Jeune Africaine

En 1880, Fernand Cormon ouvre son atelier, au 10 rue Constance, sur la colline de Montmartre ; en 1883, il fonde une école privée, au 104 du boulevard de Clichy. Son atelier est considéré comme l'un des meilleurs de la capitale : sous sa direction se forment Matisse, Toulouse-Lautrec et Vincent van Gogh.

Son style ne restait pas uniforme, mais variait au fil du temps, même par rapport aux thèmes traités. Peintre orientaliste, aux tons chauds et sensuels, il a également peint des intérieurs d'usines, avec des ouvriers au travail et s'est également approché du genre préhistorique, qui avait capturé l'académie française entre 1880 et 1900.

Cette peinture, qui remonte à l'époque où Fernand Cormon vécut en Tunisie, est une œuvre intimiste. La jeune fille, représentée de profil, dans une simple robe de toile claire, semble renfermée sur elle-même.

C'est un tableau essentiel, un des premiers où semble s'établir une communication égale entre le peintre et sa modella africaine. Il ne la dénude, ainsi qu'objet sexuel ; il ne la représente pas comme une jeune servante docile. Il respecte la dignité de cette femme, réservée, avec son joli petit chapeau rose (donc, pas une écharpe colorée, en forme de turban!), avec sa broche d'argent sur la rangée de boutons.

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  Fernand Cormon, Le harem, post 1877 (Musée d'art et d'histoire de Narbonne)
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  Fernand Cormon, Portrait de Madame Cormon, 1887 (Musée des Beaux-Arts de Carcassonne)