Jean Epstein

Jean Alfred Epstein, né le à Varsovie (en Pologne, alors dans l'Empire russe) et mort le à Paris 6e[1], est un réalisateur, essayiste et romancier français.

Pour les articles homonymes, voir Epstein.

Jean Epstein
Jean Epstein vers 1920.
Nom de naissance Jean Alfred Epstein
Naissance
Varsovie (Empire russe)
Nationalité  Français
Décès (à 56 ans)
Paris 6e
Profession Réalisateur
Films notables La Chute de la maison Usher

Biographie

Il est né à Varsovie d'un père français et d'une mère polonaise[2]. Après des études secondaires en Suisse, à la Villa Saint-Jean, puis des études de médecine à Lyon, Jean Epstein se passionne pour la littérature et le cinéma. Grâce à Blaise Cendrars, il peut publier son premier ouvrage en 1921, puis grâce à Jean Benoit-Lévy, réaliser son premier film Pasteur en 1922. Sa sœur, Marie Epstein, sera toute sa vie sa collaboratrice la plus fidèle, auteure de nombreux scénarios, avant de devenir, après la mort de son frère, l'une des trois égéries d'Henri Langlois à la Cinémathèque française.

Il est l'auteur d'une œuvre théorique considérable, amorcée dès 1921 par la publication de son essai Bonjour Cinéma aux Éditions de la Sirène et poursuivie par quelques essais : Le Cinématographe vu de l'Etna, L'Intelligence du cinématographe, Le Cinéma du diable.

Dans les années 1930, Epstein a tourné principalement des films documentaires. Pendant l'occupation de la France par les Allemands, il n'a été autorisé à travailler dans aucun studio, a même été temporairement détenu par la Gestapo, en raison de son origine juive[3], mais a pu échapper à la déportation, notamment du fait de l’intervention de l’actrice Orane Demazis[4].

Epstein fonde avec sa "lyrosophie" - davantage une hypothèse qu’un concept[5] -, une esthétique, "alliance indivisible de sa propre philosophie et de la poésie en vue de l’exploration des états sensibles"[6].

La Cinémathèque française rend hommage à Jean Epstein dans ses nouveaux locaux en nommant sa troisième salle de projection Salle Jean Epstein.

Une allée et une rue portent son nom à Quimper (Finistère)[7].

Citation

« Puisque s'avérait photogénique ce qui bouge, ce qui mue, ce qui vient pour remplacer ce qui va avoir été, la photogénie, en qualité de règle fondamentale, vouait d'office le nouvel art au service des forces de transgression et de révolte. » - Le Cinéma du Diable, 1947[8]

Filmographie

Publications

  • Bonjour, cinéma, La Sirène, 1921
  • La Poésie d'aujourd'hui. Un nouvel état d'intelligence. Lettre de Blaise Cendrars, La Sirène, 1921
  • La Lyrosophie, La Sirène, 1922
  • Le Cinématographe vu de l'Etna, Les Écrivains réunis, 1926
  • L'Or des mers, Valois, 1932
  • Les Recteurs et la sirène, Montaigne, 1934
  • La Photogénie de l'impondérable, Corymbe, 1935
  • L'Intelligence d'une machine, Melot, 1946
  • Le Cinéma du diable, Melot, 1947
  • Esprit de cinéma, Jeheber, 1955

Éditions récentes :

  • Écrits sur le cinéma, 2 vol., Seghers, 1974-1975
  • Écrits complets, volume I: 1917-1923, La Poésie d’aujourd’hui. La Lyrosophie et autres écrits, préface e Jocelyne Saab, Éditions de l’Œil, Montreuil, 2019, 512 pages. Volume II : 1920-1928, Bonjour cinéma. Le cinématographe vu de l’Etna et autres écrits, 320 pages. Volume VI : 1945-1950, Cours, Esprit de cinéma, articles, 2020, 288 pages,
  • L'Or des mers, La Digitale, 1995
  • Les Recteurs et la sirène, La Digitale, 1998

Notes et références

  1. Acte de décès no 339 (vue 5/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil de 6e arrondissement, registre des décès de 1953.
  2. Ciné Club de Caen
  3. Cf. la fiche ciné-ressources de Marie, sa sœur.
  4. Voir la fiche-ressources de sa sœur Marie : .
  5. Nicolas Thys, « Science et esthétique dans la Lyrosophie de Jean Epstein », 1895. 78 | 2016, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 05 mai 2020. URL : http://journals.openedition.org/1895/5109 ; DOI : https://doi.org/10.4000/1895.5109
  6. David Faroult, « Epstein, un inclassable nécessaire », Le Monde diplomatique, , p. 26
  7. Nicole Brenez, Isabelle Marinone (dir.), Cinémas libertaires - Au service des forces de transgression et de révolte, Presses Universitaires du Septentrion, 2015, (ISBN 978-2-7574-0952-7), présentation éditeur.
  8. Samantha Leroy, « Le Lion des Mogols », sur cinematheque.fr (consulté le )
  9. Émilie Cauquy, « Le Double amour », sur cinematheque.fr (consulté le )
  10. Joël Daire, « Mauprat », sur cinematheque.fr (consulté le )
  11. Joël Daire, « La Glace à trois faces », sur cinematheque.fr (consulté le )
  12. « La Chute de la maison Usher », sur cinematheque.fr (consulté le )
  13. Émilie Cauquy, « Mor'vran », sur cinematheque.fr (consulté le )
  14. Joël Daire, « Les Berceaux », sur cinematheque.fr (consulté le )
  15. Émilie Cauquy, « Chanson d'Ar‑mor », sur cinematheque.fr (consulté le )
  16. Émilie Cauquy, « Le Tempestaire », sur cinematheque.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Leprohon, Jean Epstein, Seghers, 1964
  • Vincent Guigueno, Jean Epstein, cinéaste des îles, Place, 2003
  • Prosper Hillairet, Cœur fidèle de Jean Epstein, Yellow Now, 2008
  • Joël Daire, Jean Epstein, une vie pour le cinéma, éditions La Tour verte, 2014
  • Roxane Hamery et Éric Thouvenel (dir.), Jean Epstein. Actualité et postérités, Presses universitaires de Rennes, 2016 [présentation en ligne] (ISBN 9782753543188)
  • Laura Vichi, Jean Epstein, Il Castoro, 2003
  • Laura Vichi, L'Intelligenza di una macchina. Omaggio a Jean Epstein, Futura Press, 2000
  • Occitane Lacurie, « Histoire du diable, Lettre de Vilem Flusser à Felix P. Ingold (et réponse de Jean Epstein) », Débordements, (lire en ligne)

Filmographie

  • James June Schneider, Jean Epstein, Young Oceans of Cinema, Bathysphère Productions, 2011

Liens externes

  • Portail du cinéma français
  • Portail de la réalisation audiovisuelle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.