Jean Philippot (architecte)

Jean Philippot (né le à Compiègne, mort le à Paris)[1] est un architecte français, principalement connu pour ses réalisations dans le domaine ferroviaire et pour avoir dirigé la reconstruction de Compiègne après la Seconde guerre mondiale.

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Jean Philippot
Présentation
Nom de naissance Jean Ernest Philippot
Naissance
Compiègne (Oise)
Décès
Paris (France)
Nationalité France
Activités architecture, urbanisme
Formation École nationale des beaux-arts de Paris
Entourage familial
Père Marie Henri Philippot
Mère Thérèse Juliette Élisée Marchais
Famille Gendre de Raoul Dautry

Biographie

Il mène ses études à la section architecture de l'École des beaux-arts de Paris. Il est encore étudiant lorsque le , à Vineuil-Saint-Firmin (Oise), il épouse Jacqueline Dautry, fille de Raoul Dautry, alors ingénieur en chef à la Compagnie des chemins de fer du Nord[2] et destiné à devenir deux ans plus tard directeur général du Réseau de l'État.

La relation avec ce beau-père bien placé va déterminer la carrière de Jean Philippot, qui se fait d'abord connaître comme spécialiste des gares :

Si la gare de Trouville - Deauville est une déclinaison d'esprit Art déco du style régionaliste normand, celles de Vanves - Malakoff et de Meudon sont de typiques exemples du style « paquebot » de ces années-là. Toutes trois ont été inscrites au titre des monuments historiques[3],[4],[5], de même que l'église Saint-Jean-l'Évangéliste réalisée en 1933-1935 à Drancy[6]. Cette dernière a été faite d'une structure en béton revêtue d'un parement de brique rouge, une solution employée également par Jean Philippot pour les façades extérieures de la gare de Vanves - Malakoff et qui caractérise beaucoup de ses œuvres à cette époque[7].

La reconstruction de Compiègne

La ville natale de J. Philippot a gravement souffert de l'offensive allemande de mai-. Entre le centre ancien et la rive de l'Oise, les bombardements et les incendies consécutifs ont ravagé de vastes quartiers, et le pont Séjourné a été détruit. Dès 1940 la municipalité charge l'architecte d'étudier un plan de reconstruction, le nomme l'année suivante architecte en chef de la ville. Les travaux débutent en 1942.

Jean Philippot propose un plan d'envergure qui va au-delà d'une simple reconstruction : c'est un programme d'urbanisme pour les cinquante ans à venir, calibré pour une cité de 35 000 habitants (Compiègne n'en compte alors guère que la moitié), prévoyant une nouvelle répartition spatiale des fonctions urbaines et anticipant notamment sur l'aménagement d'une future zone industrielle[8].

Cet ambitieux programme est approuvé par la municipalité en et déclaré d'utilité publique en . Dans l'intervalle, l'Occupation a pris fin, un nouveau Gouvernement provisoire est en place. Le hasard veut que J. Philippot y retrouve son beau-père Raoul Dautry au poste de ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme.

Entre-temps aussi, le périmètre des destructions a encore augmenté, les bombardiers anglo-américains ont rasé les alentours de la gare et des voies ferrées. On estime qu'au total, de 1940 à 1944, le quart de la ville a été réduit en ruines. La reconstruction va durer dix années, durant lesquelles Jean Philippot matérialise la nouvelle identité visuelle de Compiègne, avec une architecture sans excès d'originalité mais dignement inscrite dans une tradition faisant référence au XVIIIe siècle[9],[10],[11].

Jean Philippot et le modernisme à Compiègne

Dès 1951, Jean Philippot et son adjoint Claude Charpentier (1909-1995) avaient participé à l’élaboration du premier grand ensemble compiègnois (1 000 logements) à la limite du vieux Compiègne, au lieu-dit la Glacière. Lorsque la municipalité décide de créer une zone à urbaniser par priorité le (la ZUP 922, arrêtée par Pierre Sudreau le ), Jean Philippot est sollicité par le député-maire Jean Legendre comme architecte et maître d’œuvre de l’îlot assurant la continuité entre le vieux Compiègne et les bâtiments de la Glacière (rue de Paris - rue Saint-Joseph). Le plan masse de la ZUP élaboré par l’architecte Biset englobe ces deux opérations dans l’un de ses trois secteurs, dénommé « La Victoire » en [12].

L’urbanisme des années 1960 et 1970 et ses errements — l’église Saint-Pierre des Minimes, unique édifice roman de Compiègne classé monument historique, est transformée en stand de tir — conduisent Jean Philippot et le maire de Compiègne à la rupture[13]. Jean Philippot devient alors le soutien avisé de l'association « La sauvegarde du Vieux Compiègne » fondée le .

Le caveau de la famille Philippot-Dautry se trouve au cimetière nord de Compiègne.

Bibliographie

Marc Pilot, Frédéric Guyon (eds), Compiègne, des ruines à la renaissance, 1940-1955, Société d'histoire moderne de Compiègne, 2021, 140 pages. (ISBN 978-2-9531768-1-0)

Références

  1. Jacques Bernet, « Jean Philippot (1901-1988) : architecte en chef de la reconstruction de Compiègne après 1945 », Annales historiques compiégnoises, nos 147-148, , p. 5
  2. Le Figaro, 13 juin 1926
  3. Notice no PA14000090, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Notice no IA00060619, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Notice no IA00129828, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Notice no EA93000008, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. DRIEA Île-de-France, rapport sur les gares du Grand Paris, 2012
  8. Alain JM. Bernard, Jean Philippot et la reconstruction de Compiègne, in Mémoire de Compiègne, éd. Jacques Marseille, 2003
  9. Francis Martinuzzi, De Compiègne à Pierrefonds, Architectures monumentales et singulières, Compiègne, Société Historique de Compiègne, , 243-251 p. (ISBN 978-2-9531037-4-8)
  10. Alain JM. Bernard, "La Reconstruction, un projet global coordonné par Jean Philippot" in Marc Pilot, Frédéric Guyon ( eds), Compiègne, des ruines à la renaissance, 1940-1955,, Compiègne, Société d'histoire moderne et contemporaine, , pp 76-85 (ISBN 978-2-9531768-1-0)
  11. Alain JM. Bernard, La reconstruction, un projet global coordonné par Jean Philippot in Marc Pilot, Frédéric Guyon ( eds), Compiègne, des ruines à la renaissance, 1940-1955, Société d'histoire moderne de Compiègne, 2021, pages76-85. (ISBN 978-2-9531768-1-0)
  12. Alain JM. BERNARD, Mémoire de Compiègne, Paris, J. Marseille, , 175 p. (ISBN 2-914967-01-2), « Greffe d'un nouveau Compiègne », p. 156-157.
  13. Jean Philippot, « Compiègne, ville menacée, 9 Mai 1974 », Les cahiers compiègnois Numéro 2, , p. 92-93 (Société Historique de Compiègne).
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