Jean Sandherr

Nicolas Jean Robert Conrad Auguste Sandherr (Mulhouse, Paris 17e, ) est un officier français mêlé à l'affaire Dreyfus.

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Nicolas Jean Robert Conrad Auguste Sandherr

Le colonel Sandherr,
illustration anonyme.

Naissance
Mulhouse, France
Décès
Paris, France
Origine  Français
Allégeance  France
Arme Infanterie
Grade Colonel
Années de service 1864 – 1896
Commandement 20e régiment d'infanterie
Conflits Guerre franco-allemande de 1870
Distinctions Officier de la Légion d'honneur

Biographie

Né à Mulhouse dans le Haut-Rhin, il est le fils d'un greffier du tribunal de commerce, Nicolas Charles Louis Auguste Sandherr, et d'Anne Marie Madeleine Wulhelm[1]. Sa sœur Anne épouse Paul Ferdinand Japy qui fait partie de la célèbre famille Japy et donc de la haute société protestante et dont le cousin germain Édouard Japy est le père de Meg Steinheil, la maîtresse du Président de la République Félix Faure, qui sera mêlé à l'Affaire Dreyfus.

Jean Sandherr intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1864 (promotion d'Oajaca). En 1866, il en sort 85e sur 239 élèves et intègre le 11e bataillon de chasseurs à pied (BCP) en qualité de sous-lieutenant[2].

En , lieutenant du 9e BCP, il participe aux combats de la guerre franco-allemande de 1870, où il est blessé. Le , à l'issue du siège de Metz, il est fait prisonnier de guerre. Il opte pour conserver la nationalité française à la suite du traité de Francfort de 1871.

Capitaine en 1873, ce profil à haut potentiel est admis dans la première promotion (1876-1877) des élèves de l'École supérieure de Guerre[3] et en sort breveté d'état-major. Servant en Tunisie au 2e régiment de tirailleurs algériens au moment de l'annexion de ce protectorat, le capitaine Sandherr est chargé de classer les tribus tunisiennes selon leur degré d'hostilité à la pénétration française[4].

Sandherr et l'Affaire Dreyfus

Nommé chef de bataillon en 1885, il rejoint en qualité de chef-adjoint la Section de statistique de l'État-major de l'armée, dénomination anodine sous laquelle se dissimule le service de contre-espionnage militaire français[5]. En 1887, il en prend le commandement. Chevalier de la Légion d’honneur depuis , il est promu officier de l'ordre le [6]. Promu lieutenant-colonel en 1891, il est sous les ordres directs du général Gonse lorsque débute l'affaire Dreyfus.

Sandherr est secondé dans ses fonctions par le commandant Henry, officier sorti du rang qui a toute la confiance du général Gonse. En , grâce à une femme de ménage, le contre-espionnage français intercepte une note manuscrite trouvée dans une corbeille à papier de l'ambassade d'Allemagne à Paris. Le document établit que des secrets militaires français sont livrés à l'ennemi. Sandherr, sans doute aveuglé par son antisémitisme – et ne tenant aucun compte de l'enquête de moralité qu'il avait fait mener à Mulhouse sur Dreyfus et qui lui avait indiqué le grand patriotisme des Dreyfus –, se satisfait de l'enquête expéditive qui désigne le capitaine Dreyfus[7].

Promu colonel le , Sandherr quitte ses fonctions le pour prendre le commandement du 20e régiment d'infanterie à Montauban. Son successeur à la tête de la Section de statistique est le lieutenant-colonel Picquart, qui agira de façon plus rigoureuse et s'engagera en faveur de la réhabilitation de Dreyfus.

Le colonel Sandherr ne connaîtra pas le dénouement de l'Affaire dont il a été l'un des initiateurs. Il quitte le service actif en frappé de paralysie générale, nom anciennement donné à la méningo-encéphalite de la neurosyphilis.

Jean Sandherr meurt à son domicile du 17e arrondissement de Paris le [8] avant que le scandale ne vienne au grand jour.

Publications

  • C. Sandherr, L'Armée prussienne en Alsace pendant l'hiver dernier, Paris, Ch. Tanera, coll. « Réunion des officiers », , 16 p. (BNF 31294600, lire en ligne)

Notes et références

  1. Acte de naissance no 518/1846 de la commune de Mulhouse.
  2. États de services sur le site de la Légion d'Honneur.
  3. Site de l'École supérieure de Guerre.
  4. Gérald Arboit, L'affaire avant l'Affaire : le discrédit du colonel Vincent, chef de la Section de statistique de l'état-major de l'armée, site du CF2R, note historique éditée le 07-06-2008.
  5. Site du CF2R, op. cit..
  6. « Nicolas Jean Robert Conrad Auguste Sandherr », base Léonore, ministère français de la Culture.
  7. Sur le rôle de Sandherr dans l'Affaire, voir Philippe Oriol, L'Histoire de l'affaire Dreyfus de 1894 à nos jours, Les Belles Lettres, 2014.
  8. Acte de décès no 1060/1897 de la commune de Paris (17e arr.).

Voir aussi

Sources

Bibliographie

  • Armand Charpentier, « Esterhazy a écrit le bordereau sur l'ordre et sous la dictée du colonel Sandherr », dans Les côtés mystérieux de l'affaire Dreyfus, Paris, Éditions Rieder, , 355 p. (avec fac-similés).
  • Jean-Marie Schmitt, « Nicolas Jean Robert Conrad Auguste Sandherr », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 32, p. 3367.

Liens externes

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