Jean II d'Arles
Jean II (? - † 819), archevêque d’Arles (avant 811–† 819)
Pour les articles homonymes, voir Jean II.
Biographie
Sous Charlemagne
Jean II comme tous les prélats de cette époque est nommé par Charlemagne et doit « aider le comte dans sa circonscription, .. assurer des charges au palais et des missions à l'étranger »[1]. Il est probablement déjà archevêque d’Arles et Vicaire d’Empire depuis plusieurs années lorsqu'il assiste en 811 au testament de Charlemagne. C’est donc un proche de l’empereur et probablement un ancien clerc du palais[2].
Son épiscopat s’inscrit dans une politique de nomination de prélats de grande qualité qui essayent d’éradiquer l’autonomie bourguignonne de la vallée du Rhône et d’appliquer une politique initiale de centralisation carolingienne. Charlemagne lui confie, ainsi que son fils, plusieurs missions de confiance.
Dans son diocèse, il s’occupe d’organiser la défense des côtes menacées en permanence par les pirates, principalement sarrasins. Ainsi d’après M. Gauthier-Descottes, l’église forteresse des Saintes-Maries-de-la-Mer est commencée vers 812, sous son épiscopat.
En 813, quatre conciles se tiennent sur l’ordre de Charlemagne pour remédier à l'état des Églises : Mayence, Tours, Chalon-sur-Saône et Arles. Celui d’Arles se tient à la cathédrale Saint-Trophime; il est présidé par Jean II secondé par Nebridius, abbé de Lagrasse et archevêque de Narbonne. Ces conciles abordent tous les aspects de la vie religieuse : problème dogmatique (il est traité des questions de foi) ; problème de discipline ecclésiastique (de la situation de ses chefs et serviteurs). Mais ces conciles ne décident rien. Ils font des propositions de réforme à l'empereur (quarante trois chapitres), et c'est Charlemagne qui se réserve le choix de décider des mesures à appliquer. Rien n'indique mieux la place prise par l’Empereur dans l'Église que la manière dont les évêques et les abbés terminent leurs délibérations à ces conciles, notamment au concile d'Arles () :
- Voilà les articles que nous avons rédigés ; nous décidons qu'ils seront présentés au Seigneur Empereur, afin que sa sagesse ajoute ce qui y manque, corrige ce qui est contre la raison, et que ce qu'elle y reconnaîtra de bon, elle le promulgue et le rende exécutoire.
Sous Louis le Débonnaire
Après la mort de Charlemagne († à Aix-la-Chapelle le ), sous Louis (dit aussi le Débonnaire ou le Pieux), Jean II continue à jouir d’une grande influence. Il possède en toute juridiction la cité d’Arles et après la restauration du temporel de l’Église d’Arles (et de Marseille), également la puissance et la richesse. En 815, Jean II est envoyé à Ravenne par Louis le Pieux, fidèle au souhait de Charlemagne, avec mission de réconcilier l’archevêque de Ravenne avec le Pape. Cette même année, il fait le voyage de Rome à Aix-la Chapelle, comme messager du pape, pour justifier la conduite du pape Léon[3]. Au début du mois d'août 816, Jean est à Reims avec Théodulf, l’évêque d’Orléans, auprès du roi Louis qui envoie les deux évêques accueillir le nouveau pape Etienne[4].
Sa mort intervient en 819[5],[6], date des premiers documents où figure le nom de son successeur Nothon.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Riché - Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe - Hachette littérature, Paris, 1997 (1re édition 1983) - (ISBN 2012788513)
Liens internes
Notes
- Pierre Riché - Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe - p. 161
- Pierre Riché - Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe - p. 161
- [Charles] est maître du recrutement épiscopal et en général il choisit les candidats parmi les clercs de son palais. Les évêques qui soient ou non vassaux du roi, sont appelés à aider le comte dans la gestion de sa circonscription, à assurer des charges au palais et des missions à l’étranger.
- L'Astronome - Vita Hludowici imperatoris :
- Pendant le cours de l’année suivante [815], on annonça à l’empereur que quelques Romains puissants étaient entrés dans une détestable conspiration contre le pape Léon, et que découverts, et convaincus, ils avaient été livrés au dernier supplice par l’ordre de ce pontife, ce qu’autorisait une loi des Romains. Or, l’empereur n’entendit qu’avec chagrin le récit de cette conspiration, qui lui parut bien sévèrement punie par le souverain pontife. C’est pourquoi il envoya à Rome Bernard, roi d’Italie, afin que, s’informant par lui-même de ce que la renommée avait répandu de véritable ou de faux sur cette affaire, il le lui fit savoir par Gérold. Le roi Bernard vint en effet à Rome, et manda à l’empereur, par le messager que je viens de nommer, tout ce qu’il apprit. Mais des messagers du pape Léon, savoir : Jean, évêque ; Théodore, nomenclateur, et le duc Serge, vinrent presque aussitôt que celui de Bernard, et justifièrent le pape des crimes qu’on lui imputait.
- L'Astronome - Vita Hludowici imperatoris :
- Pendant que ces choses se passaient, l’empereur apprit la mort du pape Léon, qui arriva le 25 mai, la vingt et unième année de son épiscopat (note : le 11 juin 816) : il apprit aussi le choix qu’on avait fait à sa place du diacre Étienne, qui, sitôt après son exaltation, se rendit sans retard auprès de l’empereur. Deux mois en effet étaient à peine écoulés depuis qu’il était nommé (note : Étienne IV étant nommé pape le 12 juin 816, la rencontre se passe donc probablement au début du mois d'août), quand il vint le trouver. Toutefois il se fit précéder par des légats, chargés de satisfaire l’empereur sur le fait de sa nomination. L’empereur en apprenant l’arrivée du pape, enjoignit à son neveu Bernard de l’accompagner. De plus, il envoya au-devant de lui des députés, qui le reçurent avec les honneurs convenables. Pour lui il résolut de l’attendre à Reims. Mais il ordonna à Hildebald, archichapelain de son palais, à Théodulf, évêque d’Orléans, à Jean d’Arles, et à tous les autres ministres de l’Église, de sortir au-devant du pape, revêtus des ornements sacerdotaux.
- Charles Louis Richard - Bibliothèque sacrée, ou Dictionnaire universel historique, dogmatique, canonique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques – 1827 – p. 70 ici
- Jean-Pierre Papon - Histoire générale de Provence - Moutard, 1777 - t. 1 p. 306
ici :
- Jean II est un de ceux qui figurent le testament de Charlemagne en 811. Il mourut en 819.
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