
- Gabriel Bonvalot, Asie inconnue. A travers le Tibet (Éd. 1896), (ISBN 978-2-01-263697-2 et 2-01-263697-7, OCLC 1029739761, lire en ligne), p. 375
- Missions étrangères de Paris : Jean-André Soulié
- « Jean Soulié », sur IRFA (consulté le )
- Une rose chinoise
- Gilles Van Grasdorff, La nouvelle histoire du Tibet, Perrin, (ISBN 2-262-02139-2 et 978-2-262-02139-9, OCLC 421684023, lire en ligne), p. 220
- Serge Müller, Plantes invasives en France : état des connaissances et propositions d'actions, Muséum national d'histoire naturelle, (ISBN 2-85653-570-4 et 978-2-85653-570-7, OCLC 420154014, lire en ligne)
- https://gdri-ehede.univ-fcomte.fr/spip.php?article12
- Missions étrangères de Paris Auteur du texte et Missions étrangères de Paris Auteur du texte, « Bulletin de la Société des missions étrangères de Paris », sur Gallica, (consulté le )
- « Itinéraire de Tongolo à Yu-Kalo [Si-Kang] par J. Soulié, missionnaire apostolique du Tibet 1894 / dessiné par J. Hansen », sur Gallica, Société de géographie (France), (consulté le )
- Jane Kilpatrick, Fathers of botany : the discovery of Chinese plants by European missionaries, (ISBN 978-0-226-20670-7, 0-226-20670-X et 978-1-84246-514-1, OCLC 878667679, lire en ligne)
J.Soulié est l’abréviation botanique standard de Jean-André Soulié.
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