Jihadi John

Mohammed Emwazi, de son nom de naissance Muhammad Jassim Abdulkarim Olayan al-Dhafiri (en arabe : محمد جاسم عبد الكريم عليان الظفيري) également désigné sous les noms de guerre Abou Mouharib al-Mouhajir ou Abou Abdoullah al-Britani[1], né le , à Al Jahra, et mort le , à Raqqa, est un bourreau de l'État islamique.

Mohammed Emwazi
Biographie
Naissance
Décès
(à 27 ans)
Raqqa
Noms de naissance
Muhammad Jassim Abdulkarim Olayan al-Dhafiri, محمد جاسم عبد الكريم عليان الظفيري‎‎
Nationalités
Allégeance
Formation
Université de Westminster
Quintin Kynaston Community Academy (en)
Activités
Période d'activité
Autres informations
Religion
Membre de
Partenaire
Distinction
Chevening Scholarship (en)

Il serait la personne vue dans plusieurs vidéos de l'organisation État islamique montrant les décapitations d'un certain nombre de captifs en 2014 et 2015. Un groupe de ses otages l'a surnommé « John » puisqu'il faisait partie d'une cellule terroriste composée de quatre personnes aux accents anglais, qu'ils ont appelée « The Beatles » ; la presse a ensuite commencé à l'appeler « Jihadi John » (en français : John le djihadiste) ou Djihad John.

Le , des responsables américains annoncent qu'il a été touché par une frappe de drone à Raqqa, en Syrie. Sa mort est confirmée par l'EIIL en .

Biographie

Mohammed Emwazi naît le à Al Jahra, au Koweït. Sa famille, d'origine irakienne, s'installe à Londres en 1993, après la guerre du Golfe[1],[2]. Son père dirige une entreprise de taxis, sa mère est femme au foyer[1]. Bon élève, il mène une enfance tranquille[1]. En 2006, il rejoint l'université de Westminster et en 2009 il finit diplômé en programmation informatique[1],[3],[2]. Cependant il se radicalise au cours de ses études et en 2009 il commence à attirer l'attention du MI5, les services de renseignements britanniques[1].

Après ses études, il part faire un safari en Tanzanie, mais suspecté de chercher à rejoindre les chebabs en Somalie, il est arrêté, peut-être à la demande de Londres, et renvoyé en Europe[1],[3]. Il aurait été interrogé par le MI5, qui selon Cage, une organisation de défense des droits des musulmans, aurait tenté sans succès de le recruter[1],[2]. Mohammed Emwazi part ensuite brièvement vivre au Koweït pour vivre dans la famille de sa fiancée, puis retourne à Londres en mai 2010[1].

En 2012, Mohammed Emwazi parvient à quitter le Royaume-Uni et en 2013 il est signalé en Syrie[1].

Mohammed Emwazi rejoint alors un petit groupe affilié au Front al-Nosra qui pratique l'enlèvement d'otages occidentaux en vue d'en soutirer des rançons[4]. Le groupe enlève ainsi près de la frontière turque James Foley et John Cantlie le , puis Federico Motka et David Haines le [5]. En raison du fort accent britannique de leurs quatre geôliers, les otages les surnomment entre-eux les « Beatles »[6]. Mohammed Emwazi, considéré comme le plus grand et le plus posé du groupe, est surnommé « John »[6]. Les autres sont appelés « Ringo » ou « Georges »[6].

Vers le milieu de l'année 2013, le groupe des « Beatles » quitte le Front al-Nosra pour rallier l'État islamique[7]. Il se rend alors avec ses captifs à Alep, à l'hôpital ophtalmologique, où l'État islamique a décidé de rassembler tous ses prisonniers[7]. Mohammed Emwazi est alors actif dans les sous-sols de l'hôpital, reconverti en prison, où il participe aux séances de tortures qui sont infligées aux prisonniers, Occidentaux comme Syriens[8].

En 2014, l'État islamique décide d'exécuter plusieurs de ses otages occidentaux en représailles au frappes aériennes de la coalition internationale menée par les États-Unis. Jihadi John apparaît alors comme bourreau dans les vidéos de décapitations des otages[2]. C'est de sa main que sont tués James Foley, Steven Sotloff, David Haines, Alan Henning, Peter Kassig, Kenji Gotō et Haruna Yukawa (en)[2]. Il participe aussi à la décapitation de 18 officiers de l'armée syrienne, dont la vidéo est diffusée en [9].

Il est annoncé mort le à la suite d'une frappe de drone américaine[2],[10]. L'État islamique confirme sa mort le , dans son magazine Dabiq[11].

Références

  1. Comment Mohammed Emwazi est devenu "Jihadi John", le bourreau de Daesh, Le Point avec AFP, 13 novembre 2015.
  2. Luc Mathieu et Sonia Delesalle-Stolper, Jihadi John, l’exécutant exécuté, Libération, 13 novembre 2015.
  3. Suc 2018, p. 53.
  4. Suc 2018, p. 37-41.
  5. Suc 2018, p. 44.
  6. Suc 2018, p. 39.
  7. Suc 2018, p. 41.
  8. Suc 2018, p. 53-54.
  9. L'EI revendique l'assassinat de Peter Kassig et de 18 soldats syriens, L'Express avec AFP, 17 novembre 2014.
  10. Le bourreau de Daech, "Jihadi John", aurait été tué lors d'un raid américain, L'Express avec AFP, 13 novembre 2015.
  11. Daech confirme la mort de "Jihadi John", L'Express avec AFP, 19 janvier 2016.

Bibliographie

Voir aussi

Article connexe

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