Jean Cousin (navigateur)
Jean Cousin est un cartographe dieppois du XVe siècle ou du XVIe siècle. Il est formé au métier de la Marine dans la ville portuaire de Dieppe qui accueille également la célèbre École de cartographie de Dieppe. On trouve aujourd'hui encore une carte signée de sa main datée de 1571.
Pour les articles homonymes, voir Jean Cousin et Cousin.
Activité |
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Une légende, débutée à la fin du XVIIIe siècle, en fait un navigateur de la fin du XVe siècle[1].
Légende
Navigateur expérimenté, il serait devenu capitaine[2].
En 1488, il se serait embarqué du port de Dieppe en compagnie des frères Pinzón, Martín le frère aîné et Vicente le cadet, pour se rendre en Afrique de l'Ouest, puis vers les Açores où le navire, drossé par la tempête, aurait alors été emporté loin vers l'ouest[3]. Il aurait atteint des côtes inconnues, remonté un large fleuve qu’il nomme Maragnon puis serait rentré à Dieppe en 1489[4],[5].
Au XIXe siècle, le président de la Société maritime de Paris, Louis Charles Estancelin, a supposé que lors de cette mésaventure, le capitaine Cousin aurait longé les côtes de l'Amérique du Sud[6], au Brésil, au cap Saint Roque, et visité le grand fleuve Amazone[6]. Pour le capitaine John James Gambier, amiral de la flotte anglaise (XVIIIe et XIXe siècles), et gouverneur des Bahamas, Jean Cousin serait le véritable découvreur de l'Amérique[7].
Cette relation, défendue par Paul Gaffarel à la fin du XIXe siècle[8], est sérieusement mise en doute par différents historiens[9],[10]. À ce sujet, Pierre Chaunu souligne que « l'historiographie française du XIXe siècle a eu ses prétentions. Charles-André Julien, jadis, a achevé de dissiper la légende de la découverte de la Guinée par les Normands et de la découverte du Brésil par Jean Cousin »[11].
Voir aussi
Notes et références
- Biographie de Jean Cousin : Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, sous la direction de M. le docteur Hoefer, tome onzième, Paris, 1856, pp. 247-248.
- Ch. Desmarquets, Mémoires chronologiques pour servir l’histoire de Dieppe et celle des navigations françaises, Paris, Éditions Desauge, 1785.
- Henri Pigeonneau, Histoire du commerce de la France, tome 2 (Le commerce de la France au Moyen Âge) : La Renaissance et les découvertes maritimes, p. 47 : Jean Cousin. Première édition Paris 1897. Réédition en langue française : New York, éditions Burt Franklin, 1970.
- Charles de la Roncière, op. cit.
- E. Le Corbellier, op. cit.
- Louis Estancelin, op. cit.
- John James Gambier, op. cit.
- Voir son ouvrage Études sur les rapports de l'Amérique et de l'ancien continent avant Colomb, Paris, 1869, et surtout son Histoire du Brésil français au XVIe siècle, Paris, 1878.
- Edward J. Goodman, The Explorers of South America, University of Oklahoma, 1992, p. 15.
- Joao Capistrano de Abreu (en), O descobrimento do Brasil, Rio de Janeiro, 1929, pp. 11-17.
- Pierre Chaunu, L'Expansion européenne du XIIIe au XVe siècle, Paris, PUF 1995, p. 361.
Bibliographie
- Louis Estancelin, Recherches sur les voyages et découvertes des navigateurs normands en Afrique, dans les Indes Orientales et en Amérique, Paris, éditions Pinard-Delaunay, 1832.
- John James Gambier, The Fortnightly Review, Londres, .
- E. Le Corbeiller, « La Question Jean Cousin », Bulletin de la Société de géographie, 7e série, tome XIX, 3e trimestre 1898.
- Charles La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Cent Ans, t. 2, Paris, Plon, , 588 p. (lire en ligne)
- Georges Lebas, Histoire de Dieppe, Dieppe, éditions L'Imprimerie, 1912.
- Robert de La Croix, Histoire secrète des océans sur Google Livres, éditions L'Ancre de Marine, Saint-Malo, 1998: http://lesamisderobertdelacroix.blogspot.fr/
- Charles Edward Bolton, L'Expérience Harris-Ingram, éditions Project Gutenberg, 2005.
- Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, 1955.
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