Johann Christoph Blumhardt
Johann Christoph Blumhardt (1805–1880), connu dans les pays francophones sous le nom Jean-Christophe, est né à Stuttgart dans l'électorat de Wurtemberg. Il était le deuxième enfant de Johann Georg Blumhardt, boulanger, et Johanna Luise Deckinger.
Naissance | |
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Décès |
(à 74 ans) Bad Boll |
Nationalité | |
Formation |
Eberhard-Ludwigs-Gymnasium (en) Université Eberhard Karl de Tübingen (jusqu'en ) |
Activités |
Pasteur luthérien, vicaire (- |
Enfant |
A travaillé pour |
Luthéranisme (- |
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Religion |
Biographie
Origines et études
Johann Christoph Blumhardt naquit dans une famille protestante humble et croyante. Son père éduquait les enfants dans l'amour du Christ. Une jour, il leur dit : « Mes enfants, je préfèrerais vous laisser couper la tête que de renier Jésus. » Enfant, Blumhardt aimait la Bible, et il racontait à ses frères et sœurs des récits bibliques en y mettant beaucoup d'enthousiasme. À onze ans, il avait lu la Bible entière deux fois. Il aimait le chant et la musique, et apprit à lire les notes en regardant de près la partition du chef de chœur de l'église. Il réussit à obtenir une des 30 bourses disponibles pour les étudiants pauvres qui souhaitaient étudier la théologie.
Blumhardt effectua quatre ans d'études secondaires à Schœnthal pour se préparer à l'université. Ses condisciples en ont laissé ce portrait « un personnage équilibré, qui étudiait avec diligence, sans toutefois se distinguer, moralement pur et toujours très modeste. »
En 1822, alors qu'il avait 17 ans, son père mourut subitement. À partir de ce moment-là, Blumhardt dut subvenir aux besoins de sa mère et de ses frères et sœurs. Il vécut dans une pauvreté extrême, économisant pour pouvoir envoyer de l'argent à sa famille.
À l'automne 1824, il entra à l'Université de Tübingen, pour y étudier la philosophie, la théologie, l'histoire, la physique, l'astronomie et la musique. Il assista même à certains cours de médecine. Pour gagner de l'argent pour sa famille, il traduisait des textes anglais en Allemand pour un éditeur.
Début de sa carrière
Il devint l'assistant pasteur d'un de ses anciens professeurs qui avait récemment quitté Schœnthal pour une plus grande paroisse. Blumhardt, grâce à son caractère naturel et modeste, gagna le cœur des paroissiens. Plus tard, il obtint un poste d'enseignant à l'Institut de la Mission à Bâle, où son oncle travaillait. Il enseigna l'hébreu, ainsi que plusieurs autres matières, comme le physique, la chimie et les mathématiques.
En tant que vacataire, il enseignait un cours de religion pour filles. L'une de ces filles, Doris Köllner, eut une profonde impression sur lui. Elle parlait bien l’allemand et était très attentive, et avait une profonde compréhension de la Bible. Une ou deux fois, pendant des « excursions » pour trouver des minéraux, il s'arrêtait à sa maison. Le , Blumhardt demanda au père de Doris la permission de l'épouser. Cette permission fut accordée, et ils se fiancèrent.
Déplacement vers Iptingen
Bientôt il fut nommé pasteur assistant dans Iptingen, une paroisse de 790 âmes. La paroisse avait été négligée, sans communication entre la paroisse et le presbytère. Il y avait la discorde entre les paroissiens et les jeunes en étaient quelque peu déchaînés. Le recteur était un homme faible – très conservateur et orthodoxe – qui s’isola des paroissiens. Quand Blumhardt arriva, donc, personne ne voulait lui rendre visite ni lui parler. Iptingen était un centre de séparatistes. Zündel décrit les séparatistes comme solides, honnêtes et capables, mais rigides et sévères. Ces hommes et ces femmes regardaient l'Eglise protestante avec méfiance. Ils avaient rompu avec elle au point de considérer comme un péché d'entrer dans une église. Bien qu’au début très isolé, lentement Blumhardt gagnait les cœurs de la congrégation, et même des séparatistes. Bientôt, il avait une église bondée avec des gens venant des six villages voisins. Même le vieux curé devint plus convivial.
Blumhardt et Doris voulaient un presbytère à eux afin de pouvoir se marier. À cette époque, les pasteurs Wurtemberg furent nommés par le Roi. Etant un nouveau pasteur, Blumhardt dut attendre plus un an, mais le , il reçut un avis de nomination à Möttlingen.
Arrivée à Möttlingen
Le , 1838 Blumhardt déménagea à Möttlingen, et le , lui et Doris furent mariés. La situation à Möttlingen était difficile, la congrégation étant engourdie et antagonique. Tel était le sol que Blumhardt avait à labourer. Malgré ces difficultés, Blumhardt commençait à trouver son chemin.
De 1838 à 1843, d'épidémies récurrentes de la dysenterie et le typhus ont augmenté les devoirs pastoraux de Blumhardt. Sa femme mit en place une soupe populaire dans le presbytère pour fournir de la nourriture aux malades.
Blumhardt fut nommé directeur d’un des secteurs scolaires, y enseignant le grammaire Allemand et faisait des cours sur la vie de l'apôtre Paul. Plus tard, il travaillait côte-à-côte avec l'ancien pasteur de Möttlingen, Barth, et éditait un journal sur la mission.
Gottliebin Dittus et la lutte
Au printemps de 1840, cinq orphelins de la famille Dittus habitaient dans une maison aux abords de Möttlingen. Une de ces enfants, la jeune fille Gottliebin, eut des attaques étranges qui, peu à peu, suscitèrent l’alarme du village tout entier, jusqu'à ce que, finalement, Blumhardt fut contraint de l’aider. Il comprit vite que ce n'étais pas une maladie, et qu'il fallait l'exorciser. Blumhardt lutta pendant presque deux ans, jusqu'à aboutir à la guérison totale de Gottlieben. Grâce à cette lutte et cette victoire, Blumhardt prit conscience du pouvoir que la magie et la sorcellerie avaient sur les gens. Le , la victoire finale fut remportée, et il cria «Jésus est vainqueur ! »
Après l'exorcisme, la santé de Gottliebin fut rétablie. Elle travailla comme enseignante auprès des jeunes enfants. En 1846, elle emménagea dans la famille Blumhardt, comme membre de la famille, et était d'une grande aide à Doris qui souffrait d'un pied boiteux. Plus tard, elle s'installa à Bad Ball avec les Blumhardt, où elle vivait jusqu’à sa mort en 1872. En 1855 Gottliebin et Theodor Broderson se marièrent.
Après l'exorcisme
Quand la lutte contre les démons se termina le . Blumhardt gagna la confiance des villageois qui, de plus en plus, commencèrent à venir en masse pour confesser leurs péchés.
Le Jour de l'An 1844, un homme de mauvaise réputation vint chez Blumhardt pour se confesser. Quand il avait finalement partagé tout ce qui pesait sur sa conscience, il partit témoigner à ses amis. D’un coup, Blumhardt commençait à recevoir des lettres confessant des péchés, et toute une foule de paroissiens venait demander le pardon et l’absolution des péchés.
Le mouvement se répandit. En quelques semaines, le nombre de personnes qui venaient voir Blumhardt dépassa la centaine. Blumhardt espérait qu'une plus grande effusion de l'Esprit Saint serait donnée. Les gens venaient de partout même pour simplement entendre Blumhardt ou s'entretenir avec lui.
Déplacement vers Bad Boll et fin
Au cours de l’été 1852 Blumhardt s’installa à Bad Boll, où il avait plus de liberté pour poursuivre son travail, sans intervention de l’Église, ou opposition de différents personnes et groupes.
Johann Christoph Blumhardt mourut le .
Œuvres
- Johann Christoph Blumhardt, Friedrich Baun, Que ton règne vienne, Robertsbridge, Plough Publishing House, 2015, [lire en ligne]
- Johann Christoph Blumhardt, Friedrich Baun, Au secours de l’enfance : Vers une éducation chrétienne, Robertsbridge, Plough Publishing House, 2012, [lire en ligne]
- Johann Christoph Blumhardt, Combat contre les démons à Mottlingen, Montpellier, Parole et vie, 1989 (ISBN 2-9503150-4-6) [lire en ligne]
- Johann Christoph Blumhardt, Christoph Friedrich Blumhardt, Pierre Scherding, Christophe Blumhardt et son père (Jean Christophe Blumhardt) : Essai sur un mouvement de réalisme chrétien, Paris, 1937
- Johann Christoph Blumhardt, Le Notre père ou la Prière du royaume, Compiègne, Impr. de Compiègne, 1928
- Johann Christoph Blumhardt, L'Écharde Dans La Chair : Méditation Familière Sur 2 Cor., XII, 7-9, Toulouse, Société Des Livres Religieux, 1865
- Johann Christoph Blumhardt, Histoire des missions évangéliques d'après le Manuel historique et géographique des missions de la Société de Calw., Lausanne, G. Bridel, 1850
- Johann Christoph Blumhardt, Vie de D. Zeisbergen, missionnaire de l'Église des Frères de Moravie, Société pour traditions d'ouvrages chrétiens allemands, Neuchatel, 1844
Biographies
- François Grin, Jean-Christophe Blumhardt : homme de grande foi, Rifton, Plough Publishing House, 2011, [lire en ligne]
- Pierre Scherding, Vers un réalisme chrétien : La pensée des Blumhardt, Rifton, Plough Publishing House, 2011, [lire en ligne]
- Edmond Grin, Paul Tournier, Jean-Christophe Blumhardt et son fils : guérison des corps, guérison des âmes, Geneve, Labor et fides, 1952
- Armand Lederlin, Blumhardt, Compiègne, Imprimerie de Compiègne, 1926
- Eugen Jäckh, (trad. Friedrich Baun), Le pasteur Christophe Blumbardt (père). Un homme de l'espérance (1805-1880), Montbéliard, Imprimerie Montbélairdaise, 1924
- Edmond Grin, Jean-Christophe Blumhardt un ministere de delivrance au 19e siecle, Geneve, Labor et fides, 1900
Liens externes
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