Jean-Martin Fortier

Jean-Martin Fortier (né en 1978) est un agriculteur, enseignant, entrepreneur et écrivain québécois, qui s'inscrit dans le mouvement de l'agriculture biologique et dont la spécificité est d'avoir développé un modèle de ferme maraîchère sur petite surface ou micro-ferme.

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Jean-Martin Fortier
Jean-Martin Fortier
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Biographie

Formation

Après avoir commencé des études d’administration, Jean-Martin Fortier se réoriente pour suivre un cursus d’environnement à l’université McGill, d’où il sort avec un baccalauréat en études environnementales.

Premier projet de jardin-maraîcher

C’est lors d’un voyage de deux ans au Nouveau-Mexique, où il travaille avec sa compagne Maude-Hélène Desroches dans des fermes maraîchères biologiques[1], que la vocation vient aux deux étudiants écologistes. Vocation confortée par un voyage à Cuba, où ils découvrent certaines techniques agro-écologiques de maraîchage, notamment les organopónicos. De retour au pays, le couple démarre un premier projet de jardin-maraîcher sur des terres louées, et, en 2005, achète un ancien clapier localisé sur une terre de quatre hectares à Saint-Armand, dans les Cantons-de-l’est[2]. Ils la baptisent les jardins de la Grelinette, outil qui symbolise le travail manuel de la terre dans le respect de la vie du sol.

Développement

À partir des principes de la permaculture, le couple conçoit alors la ferme en tenant compte de techniques culturales telle que la rotation des cultures et la standardisation des espaces de production. Inspiré par les travaux de l’américain Eliot Coleman, Jean-Martin adopte alors des techniques et des outils qui lui permettent de développer un système cultural sans tracteur[3]. Renoncer au tracteur permet de réduire les investissements, la dépendance aux carburants fossiles et de diminuer les espacements entre les légumes sur les rangs. Ainsi, les adventices ont moins de surface pour se développer et les engrais apportés au sol profitent seulement aux légumes. Le travail, en grande partie manuel, est plus soigné et minutieux. Le nombre de cultures par an sur une même planche est plus grand. Tous ces facteurs expliquent la rentabilité décuplée de ce système qui a fait la preuve de sa viabilité sur moins d’un hectare.

En 2013, le couple nourrit 250 familles de mai à novembre par l’intermédiaire d’un projet d’« agriculture soutenue par la communauté » (ASC), l’équivalent des associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) en France. Avec un employé à temps plein et un à temps partiel, la ferme dégage un chiffre d’affaires de 150 000 $ à l’hectare[1]. Selon Jean-Martin, « L’agriculture de demain sera forcément biologique, artisanale et résiliente[réf. nécessaire]. »

Ferme des Quatre-Temps

À l'automne 2015, Jean-Martin Fortier est approché par André Desmarais, président et co-chef de la direction de Power Corporation, pour concevoir une ferme modèle de 167 acres, baptisée la Ferme des Quatre-Temps, à Hemmingford, dans le sud du Québec[4]. Contrairement à la ferme de la Grelinette, la Ferme des Quatre-Temps est une ferme holistique qui comprend, en plus du maraîchage, plusieurs élevages[5]. Pour Jean-Martin Fortier, ce projet est la "suite logique" de la mission entamée avec Le Jardinier maraicher puisque "tous les employés embauchés sont en quelque sorte des stagiaires en formation qui, par la suite, démarreront leur propre projet agricole inspiré de ce modèle"[6].

La série télévisée documentaire Les Fermiers, produite en 2018, met en lumière le travail effectué par Jean-Martin et son équipe quotidiennement à la Ferme des Quatre-Temps, au fil des saisons[7].

Reconnaissance du caractère innovant des travaux

En 2008, Jean-Martin dépose un mémoire à la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ) afin de faire connaître ses expériences aux Jardins de la Grelinette[8].

Cette même année, la ferme reçoit le prix de la Financière Agricole du Québec[9], destiné à distinguer les agriculteurs innovant pour la relève agricole, du fait de ses résultats économiques remarquables.

En 2012, Jean-Martin Fortier publie un ouvrage, préfacé par Laure Waridel, cofondatrice et ancienne présidente et porte-parole de l'organisation écologiste québécoise Équiterre[10]. L'ouvrage est salué par la critique :

  • Le Jardinier-maraîcher, Ecososciété, 2012
    Le livre devient en quelques mois un best-seller chez les libraires québécois et en France où 12 000 exemplaires sont vendus à la FNAC[1]. Il fait partie des cinq livres de la sélection « Jardin pratique » pour le prix « Versailles - Lire au jardin », qui récompense les meilleurs livres de jardinage de l'année[11],[12].

En 2013, et après une campagne de financement participative, le Jardinier-maraîcher est traduit en anglais par Scott Irving et publié sous le nom The Market Gardener (The Market Gardener, éd. New Society Publishers, Vancouver, 2013).

En 2016 paraît un film pédagogique intitulé Le Kit du Jardinier-Maraîcher dans lequel Fortier décrit les techniques et outils utilisés sur sa ferme. (Le Kit du Jardinier-Maraîcher, Possible Média, 81 minutes, 2017) Le film est également produit en version anglaise, The Market Gardener's Toolkit, avec narration complète de Fortier dans cette langue. (The Market Gardener's Toolkit, Possible Média, 78 minutes, 2017)

En 2016, il participe à l'émission de télévision Garde-manger. Il y démontre les techniques et les outils qu'il a développés pour faire de l'agriculture biointensive un succès[13].

En 2021, il anime et participe à l'émission de télévision C'est plus qu'un jardin, où il enseigne des principes d'agriculture biologique, de permaculture et de développement durable à deux familles en quête d'autonomie alimentaire[14].

Le un reportage lui est consacré dans l'émission Envoyé spécial sur France 2[15].

Liens externes

Notes et références

  1. Josée Blanchette, « Une carotte à la fois - Changer le monde en semant l’inspiration », sur le site du quotidien canadien Le Devoir, (consulté le ).
  2. Denis Lord, « À Saint-Armand, dans les Cantons de l'Est - Des lapins et des hommes - De l'art d'élire domicile en zone agricole », sur le site du quotidien canadien Le Devoir, (consulté le ).
  3. « Bio et hyperproductive : la ferme magique d’un agriculteur québécois », sur le site du bimédia Terra Eco, (consulté le ).
  4. Josée Blanchette, « Semer pour demain », Le Devoir, (lire en ligne)
  5. « Fermes des Quatre-Temps », sur fermedesquatretemps.com
  6. Renée Laurin, « Des légumes porteurs de changement », Le Journal de Montréal, (lire en ligne)
  7. « TLMEP: la révolution est dans le pré », sur La Presse, (consulté le )
  8. Mémoires des Jardins de la Grelinette : Le jardinage commercial : portrait d’une alternative à la résurgence de l’agriculture au Québec, 2 mars 2007, [lire en ligne].
  9. « Les lauréats », sur le site de la Financière Agricole du Québec (consulté le ).
  10. « Couverture de l'ouvrage Le Jardinier-maraîcher », sur le site pariscotejardin.fr (consulté le ).
  11. Pierre Foglia, « Deux arpents, même pas », sur le site du quotidien canadien La Presse, (consulté le ).
  12. Sélection des ouvrages pour le prix « Versailles - Lire au Jardin » 2013, [lire en ligne].
  13. « Révolution par la terre », sur Le Devoir (consulté le )
  14. « C’est plus qu’un jardin | Sur la voie de l’autosuffisance », sur La Presse, (consulté le )
  15. « Vidéo La micro-ferme de Fortier, le maraîcher star venu du Québec, peut rapporter dix fois plus qu’une ferme bio française », sur francetvinfo,
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