Jean-Baptiste Croizet

Jean-Baptiste Croizet naquit à Cournon le 12 janvier 1787, issu d'une famille de cinq enfants, il fut le seul garçon parmi ses quatre sœurs. Son père était cultivateur, mais aussi meunier, car à la fin du dix-huitième siècle il était très difficile à un paysan de vivre des fruits de sa petite propriété, à cause du morcellement des terres (le remembrement n'existait pas encore à cette époque).Il était fréquent en ce temps-là que les surfaces cultivables n'excédant pas cinq hectares pour chaque propriétaire ou métayer, voire parfois inferieur à un hectare, il fallait aussi tenir compte des caprices du temps(pluies importantes, fortes gelées) mais aussi parfois le manque d'eau compromettait la pousse ou le ramassage des récoltes, occasionnant ainsi un rendement très faible. Le jeune Jean-Baptiste aidait très souvent son père dans les différents travaux agricoles ou au moulin.

Les premières années de son adolescence, il les passa auprès d'un prêtre l'abbé Chadefaud, curé de Cournon, c'est probablement à son contact qu'apparu ce sentiment religieux, il passa ensuite quelques années chez un ancien oratorien, mais cela lui paraissait à ses yeux pas suffisant, il prit alors un engagement ferme et définitif de se mettre au service de DIEU. Il passa par le grand séminaire de Montferrand, il fut tout de suite remarqué pour ses qualités d’analyser les mystères de la foi, mais aussi ceux de la vie. Il partit donc à Saint-Sulpice, pour améliorer ses connaissances dans les différentes sciences : l'astronomie, la zoologie, la philosophie, l'histoire comparée des religions, etc. Il est de retour en 1811, quelques mois après il fut ordonné prêtre, ce qui lui permit d'enseigner la philosophie au séminaire de Montferrand et fut ensuite nommé curé de Neschers.

En 1824 à l'initiative d'une équipe de chercheurs, une société vit le jour à Clermont-Ferrand et là on allait parler que de géologie, paléontologie, minéralogie et botanique, il en devient le secrétaire jusqu'en 1825.Élu vice-président en 1838 à Clermont-Ferrand, de nouveau en 1840 à Lyon, enfin nommé président de la section des sciences en 1855 au Puy. Il se mit à entretenir une correspondance importante avec les savants Georges Cuvier, Geoffroy Saint Hilaire mais aussi avec bien d'autres érudits. Il continua ses recherches qui donnèrent lieu à des publications, donna moult conférences, voyagea dans une partie de l'Europe et reçut des savants étrangers chez lui.

On lui proposa une place de vicaire général à Bourges, il la refusa, comme celle plus tard de Mathieu de Montmorency, qui s'était rendu à Neschers pour lui offrir un évêché, préférant de loin sa chère cure dans ce village qui comptait à cette époque environ 1150 habitants. Une nouvelle direction de diocèse lui fut présentée, cette fois sous Louis Philippe, par Monsieur Barthe alors garde des sceaux qui en parla à Monsieur de Barante, le curé Croizet la déclina de nouveau.

Il s'éteignit le 5 avril 1859 dans sa soixante-treizième année, une immense foule avait tenu à lui rendre un dernier hommage, prêtres, savants, notables et anonymes l'accompagnèrent jusqu'à sa dernière demeure. Sa pierre tombale est située dans le cimetière de Neschers.

• Discours prononcé lors d'une séance de la société de géologie, minéralogie et botanique d'Auvergne, ayant trait à ses recherches, 1824.
• Rapport présenté à l'académie des sciences, belles lettres et arts, de Clermont-Ferrand d'après une étude menée par Balbi et Guerry sur trois années de 1825 à 1827 "statistique comparée du nombre des crimes et de l'état de l'instruction, dans les divers arrondissements des cours royales et des académies de France", 1828.
• Recherche sur les ossements fossiles du Puy-De-Dôme, en collaboration avec M. Jobert Ainé, 1828.
• Note sur une mâchoire inférieure d’Antracothérium, trouvée dans les grés tertiaires de la Limagne, en collaboration avec M. Jobert Ainé, 1829.
• Note sur un fossile humain trouvé dans un travertin, 1830.
• Notice sur un tremblement de terre qui s'est fait ressentir en Auvergne en octobre, 1833.
• Quelques réflexions sur une aurore boréale, 1836.
• Nouvelles observations sur les aurores boréales, les étoiles filantes et autres météores, 1837.
• quelques réflexions sur la vie et la mort de M. Dubois, curé de Saint-Nectaire, 1837.
• Réponses sur les différentes couches de sédiments d'Auvergne et les fossiles d'animaux et de végétaux, 1838
• Explications des figures représentées sur le sarcophage des Carmes-Déchaux 1840.
• Découvertes de vases Gallo-Romains, 1845.
• Observations générales sur les monuments de l'ancienne Assyrie, 1849.
• Quelques observations sur le puy de Corent, 1850.
• Note sur une statuette Égyptienne en bronze découverte à Corent, 1853.
• Observations générales sur la géologie et la paléontologie, 1853

• Félix Grellet, Éloge biographique de l'abbé Croizet, académie des sciences, belles lettres et arts, 1863.
• Michel Golfier, Jean-Baptiste Croizet curé de Neschers et paléontologue 1787-1859, 1998.