Jean-Louis Comolli

Jean-Louis Comolli est un réalisateur, scénariste et écrivain français, né le à Philippeville (aujourd'hui Skikda, Algérie) et mort le dans le 15e arrondissement de Paris[1].

Pour les articles homonymes, voir Comolli.

Jean-Louis Comolli
Naissance
Philippeville (département de Constantine)
Nationalité française
Décès (à 80 ans)
Paris 15e
Profession réalisateur, scénariste, critique de cinéma
Films notables Les Deux Marseillaises
La Cecilia

Biographie

Jean-Louis Comolli découvre le cinéma à Alger avec son ami Jean Narboni dans un ciné-club animé par Barthélemy Amengual[2].

En 1961 à la Cinémathèque à Paris, il rencontre Jean-André Fieschi, Jean Douchet et Jean Eustache[2].

Il travaille aux Cahiers du cinéma de 1962 à 1978. Dans cette revue dont il est rédacteur en chef de 1966 à 1971, il publie une série d'articles entre mai 1971 et septembre 1972 sous le titre "Technique et idéologie" dans lesquels il pose le socle théorique de la réflexion sur le cinéma, le réel et le spectateur qu'il n'aura de cesse de développer dans les décennies suivantes dans des revues comme Images documentaires ou Trafic[3]. Influencé par les travaux de Guy Debord et de Michel Foucault mais également par ceux de Hans Magnus Enzensberger, il interroge les régimes de visibilité, les notions de cadre et de hors-champ. Il met en pratique dans ses films une manière de mettre en image le rapport aux documents textuels ou iconographiques pour souligner leur historicité par le biais de leur matérialité.

En 1968, il réalise un premier film avec André S. Labarthe, Les Deux Marseillaises, puis signe, huit ans plus tard, La Cecilia, l’histoire d’une utopie sociale fondée par Giovanni Rossi qui tourne à la catastrophe[2],[3].

Avec le journaliste Michel Samson, il réalise des documentaires consacrés à diverses élections à Marseille : les élections municipales de 1989 dans Marseille de père en fils (1989), les élections régionales de 1992 dans La Campagne de Provence (1992), les élections législatives de 1993 dans Marseille en mars, les élections municipales de 1995 dans Marseille contre Marseille (1996), les élections législatives de 1997 dans La Question des alliances (1997), les élections cantonales de 2001 dans Nos deux Marseillaises (2001), les municipales de 2001 dans Rêves de France à Marseille (2003).

Il adapte plusieurs essais ou œuvres littéraires dans lesquels l'Histoire ou le processus de création sont centraux : L'Affaire Sofri, Naissance d'un hôpital (avec Pierre Riboulet), Le Concerto de Mozart (1996), Durruti, portrait d'un anarchiste (1999), Face aux fantômes (avec S. Lindeperg) (2010).

Également journaliste à Jazz Magazine, il a coécrit ou dirigé des ouvrages sur le jazz.

Il enseigne à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et à l'université Pompeu-Fabra à Barcelone où il a participé à la formation de nombreux cinéastes et techniciens, parmi lesquels Rithy Panh[4].

Jean-Louis Comolli meurt à Paris[5] le [6] à l'âge de 80 ans, des « suites d'une longue maladie »[6].

Publications

  • Dictionnaire du jazz, avec Philippe Carles et André Clergeat, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1994 (ISBN 2221078225)
  • Regards sur la ville, avec Gérard Althabe, Centre Georges-Pompidou, 1995
  • Arrêt sur histoire, avec Jacques Rancière, BPI-Centre Georges-Pompidou, 1997
  • Free Jaaz/ Black Power, avec Philippe Carles, éditions Champ libre, 1971 ; rééd. coll. « Folio », Gallimard, 2000
  • Les Années pop : cinéma et politique 1956-1970, avec Gérard Leblanc et Jean Narboni, Bpi- Centre Georges-Pompidou, 2001
  • Voir et pouvoir, Éditions Verdier, 2004 (ISBN 2864324113)
  • Cinéma contre spectacle, Éditions Verdier, 2009 (ISBN 9782864325871)
  • Corps et Cadre, Éditions Verdier, 2012 (ISBN 9782864326755)
  • Cinéma, mode d'emploi (de l'argentique au numérique), avec Vincent Sorrel, Éditions Verdier, 2015
  • Daech, le cinéma et la mort, éditions Verdier, 2016
  • Une terrasse en Algérie, éditions Verdier, 2018 Prix François-Mauriac de la région Aquitaine 2018.
  • Cinéma, numérique, survie. L'Art du temps, ENS éditions, 2019
  • Une certaine tendance du cinéma documentaire, Verdier, 2021.
  • Jouer le jeu ?, Verdier, 2022.

Filmographie sélective

Cinéma

Télévision

  • 1981 : Les Saltimbanques (scénariste du téléfilm de Maurice Failevic)
  • 1986 : Le Bal d'Irène
  • 1987 : Pétition
  • 1995 : Georges Delerue
  • 2001 : L’Affaire Sofri (documentaire[7] inspiré du livre de Carlo Ginzburg, Le Juge et l’Historien, sur l’affaire Sofri)
  • 2004 : Les Esprits du Koniambo
  • 2005 : Le Peintre, le poète et l'historien
  • 2011 : À voir absolument (si possible) - Dix années aux Cahiers du cinéma 1963-1973
  • 2013 : À Fellini, romance d'un spectateur amoureux

Acteur

Distinctions

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. « Jean-Louis Comolli: "Le cinéma est fait pour filmer des relations" », France Culture, Affaires culturelles par Arnaud Laporte, le .
  3. Brice Castanon, Renouveau du documentaire en Espagne et nouveau réalisme catalan : le Master en documentaire de création de l'Université Pompeu Fabra (Barcelone), Reims, thèse, (lire en ligne), p. 158
  4. Panh Rithy, « twitter »
  5. « Jean-Louis Comolli », sur Éditions Verdier, (consulté le )
  6. « Mort de Jean-Louis Comolli, critique et documentariste », sur lesinrocks.com, 19 mai 2022
  7. Fiche descriptive du film.
  8. Prix littéraires attribués à des ouvrages publiés chez Verdier.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

  • Portail du jazz
  • Portail de la littérature
  • Portail de l’éducation
  • Portail du cinéma français
  • Portail de la réalisation audiovisuelle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.