Jean-Baptiste Bradstreet

Jean-Baptiste Bradstreet, connu également sous le nom de John Bradstreet, né le à Annapolis Royal et mort le à New York, est un officier britannique, d'origine anglo-acadienne, qui participa à de nombreuses campagnes militaires et notamment celle concernant la rébellion de Pontiac.

Jean-Baptiste Bradstreet /
John Bradstreet
Jean-Baptiste/John Bradstreet
Biographie
Naissance
Décès
Autres noms
John Bradstreet
Activité
Père
Edward Bradstreet
Mère
Agathe de Saint-Étienne de La Tour
Fratrie
Simon
Autres informations
Arme
Grade militaire
Capitaine
Colonel
Major général
Conflit

Biographie

Jean-Baptiste Bradstreet était le fils de l'officier britannique Edward Bradstreet et de Agathe de Saint-Étienne de La Tour, petite-fille de Charles de Saint-Étienne de La Tour, ancien gouverneur de l'Acadie. Jean-Baptiste fut baptisé en 1716 dans l'église d'Annapolis Royal[1]. Il avait un frère aîné, Simon. Ils furent élevés dans les deux cultures britannique et française et parfaitement bilingue français-anglais.

En 1735, Jean-Baptiste Bradstreet devint enseigne dans l'armée britannique, en poste à Canseau. Il profita de son bilinguisme pour commercer du bois avec les Acadiens de Louisbourg[2].

En 1744, durant la guerre anglo-wabanaki, il fut fait prisonnier lors de l'attaque victorieuse acadienne et de leurs alliés amérindiens de la Confédération Wabanaki lors du Raid sur Canseau tenu par les Anglais. Il fut emmené dans la forteresse de Louisbourg et demeura détenu dans de bonne condition, étant connu des Acadiens pour son commerce avec eux de surcroit dans sa langue maternelle française. Il demeura détenu durant une année au cours de laquelle il mit à profit ses repérages des infrastructures du fort français d'Acadie. Le gouverneur de l'Île Royale, Jean-Baptiste Prévost du Quesnel, utilisa Jean-Baptiste Bradstreet comme messager lors des discussions avec les Britanniques pour un échange de prisonniers. L'ensemble de la garnison anglaise de Canseau fut ainsi libérée et se rendit, avec à sa tête Jean-Baptiste Bradstreet à Boston. Bradstreet rencontra le gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, William Shirley. Il lui remis son rapport sur Louisbourg dans lequel il était souligné l’importance de cette forteresse pour l’Empire français et sa vulnérabilité. William Shirley préparera une expédition d'envergure à la suite de ce rapport.

En 1745, John Bradstreet devenu lieutenant-colonel du 1er régiment du Massachusetts, participa au siège de Louisbourg et à la victoire anglaise remportée avec la reddition de Louisbourg.

En 1751, n'ayant pas obtenu de gratification en rapport à ses mérites militaires, peut-être en raison de ses origines en partie acadienne par sa mère, John, alias Jean-Baptiste, Bradstreet s'embarqua pour l'Angleterre plaider sa cause. Il fut entendu et sa démarche ne fut pas vaine.

En 1755, Bradstreet revint en Amérique avec le grade de capitaine. Il participa à l’expédition du major général Edward Braddock. Cette expédition Braddock fut un échec avec la défaite devant le fort Duquesne que les troupes anglaise ne réussirent pas à prendre, suivi par la défaite britannique lors de la bataille de la Monongahela. Il est envoyé au fort Oswego afin de renforcer les défenses de ce fort. Mais cela ne suffira pas lors de la bataille de Fort Oswego qui sera une victoire française conduite par Louis-Joseph de Montcalm.

En 1758, il engagea ses 3 000 hommes de troupes lors de la bataille de Fort Frontenac face à moins d'une centaine de défenseurs français et canadiens. Une fois le fort conquis, il le pilla et le fit incendier. Après cette victoire, Bradstreet fut promu colonel[3].

En 1763, les Amérindiens se soulèvent contre les Britanniques. Le chef Pontiac réunit les principaux chefs amérindiens vivant autour des Grands Lacs. C'est le début de la rébellion de Pontiac et le siège de Fort Détroit qui tombera aux mains des Amérindiens.

Le les troupes britanniques commandées par le colonel Bradstreet rencontre, au Fort de la Presqu'île, une délégation amérindienne dirigée par Ouasson pour parler de paix[4]. Le fort Presqu'île avait été reconstruit après 1760 par les Britanniques après le départ des troupes françaises qui avaient incendiés le fort, puis repris aux Britanniquespar les guerriers amérindiens en 1763.

Le , de nouvelles négociations s'ouvrent à fort Détroit entre le colonel Bradstreet commandant du fort Détroit et le chef Ouasson. John Bradstreet était considéré par ses supérieurs comme ayant mal géré sa dernière campagne militaire, outrepassant les ordres, et préférant négocier des traités de paix indépendants en omettant d'agir assez agressivement contre les Amérindiens.

Le , Ouasson affirma, devant les officiers britanniques et les chefs amérindiens, que cette guerre n’avait pas été commencée par des jeunes gens à la cervelle brûlée. « Tout ce qui, l’an dernier, fut mal fait, dit-il, l’a été par les vieux guerriers, sans raison [...] En ce jour, les jeunes chefs révoqu[ent] tous leurs vieux chefs. » Fortement impressionné, John Bradstreet accepta de faire la paix[5].

En 1773, il présenta un projet consistant à fonder une nouvelle colonie à Détroit, mais l’Acte de Québec vint mettre un terme à ses espérances.

Le , Bradstreet mourut à New York.

Notes et références

Bibliographie

  • Laurent Veyssière (dir.) et Bertrand Fonck (dir.), La guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, Québec, Septentrion (Canada) et PUPS (France), , 360 p. (ISBN 978-2-89448-703-7)
  • Guy Frégault, La Guerre de la Conquête, Montréal, Fides, , 514 p. (ISBN 978-2-7621-2989-2)
  • (en) Fred Anderson, Crucible of War : The Seven Years' War and the Fate of Empire in British North America, 1754-1766, New York, Knopf, , 862 p. (ISBN 978-0-375-40642-3, OCLC 40830180, lire en ligne). .
  • (en) Fred Anderson, The war that made America : a short history of the French and Indian War, New York, Viking, , 293 p. (ISBN 978-0-670-03454-3, OCLC 60671897, lire en ligne).

Articles connexes

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