Jean-Baptiste Deban de Laborde
Jean-Baptiste Deban de Laborde, dit Laborde (1769-1809) est un militaire de l'époque de la Révolution française et de l'Empire. Officier de cavalerie, Colonel du 8e régiment de hussards de 1805 à 1809, il a été tué à la bataille de Wagram, à la tête de son régiment le .
Jean-Baptiste Deban de Laborde dit Laborde | |
Naissance | Paris |
---|---|
Décès | (à 39 ans) bataille de Wagram (Autriche) Mort au combat |
Arme | Cavalerie |
Grade | Colonel |
Années de service | 1786 – 1809 |
Distinctions | Baron de l'Empire Officier de la Légion d'honneur |
Biographie
Il est né à Paris le (baptême) de Jean, Baptiste Deban de Laborde et Marie, Joseph, Henriette De Mouy. Son père, originaire de Nozay au nord de Nantes, était dans les dernières années du règne de Louis XV officier pensionné aux Gardes Françaises.
Il s'engage dans l'armée royale en 1786 à 17 ans et fait une belle carrière militaire sous le Consulat et l'Empire. Il est alors connu sous le nom de Laborde[1].
Il épouse en 1801 Mademoiselle Scheux, fille d'un commerçant, dont il a deux fils, l'aîné Édouard-César qui meurt sans descendance en 1851 et le cadet Achille Dedeban né en 1808, officier de cavalerie (colonel du 4e cuirassiers) mort en 1888 : il prend le titre de baron à la mort de son frère et fait modifier son nom en 1863 en Dedeban de Laborde[2].
La fougue guerrière de Laborde a marqué les esprits si l'on suit la duchesse d'Abrantès, épouse du général Junot dont Laborde a été aide-de-camp : « De tout son état-major Junot ne garda que M. de Laborde. C'était le plus excellent, le plus digne des hommes, si dévoué à son général !... un cœur si français!... une bravoure si franchement brave... « Allons, Laborde, lui disait l'empereur le jour de la bataille d'Austerlitz en lui donnant des ordres, prends ces deux régiments, marche à ce village , et conduis-moi ces braves gens-là à la Laborde... » Lorsque M. de Laborde répétait ce mot, il pleurait comme un enfant... J'ai beau chercher autour de moi, je ne trouve plus de caractères comme ceux-là... C'est que le génie qui les inspirait s'est éteint aussi sur les rocs de Sainte-Hélène. »[3]. Ailleurs la duchesse l'évoque sous un autre jour : « C'était un adjudant de place nommé Laborde, le plus madré et le plus fûté des hommes. Sa figure et sa tournure étaient impayables. Albert, qui le voyait pour la première fois, aurait voulu avoir un crayon pour en faire le croquis »[4].
Carrière militaire
Soldat et sous-officier
En Jean-Baptiste Deban de Laborde s'engage dans le Régiment des Gardes françaises où son père a été officier. Son régiment se joint à la foule et participe à la prise de la Bastille le . Il fait sans doute ensuite partie de la Garde nationale comme nombre de ses compagnons d'armes à partir de la fin 1789.
Il intègre le 10e régiment de dragons de à , puis passe d' à au 6e régiment de cavalerie (« ci-devant » Régiment du Roi cavalerie) et y obtient le grade de maréchal des logis. Il prend part à la campagne de Belgique de l'armée de Dumouriez et participe au siège de Lille à l'automne 1792 et à la bataille de Neerwinden le .
En il rejoint le 19e régiment de chasseurs à cheval avec le grade de maréchal des logis-chef. Il participe à la bataille de Wissembourg en et à la campagne du Palatinat en 1794. Il est nommé sous-lieutenant le 1er prairial an II ().
Officier
Laborde est nommé aide de camp du général Lefebvre le 4 nivôse an III () à l'armée de la Moselle, puis à l'armée de Sambre-et-Meuse près du général Patel en 1797. Il est à l'armée d'Allemagne quand il obtient le grade de lieutenant le 28 messidor an V (). Il est bien noté par ses supérieurs comme le général Lefebvre qui apprécie l'intrépidité du lieutenant Laborde, " bon officier de troupes légères " [5]. Il devient capitaine le 28 nivôse an VII ().
Le 15 germinal an VIII (), il passe près du général Berthier, commandant en chef de l'armée de réserve : il prend part à la Campagne d'Italie (1799-1800) et est fait chef d'escadron sur le champ de bataille de Marengo qui se déroule le . Remarqué par Bonaparte, il reçoit (le 12 nivôse an IX = ?), un sabre d'honneur donné par le Premier Consul au lendemain de la bataille « où la plus brillante action l'avait fait remarquer; il était alors aide-de-camp de Berthier »[6].
Le 21 vendémiaire an IX () il est nommé aide de camp du général Junot, général de division et gouverneur de Paris, puis commandant la division de grenadiers en formation à Arras dans l'objectif d'une invasion de l'Angleterre (il est remplacé à Paris dans l'hiver 1803-1804 par Joachim Murat). Laborde le suit et est affecté à un des 10 régiments de grenadiers à cheval de la réserve qui constituent avec 8 000 hommes une troupe d'élite qu'inspecte en Napoléon, empereur depuis mars mais non encore sacré.
Jean-Baptiste Deban de Laborde est fait chevalier de la Légion d'honneur 25 prairial an XII ().
Colonel
Le 17 pluviôse an XIII () il est nommé colonel et accompagne à ce moment-là comme aide de camp le général Junot nommé ambassadeur au Portugal : départ fin et retour en novembre à Paris[7].
Il participe à la campagne d'Autiche et prend part en particulier à la bataille d'Austerlitz le ). Il reçoit le commandement du 8e régiment de hussards le 6 nivôse an XIV ()[8].
C'est ensuite la Campagne de Prusse et de Pologne en 1806-1807 (bataille d'Iéna – bataille d'Eylau et Friedland (). Le il est fait officier de la Légion d'honneur et rentre en France en après la paix de Tilsitt pour soigner ses blessures[9].
Il est fait baron d'Empire le . Son blason se décrit ainsi : Parti; d'azur, au chevron d'or accosté en chef d'une merlette d'argent et en pointe d'une main dextre d'or tenant une branche de laurier de sinople et d'argent, au lion rampant et contourné de sable, coupé de gueules, au signe des barons sortis de l'armée. Livrées : bleu, noir, rouge, blanc.
Il prend part avec le 8e régiment de hussards à la Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1809) et combat à la bataille de Ratisbonne (19-) et à la bataille d'Essling (20-) avant d'être tué à la tête de son régiment de 4 escadrons, à Wagram, le (IVe Corps Masséna – division Lasalle - brigade Piré). Il est mortellement blessé par un boulet alors que son chef de division le général Lasalle est tué d'une balle en plein front[10]. Il meurt au champ d'honneur dans sa quarantième année.
Militaires homonymes des guerres de la Révolution et de l'Empire
- Antoine Jean-Baptiste Aubugeois de La Borde (1748-1814) : général de brigade de la Révolution française.
- Henri François Delaborde (1764 Dijon-1833 Paris) : Général de division, Comte de l'Empire.
- Étienne Laborde (1782-1865) : Lieutenant-colonel aux chasseurs à pied de la Garde en 1815, accompagne Napoléon à l'île d'Elbe - Député de la Charente-Inférieure en 1848.
- Jean-Baptiste Isidore Martin ou Martin de Laborde (1772-1852) : colonel du 6e régiment de cuirassiers et baron d'Empire.
- Alexandre de Laborde (1773-1842) : figure de la cour impériale et comte d'Empire, adjudant-major de la garde nationale en 1814, archéologue et homme politique.
Notes et références
- Fiche J.B. de Laborde
- Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle tome 13 page 190 article Dedeban de Laborde
- Mémoires de Madame la duchesse d'Abrantès Par Laure Junot d'Abrantès 1835 Volume 5, page 210
- Mémoires – tome II, page 290
- Mémoire sur les membres de l'état-major de l’armée de Sambre et Meuse, 5 prairial V (24 mai 1797)
- Mémoires de Madame la duchesse d'Abrantès..., Volume 5 Par Laure Junot Abrantès (duchesse d') page 86
- Mémoires de Madame la duchesse d'Abrantès Volume 5, page 210 « M. de Deban Delaborde, son premier aide-de-camp, fut le seul désigné pour le suivre en Portugal »
- Les bulletins de la Grande Armée:, Volumes 3 à 4 - page 265 « Le sieur Laborde, colonel, aide de camp du général Junot, est nommé au commandement du 8e régiment de hussards »
- Fastes de la Légion-d'honneur: biographie de tous les décorés par Lievyns, Verdot et Bégat, 1847, tome 5, page 516
- Le 8e hussard à la bataille de Wagram
- Portail de l’histoire militaire
- Portail de la Révolution française
- Portail du Premier Empire