Jeanne de Lusignan
Jeanne de la Marche[1] ou Jeanne de Lusignan[2] (v. 1263-5 déc. v. 1323), dame de Couhé et de Peyrat, est une aristocrate poitevine de la Maison de Lusignan. Elle porte également le nom de Jeanne de Joinville sur son sceau[3].
Dame de Couhé et de Peyrat |
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Naissance |
V. 1263 |
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Décès |
5 déc. v. 1323 |
Autres noms |
Jeanne de Lusignan Jeanne de Joinville |
Époque | |
Période d'activité | |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie |
Yolande de Lusignan Hugues XIII le Brun Inconnu Marie de la Marche Isabelle de la Marche Guy Ier de Lusignan |
Conjoint |
Bernard-Ez IV d'Albret Pierre de Joinville |
Enfants |
Grands-Parents |
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au chef d’argent chargé d’un lion issant de gueules
et burelé d'argent et d'azur de seize pièces
Biographie
Famille
Jeanne est une fille cadette d'Hugues XII de Lusignan (av. 1241-ap. 25 août 1270) comte de la Marche, d'Angoulême, seigneur de Lusignan (1250-1270) et de Jeanne de Fougères (av. 1242-ap. 1273), dame de Fougères et de Porhoët suo jure[4] (1256-ap. 1273).
Elle porte le prénom de sa mère, Jeanne de Fougères.
Perte des possessions mélusines
En 1308, à la mort de leur frère Guy Ier de Lusignan, Jeanne et sa sœur Yolande deviennent cohéritières des comtés de la Marche et d'Angoulême. En , les deux sœurs sont obligées de céder ces deux territoires au roi de France, Philippe IV le Bel. En retour, le 18 janvier 1310, il est convenu qu'au décès de son oncle Guy de la Marche[5], Jeanne héritera à titre héréditaire des seigneuries et châteaux de Couhé et de Peyrat. De plus, elle se voit remettre la somme de 1 000 livres tournois de la part du roi[6],[7]. Philippe IV donne plus tard le comté de la Marche en apanage à son fils, le futur roi de France, Charles IV le Bel.
Mariages et descendance
Jeanne se marie deux fois et devient successivement dame d'Albret (ap. 1275-1280) puis dame de Stanton Lacy (ap. 1280-av. 1292)[9].
Bernard Ez IV d'Albret
Après 1275, Jeanne se marie d'abord à Bernard Ez IV de la Maison d'Albret (v. 1260-24 déc. 1280), seigneur d'Albret, dont elle a deux filles :
- Isabelle d'Albret, dame d'Albret (v. 1275-), épouse Bernard VI, (v. 1270-1319), comte d'Armagnac et de Fezensac, fils de Géraud VI d'Armagnac. Leur mariage reste sans postérité.
- Mathe d'Albret, dame d'Albret (v. 1276-v. 1280/83)
Pierre de Joinville
Veuve, Jeanne épouse en secondes noces, avant le , Pierre de Joinville ou de Geneville (v. 1255-1292), fils de Geoffroy de Joinville, (1225/1233-21 oct. 1314), 1er baron Geneville et de Mahaut de Lacy (v. 1230-1304).
Ils ont trois filles :
- Jeanne de Joinville (1286-1308), 2e baronne Geneville, suo jure, hérite des possessions et fiefs de son grand-père paternel, Geoffroy de Joinville. Elle devient par mariage, avec Roger Mortimer (25 avril 1287-29 nov. 1330), comtesse de March et baronne Mortimer. Roger Mortimer, comte de March, est de facto maître de l'Angleterre de 1327 à 1330.
- Béatrix de Joinville (1287-?), nonne au prieuré d'Aconbury
- Maud de Joinville (1291-?), nonne au prieuré d'Aconbury.
Sceau
Sceau [1310]
Avers : Navette, 45 x 30 mm[10].
Description : Dame debout, légèrement de trois-quarts, sur un piédouche, portant une robe ample et longue et un manteau doublé de vair. Elle tient l'attache de son manteau de la main droite et porte un faucon de la gauche. À sa droite, un écu à trois broyes au chef chargé d'un lion issant (Joinville) ; à sa gauche, un écu burelé de quatorze pièces (Lusignan), le tout sur champ de feuillages.
Légende : …GILLVM IOH..NE DE GEYNV…
Légende transcrite : Sigillum Johanne de Geynville
Contre-sceau : Rond, 20 mm[11].
Description : Écu parti de trois broyes au chef chargé d'un lion issant (Joinville) et burelé de quinze pièces (Lusignan).
Légende : ✠ S'IOHANNE DE GEYNVILE
Légende transcrite : Secretum Johanne de Geynville
Généalogie
Notes et références
- Nom dans les chartes : Johanna de Marchia (1310) ; (1313).
- Nom figurant dans l'Obituaire de Fontevraud : Johanna de Lugenien.
- Inventaires et documents publiés par ordre de l'Empereur : Collection de sceaux (éd. Louis Douët d'Arcq), t. I, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), n°850 Jeanne de la Marche, p. 400
- de son propre droit
- Guy de la Marche (v. 1243-août 1310/août 1311), seigneur de Couhé et de Peyrat ; fils d'Hugues XI le Brun (v. 1221-1250) et de Yolande de Dreux (1218-1272).
- Jean de Cessac, 5 F : Inventaire sommaire (Copie du XIXe siècle d'après original), Limoges, coll. « Auguste Bosvieux / 5F H4, n°32 », (lire en ligne), p. 781310, 18 Janvier, Paris, sacristie du couvent des Augustins : Jeanne de la Marche, soeur de Guy, comte de la Marche et d'Angoulême, était en conflit avec le roi de France, Philippe [IV le Bel], car elle avait demandé à être admise à l'hommage pour le tiers des comtés de la Marche et d'Angoulême et de la baronnie de Lusignan. Le procureur du roi soutenait au contraire que ces terres appartenaient au roi par confiscation en raison des dettes de 300 000 livres tournois qui pesaient sur le comte, à cause de la donation faite au roi par Hugues [XIII] de la ville d'Angoulême et des châtellenies de Cognac et de Merpins dans le codicille de son testament avant de mourir, que Guy avait dissimulé et brûlé et en raison du crime de lèse-majesté et des autres méfaits commis par ce dernier contre le roi et son royaume comme l'ont attesté plusieurs témoins. Jeanne abandonne donc ses droits sur l'héritage de son frère en échange des châtellenies de Couhé et de Peyrat que le roi promet de lui remettre à titre héréditaire dès la mort de son oncle, Guy de la Marche, seigneur de Couhé et Peyrat, et d'une somme de 1000 livres tournois. Elle devra faire hommage au roi des châteaux et châtellenies et si elle décide de les vendre, le roi aura un droit de préemption.
- George W. Watson, « The families of Lacy, Geneva, Joinville and La Marche », The Genealogist, New Series, vol. 21, , p. 237-240 (lire en ligne)
- chartularium monasterii Fontis-Ebraldi, in dioecesi Pictaviensi ; quod Rogerius de Gaignieres partim ex chartis, partim ex magno ejusdem abbatiae chartulario describi curavit (manuscrit latin, copie pour Roger de Gaignières), Paris, BnF, coll. « manuscrit latin » (no 5480 (2)), (lire en ligne), « Obituaire de Fontevraud », p. 107
- George W. Watson, « The families of Lacy, Geneva, Joinville and La Marche », The Genealogist, New Series, vol. 21, , p. 241-242 (lire en ligne)
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Jeanne de La Marche - sceau », sur http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Jeanne de La Marche - Contre-sceau », sur http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers
- Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux (éd. François Eygun), Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, , n°453, pl. XVI, p. 226
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. X (« Filles »), p. 348-350
Sources et bibliographie
Sources sigillographie
- SIGILLA : base numérique des sceaux conservés en France, « Jeanne de La Marche », http://www.sigilla.org/, Université de Poitiers. [lire en ligne]
- Sigillographie du Poitou jusqu'en 1515 : étude d'histoire provinciale sur les institutions, les arts et la civilisation d'après les sceaux, éd. François Eygun, Poitiers, Société des Antiquaires de l'ouest, 1938, n°453, p. 226 et pl. XVI.
Bibliographie
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècle) : Structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]