Jean Manassé d'Orthe
Jean Manassé d'Orthe (1660-1731) est un général prussien du XVIIIe siècle. Generalleutnant de Frédéric-Guillaume Ier de Prusse, il commanda les 13e et 22e régiments d'infanterie du Brandebourg.
Biographie
Issu d'une famille alliée des Pomponnes et de toute la Maison de Feuquieres[1], Jean Manassé d'Orthe, orthographié Dorthe dans le Brandebourg[2], ou d'Orchez[3], seigneur de Courcelles-Chaussy, Grimont, Montoy, et autres lieux[4], naît à Metz en 1660[note 1]. Fidèle à la tradition familiale, il choisit la carrière des armes. À peine âgé de 24 ans, Jean Manassé d'Orthe est déjà capitaine au régiment de Piémont[4].
Comme beaucoup d'autres officiers français[note 2] Jean Manassé d'Orthe s'exila en Prusse après la révocation de l'édit de Nantes[4]. La décision est prise au château d'Urville en [4]. En 1688, Jean Manassé d'Orthe est engagé dans le 13e régiment d'infanterie "Varenne" de l'armée brandebourgeoise, avec le grade de lieutenant-colonel. À cette époque, ce régiment est composé essentiellement de huguenots français réfugiés. Quatre ans plus trad, en 1692, il est promu colonel.
Jean Manassé d'Orthe est promu Generalmajor, général de brigade, en 1698. En , il forme un autre régiment français, pour le premier roi de prusse, Frédéric Ier. En 1703, le général d'Orthe crée à Rathenow une nouvelle compagnie de volontaires, qui prendra un peu plus tard ses quartiers à Magdebourg. En 1713, alors que sa compagnie de volontaires devient le 22e régiment d'infanterie de Prusse, Jean Manassé d'Orthe est promu Generalleutnant, lieutenant-général[note 3].
Jean Manassé d'Orthe, qui avait épousé Marie de Meaux (1654–1737), la veuve du général Henri de Briquemault[2], décéda en Prusse, en 1731.
Notes et références
Notes
- D'après Erman, « le Général de ce nom descendoit de Claude Antoine de Vienne, Baron de Clervant, qui étoit issu des anciens Roi de Bourgogne et auquel la ville de Mets fut redevable de la Reformation » (Jean-Pierre Erman, Pierre Christian Frédéric Reclam, Mémoires... vol. 9, Berlin, 1799.).
- Après la révocation de l'édit de Nantes, plus de 600 officiers français s'exilèrent dans le Saint-Empire et notamment en Prusse, où le Prince-électeur Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg créa spécialement plusieurs régiments pour les recevoir. (Edouard de La Barre Duparcq, op. cit. p. 202)
- Generalleutnant, lieutenant-général était un grade d'officier général équivalent à un général de division actuel.
Références
- Jean-Pierre Erman, Pierre Christian Frédéric Reclam: Mémoires pour servir à l'histoire des réfugiés françois dans les États du roi, t.9, Chez Frédéric Barbiez, G. F. Starke, Berlin, 1799 (p. 93).
- Baron de Couet de Lorry: Quelques anciennes familles messines, in Mémoires de la Société d'Archéologie et d'Histoire de la Moselle, Volume 10, Société d'Archéologie et d'Histoire de la Moselle, Rousseau-Pallez, Metz, 1868. (p. 97-98)
- Edouard de La Barre Duparcq: Études historiques et militaires sur la Prusse, vol. 2 , (p. 206)
- Les Huguenots du Pays messin au Refuge à Berlin sur
Sources
- Anton Balthasar König, Biographisches Lexikon aller Helden und Militairpersonen, vol. 1 (p. 381).
- Jean-Pierre Erman, Pierre Christian Frédéric Reclam, Mémoires pour servir à l'histoire des réfugiés françois dans les États du roi, vol. 9, Chez Frédéric Barbiez, Berlin, 1799. (p. 93)
- Émile Auguste Nicolas Jules Bégin: Biographie de la Moselle: ou, Historie par ordre alphabétique de..., Volume 4, 1832 (p. 509).
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