Jean-Yves Calvez

Jean-Yves Calvez, né le à Saint-Brieuc (France) et mort le à Paris 13e[1],[2], était un prêtre jésuite français, philosophe et économiste, expert en marxisme et professeur de philosophie sociale.

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Jean-Yves Calvez
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Études
-
Provincial
Province de France de la Compagnie de Jésus (d)
-
André Costes (d)
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Biographie

Jeunesse et formation

À 16 ans, Jean-Yves Calvez entre au noviciat de la Compagnie de Jésus (). À la suite de sa formation religieuse il fait de brillantes études à l’institut d’études politiques et l’institut de droit international de Paris. Il est également diplômé de l’École des hautes études. Dès 1953, il enseigne les sciences sociales au scolasticat jésuite de Chantilly. Le , il est ordonné prêtre.

Philosophe social

Jean-Yves Calvez n’est pas encore prêtre lorsqu’il publie en 1956 une œuvre qui s’impose rapidement dans le domaine de la philosophie sociale : La Pensée de Karl Marx. S’intéresser au marxisme avant le concile Vatican II, et qui plus est, le faire en révélant une certaine sympathie pour Marx était audacieux. Cependant l’objectivité et la profondeur de l’œuvre, évitant les polémiques et parti pris communisants qui souvent s’attachent à la personnalité de Marx lui acquièrent immédiatement une grande estime dans tous les milieux de la recherche en philosophie sociale. La Pensée de Karl Marx connaît de nombreuses éditions et est encore aujourd’hui un livre de référence.

Polyglotte, Calvez s’intéresse beaucoup aux questions sociales, économiques et politiques, refusant de séparer ces trois domaines, mais les liant plutôt dans une recherche au service d’une vision chrétienne de l’homme intégral. Tel est son engagement comme prêtre et jésuite dans l’Église. Il étudie et promeut une praxis de la « doctrine sociale de l’Église » qui soit moins euro-centriste et plus tournée vers les graves problèmes de sous-développement qui accompagnent la vague de décolonisations bâclées des années 1960.

Calvez est professeur de philosophie et sciences sociales à la faculté jésuite de philosophie à Chantilly, directeur du centre d’Action populaire (devenu plus tard le CERAS) et participe en 1962 à la fondation du centre d’études socio-économiques INADES[3] d’Abidjan, en Afrique. Il voyage beaucoup, particulièrement en Amérique Latine, où il est proche des théologiens de la libération avec lesquels il gardera toute sa vie de fort liens d’estime et d’amitié.

Provincial et Assistant

En 1967, il est nommé provincial et chargé d’unifier les quatre provinces jésuites de France. Ce travail achevé il est appelé à Rome en 1971 par le supérieur général Pedro Arrupe comme Assistant. Il en est un conseiller très écouté. Calvez participe activement à la préparation de la 32e congrégation générale des jésuites (1974-1975) qui, dans un décret resté célèbre, donne comme mission à la Compagnie de se mettre activement au « service de la foi et promotion de la justice ». Calvez est élu « Assistant Général » du père Arrupe, c’est-à-dire un de ses quatre conseillers les plus proches.

Comme adjoint du père Arrupe, Calvez se dépense sans compter pour faire passer dans la vie et les œuvres apostoliques de la Compagnie l’esprit de cette nouvelle orientation « foi-et-justice ». Les difficultés et les incompréhensions sont grandes, les conflits ne manquent pas. Lorsque le père Arrupe est frappé d’une thrombose le forçant à quitter le gouvernement de la Compagnie, Calvez reste aux côtés du père Paolo Dezza, Délégué pontifical nommé par le pape Jean-Paul II, et avec lui engage la Compagnie sur la voie de la 33e Congrégation générale qui élira le nouveau Supérieur général, le Père Peter Hans Kolvenbach.

Retour en France

De retour en France, le père Calvez est le directeur du CERAS de 1984 à 1989, et rédacteur en chef de la revue Études[4] de 1989 à 1995. Il participe au renouveau des Semaines sociales de France en tant que membre du Conseil d’administration de l’association de 1985 à 2000.

Durant toutes ces années il continue à écrire sur les questions économiques sociales et politiques, et sur l’enseignement social de l’Église, surtout dans la revue Projet (du CERAS) dont il est le directeur durant plusieurs années. Fidèle à la mémoire du Père Arrupe dont il fut un ami proche plus qu’un subordonné, il fait mieux connaître la pensée et la personnalité profondément religieuse du 28e supérieur général de la Compagnie de Jésus[5]

Calvez reprend également le chemin des auditoires. Il enseigne au département d’éthique publique des facultés jésuites de Sèvres-Paris de 2002 à 2006 et, à l’invitation du Cardinal Lustiger, donne les conférences de carême en la cathédrale Notre-Dame. L’université de Georgetown (de Washington, États-Unis) le fait membre de son conseil d’administration. Chaque année il se rend en Argentine pour des cours d’été.

Jean-Yves Calvez, une grande figure jésuite du XXe siècle, s’éteint à Paris le des suites de complications d’un œdème pulmonaire.

Œuvres

Sans compter les innombrables articles sur les questions sociales, économiques et politiques, Jean-Yves Calvez est l’auteur des livres suivant :

  • La Pensée de Karl Marx, Paris, 1956.
  • Église et société économique (2 volumes), Paris, 1959-1962.
  • Introduction à la vie politique, Paris, 1967.
  • Aspects des pays en voie de développement, Paris, 1970.
  • Le père Arrupe ; l’Église après le Concile, Le Cerf, Paris, 1997 (ISBN 978-2204055932).
  • Les Silences de la doctrine sociale catholique, Atelier, Paris, 1999 (ISBN 978-2708234321).
  • Comprendre le catholicisme (avec Philippe Lécrivain), Eyrolles, 2008
  • Traversées jésuites, Cerf, 2009

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. La Croix
  3. L’INADES est devenu en 2002 le Centre de recherches et d’actions pour la paix CERAP, (Abidjan).
  4. http://www.revue-etudes.com/
  5. Dans le livre, Le père Arrupe ; l’Église après le Concile, publié en 1997, à Paris, aux éditions du CERF.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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