Jeffrey Skiles

Jeffrey Bruce "Jeff" Skiles (né le 18 novembre 1959) est un pilote de ligne américain d'American Airlines[1]. Le 15 janvier 2009, il est le copilote du vol US Airways 1549[2]. Lorsque l'avion perd ses deux moteurs, il assiste le commandant Chesley Sullenberger pour faire amerrir leur avion sur la rivière Hudson[3],[4],[5]. Les deux hommes ont largement été célébrés pour avoir sauvé les 150 passagers du vol et les 5 membres de l'équipage.

Jeffrey Skiles
Jeffrey Skiles à la première investiture de Barack Obama, cinq jours après le vol US Airways 1549.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Monona Grove High School (en)
Activité

Biographie

Avant l'accident

Fils de deux parents pilotes, il devient lui-même pilote à seize ans[3]. Il travaille d'abord sur des avions cargo, puis pour Midstate Airlines (en). En 2009, il travaillait pour US Airways depuis 26 ans.

Si Jeff Skiles volait en tant que copilote sur le vol 1549, cela était en réalité dû à une réduction du personnel chez US Airways. Il avait auparavant volé en tant commandant de bord, mais il possédait beaucoup moins d'expérience dans l'Airbus A320.

Vol US Airways 1549

Évacuation de l'Airbus A320 du vol 1549 après son atterrissage sur le fleuve Hudson.

Atul Gawande, auteur de The Checklist Manifesto (en), affirme que l'atterrissage d'urgence réussi repose sur la coopération de Sullenberger et Skiles[6]. La prémisse centrale de Gawande est que même les personnes expérimentées, dans tous les domaines, rencontrent des événements rares ; et que pour réussir à faire face à l'événement rare, il faut d'abord anticiper soigneusement les urgences futures, et deuxièmement, préparer une liste bien pensée des étapes à suivre, en avance.

Dans son livre, Gawande rappelle qu'en cas d'urgence, il y a tellement de tâches à accomplir que le rôle du copilote est au moins aussi important que celui du commandant de bord[7]. Sullenberger avait pris la tâche de trouver un endroit sûr pour atterrir, laissant à son copilote expérimenté la tâche de suivre la check-list pour essayer de redémarrer les moteurs. Il note que Skiles était en mesure de remplir la check-list dans la période de moins de trois minutes entre l'impact d'oiseau et l'atterrissage, notant que c'était "quelque chose que les enquêteurs ont déclaré plus tard comme étant" très remarquable" dans le laps de temps qu'il avait - et quelque chose qui est difficile à reproduire en simulation"[6].

Après l'accident

Il retourne travailler sept semaines après l'accident[8].

Charlie Rose interviewe Skiles pour PBS le 10 février 2009[9]. Au cours de cette interview, Skiles prédit que Sullenberger recevrait une attention continue, mais que son propre quart d'heure de célébrité prendraient fin quand il quitterait son studio. Cependant, il est tout de même occasionnellement sollicité pour offrir des conseils sur la gestion de crise[10].

Après un examen formel de leurs performances, Sullenberger et Skiles retrouvent leur autorisation de voler, mais Sullenberger prend sa retraite en 2010[11]. Le 3 mars 2010, Sullenberger et Skiles volent ensemble pour une reconstitution de leur plan de vol d'origine. Il s'agit de leur deuxième vol ensemble, car le duo n'avait jamais travaillé ensemble avant le célèbre vol, et du dernier de Sullenberger pour US Airways[12].

En mars 2011, le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, tente de présenter un projet de loi que les critiques décrivent comme une tentative d'empêcher les syndicats de s'engager dans des négociations collectives. Les dirigeants syndicaux appellent alors au boycott de la M&I Bank (en), en raison de documents publics montrant que la banque avait fait d'importants dons à la campagne électorale de Walker. Le Milwaukee Journal Sentinel désigne alors Skiles comme une des personnes ayant fait le plus grand retrait d'argent dans le cadre de cette contestation[13]. À ce moment, Skiles est le vice-président de la Coalition of Airline Pilots Association, qui représente 28 000 pilotes[13].

En 2016, dans le film dramatique Sully inspiré du vol 1549, réalisé par Clint Eastwood, Skiles est interprété par Aaron Eckhart[14],[15].

En 2019, Skiles travaille toujours pour American Airlines, pilotant un Boeing 787[1].

Références

  1. (en-US) « American Airlines Marks the 10th Anniversary of the “Miracle on the Hudson” », sur news.aa.com (consulté le ).
  2. Par Thierry LévêqueLe 11 février 2019 à 11h21, « 15 janvier 2009 : l'amérissage miraculeux sur l'Hudson, à New York », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  3. « Co-pilot in Hudson plane crash from Wisconsin », sur archive.jsonline.com (consulté le ).
  4. (en-GB) Catherine Elsworth, « New York plane crash: co-pilot tells captain 'You pulled it off!' », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en-US) John Allen, « This is Your Copilot Speaking | On Wisconsin », (consulté le ).
  6. « Getting Things Right ».
  7. (en) Atul Gawande, The Checklist Manifesto: How to Get Things Right, Henry Holt and Company, (ISBN 978-1-4299-5338-2, lire en ligne).
  8. (en-US) Peter Frausing, « Interview With Jeff Skiles: The ‘Miracle On The Hudson’ Landing Was Just The Beginning… », sur InsideFlyer, (consulté le ).
  9. (en-US) « Jeffrey Skiles - Charlie Rose » (consulté le ).
  10. (en) Lytx, « 'Miracle on the Hudson' Co-pilot Jeffrey Skiles Addresses Lytx® User Group Conference », sur www.prnewswire.com (consulté le ).
  11. (en) A. B. C. News, « Sully Retires: No More Miracles on the Hudson », sur ABC News (consulté le ).
  12. (en) « Atul Gawande », sur The New Yorker Videos (consulté le ).
  13. (en) « Union chief urges 'consumer activism' in collective bargaining fight », sur www.jsonline.com (consulté le ).
  14. AlloCine, « Sully » (consulté le ).
  15. (en) « What Does The 'Sully' Co-Pilot Think Of The Movie? Jeff Skiles Wanted It To Tell The Truth », sur Bustle (consulté le ).

Notes

  • Portail des États-Unis
  • Portail de l’aéronautique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.